Le drapeau des Etats-Unis sur la Lune, le 21 janvier 1969
L'astronaute américain Edwin Aldrin sur la Lune auprès du drapeau américain, en juillet 1969
Apollo 11, tournant dans l'histoire des «Fake news»
Le drapeau des Etats-Unis sur la Lune, le 21 janvier 1969
L'astronaute américain Edwin Aldrin sur la Lune auprès du drapeau américain, en juillet 1969
Des millions de personnes en sont persuadées : l'Homme n'a jamais marché sur la Lune en 1969 et les images de la Nasa ont été tournées dans un studio à Hollywood. Une rumeur toujours bien vivante et un tournant majeur dans l'histoire des «fake news».
Il suffit de quelques clics pour trouver des milliers de sites internet qui remettent en cause la réalité de la mission Apollo 11.
Plusieurs motifs sont avancés pour justifier cette mystification : la Nasa serait incapable d'un tel exploit technologique; il s'agissait de missions sans équipage humain; d'autres enfin, affirment qu'il fallait dissimuler la complicité d'extraterrestres ou la découverte d'une civilisation lunaire...
De prétendues anomalies détectées sur les photos et vidéos de la Nasa sont ainsi évoquées.
La lumière et les ombres sont jugées suspectes; l'absence d'étoiles dans le ciel sur certains clichés qui trahirait une machination; tout comme le drapeau planté par Neil Armstrong qui paraît onduler alors qu'il n'y a quasiment pas d'atmosphère sur la Lune. A cela s'ajoute l'idée erronée qu'aucun humain n'aurait survécu aux radiations meurtrières durant le voyage.
Apollo fut aussi un pas de géant technologique sur Terre
Apollo fut aussi un pas de géant technologique sur Terre
La fusée Saturn V, qui a lancé les astronautes d'Apollo vers la Lune
L'ordinateur des années 1950-1970 «ERNIE», au Science Museum de Londres le 19 juin 2008
Un sac de nourriture lyophilisée de la mission Apollo 11, au musée de l'Air et de l'Espace de Chantilly, près de Washington, le 28 juin 2019
Les bottes lunaires de l'astronate Gene Cernan, qui a marché sur la Lune en 1972, au musée de l'Air et de l'Espace de Chantilly, le 28 juin 2019
Les couvertures de survie sont aujourd'hui utilisées partout dans le monde, comme ici lors d'un exercice dans une école internationale de Tokyo le 17 janvier 2018
Les aspirateurs sans fil, comme ici de la marque LG lors du salon CES à Las Vegas en janvier 2017, utilisent une technologie en partie développée pour les missions Apollo
Pour leur combinaison, les pompiers ont adopté dans les années 1950-60 une fibre développée dans le cadre des missions sur la Lune. Ici, un pompier à Paradise, en Californie, en novembre 2018.
«Anomalies» réfutées, mais ...
Si la communauté scientifique les a depuis longtemps réfutées (y compris via des images du site d'alunissage prises en 2009), elles ont néanmoins la vie dure.
Au moment des premiers alunissages, moins de 5% des Américains doutaient de la réalité de l'événement. Un taux passé à 6% dans des études plus récentes, dont un sondage de référence, réalisé par Gallup en 1999.
De même, 9% des Français adhèrent à ces croyances selon un sondage Ifop de cette année, ou encore 25% des Britanniques interrogés par TNS en 2009, et même 57% des Russes sondés par Vtsiom en 2018.
Il y a 50 ans, deux Américains marchaient sur la Lune
Il y a 50 ans, deux Américains marchaient sur la Lune
50 ans de la mission Apollo 11
Buzz Aldrin le 20 juillet 1969 sur la Lune, photographié par Neil Armstrong, visible dans le reflet de la visière de son coéquipier
Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin (de gauche à droite), le 30 mars 1969 au centre spatial Kennedy
Buzz Aldrin devant le module lunaire le 20 juillet 1969, photographié par Neil Armstrong
Décollage de la mission Apollo 11 le 16 juillet 1969 depuis le centre spatial Kennedy en Floride
Le module lunaire en train de remonter vers le module de commande en orbite de la Lune le 21 juillet 1969, avec un lever de Terre en arrière-plan
Le président américain Richard Nixon avec les trois astronautes d'Apollo 11, placés en quarantaine à bord du porte-avions USS Hornet, le 24 juillet 1969
Réinterprétation visuelle
Comme l'explique à l'AFP Didier Desormeaux, qui a rédigé avec Jérôme Grondeux «Le complotisme, décrypter et agir» (Réseau Canopé, 2017), cet événement concentre l'intérêt des sceptiques à cause de son importance : «Cet épisode de la conquête spatiale est l'un des événements majeurs pour l'Humanité, le remettre en question ébranle les fondements même de la science et de la conquête de l'Homme sur la nature».
Si d'autres théories du complot s'étaient déjà appuyées sur des images, comme l'assassinat de JFK en 1963, Roswell ou les histoires d'OVNI, «ce qui est nouveau c'est que cette rumeur repose sur le décryptage minutieux de tous les signes cinématographiques repérés sur les images expédiées par la NASA», dit-il.
L'inéluctable désagrégation de la combinaison de Neil Armstrong
L'inéluctable désagrégation de la combinaison de Neil Armstrong
Les gants de la combinaison de Neil Armstrong, dans un atelier de restauration du Air and Space Museum à Chantilly, près de Washington, le 28 juin 2019
La combinaison de l'astronaute d'Apollo 11 Michael Collins dans l'atelier de restauration du Air and Space Museum de Chantilly, près de Washington, le 28 juin 2019
Lisa Young, restauratrice de l'Air and Space Museum de Chantilly, près de Washington, le 28 juin 2019, près de la combinaison spatiale de Michael Collins (Apollo 11)
Le casque de communication porté par Buzz Aldrin pendant la mission Apollo 11, dans l'atelier de restauration du Air and Space Museum de Chantilly, près de Washington, le 28 juin 2019
Cathleen Lewis, conservatrice des combinaisons spatiales, manipule l'un des gants de Neil Armstrong lors de la mission Apollo 11, dans l'atelier de restauration du Air and Space Museum de Chantilly, près de Washington, le 28 juin 2019
Un schéma devenu classique
Pour lui, «il s'agit de la première théorie du complot construite entièrement sur la réinterprétation visuelle d'un fait d'actualité : c'est une mise en scène qui est dénoncée et non un fait que personne ne remet en cause» tel que le décès de JFK.
Un schéma devenu classique : «la même logique s'applique quand les théories complotistes expliquent que les tueries dans les écoles américaines sont jouées par des comédiens ou que Charlie Hebdo était une mise en scène», précise Didier Desormeaux.
Dans ces raisonnements viciés, dit-il, «l'image anesthésie la capacité de réflexion».
Les 10 plus grands astronautes de tous les temps
Les 10 plus grands astronautes de tous les temps
Trois des plus grands astronautes que l'espace ait jamais connus: Neil A. Armstrong, Youri Gagarine et Valentina Terechkova.
Le 21 juillet 1969, Neil A. Armstrong a été le premier homme à marcher sur la Lune. En prononçant son célèbre «Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité», il est entré dans l'Histoire. Le héros national américain est décédé en 2012, des suites d'une opération du cœur. Il avait 82 ans.
Les astronautes d'Apollo 11 Neil Armstrong et Edwin E. "Buzz" Aldrin, en 1969
Le 12 avril 1961, le cosmonaute Youri Gagarine, qui ne mesurait qu'1,57 mètre, a réalisé le premier vol habité dans l'espace à bord du vaisseau spatial «Vostok 1».
Elle a été la première femme à voyager dans l'espace: la cosmonaute russe Valentina Terechkova. Elle a effectué son premier vol dans l'espace au printemps 1963, à bord du «Vostok 6». Aujourd'hui, l'ancienne cosmonaute, désormais âgée de 79, est députée pour le parti «Russie unie».
La cosmonaute russe Valentina Terechkova avant son départ pour l'espace, en 1963.
Edwin Eugene "Buzz" Aldrin Jr. est connu pour être le deuxième homme – peu après Neil Armstrong – à avoir marché sur la Lune en 1969. Aujourd'hui, il apparaît régulièrement à la télévision en tant que spécialiste de l'espace, anime des conférences et apporte des conseils aux entreprises en matière de productions cinématographiques.
L'astronaute de la mission Apollo 11 Edwin 'Buzz' Aldrin sur la Lune, à côté d'un dispositif expérimental destiné à étudier le vent solaire, le 20 juillet 1969.
Le Russe Alexeï Arkhipovitch Leonov a été le premier homme à sortir d'un vaisseau spatial (1965). Après sa carrière spatiale, l'ancien cosmonaute, aujourd'hui âgé de 79 ans, a rejoint l'univers de l'écriture et a publié plusieurs livres évoquant son expérience dans l'espace.
Alexei Arkhipovich Leonov, 1965
Christa McAuliffe a été la première enseignante à voyager dans l'espace. Elle avait répondu à l'annonce «Teachers-in-Space», publiée par la NASA en 1985, et pu réaliser son premier vol dans l'espace, à bord du vaisseau spatial Challenger, l'année suivante. Le Challenger a explosé seulement quelques secondes après son lancement. Les sept membres d'équipage ont perdu la vie. La jeune institutrice de 37 ans a laissé derrière elle son mari et ses deux enfants.
Christa McAuliffe (à gauche) et Barbara Morgan, 1986
Alan B. Shepard Jr. a été le premier Américain à voyager dans l'espace. Le 5 mai 1961, il s'est envolé pour l'espace à bord du premier vol habité d'une navette spatiale américaine. En 1996, il a développé une leucémie et est décédé deux ans après le diagnostic, à l'âge de 74 ans.
L'astronaute de la mission Apollo 14 Alan Shepard a été le premier joueur de golf sur la Lune, en 1971.
Alan Shepard Jr. sur la Lune, 1971
James Arthur Lovell a été le premier astronaute à avoir réalisé quatre vols spatiaux et à se diriger vers la Lune sans se poser. En 1970, lorsqu'il s'est envolé pour la Lune avec Apollo 13, la mission a dû être interrompue suite à une explosion à bord. Le sauvetage dramatique de l'équipage de l'Apollo 13 a été adapté au cinéma en 1995, avec Tom Hanks dans le rôle principal. Aujourd'hui, James Arthur Lovell est âgé de 88 ans.
James Arthur Lovell (à gauche) avec Frank Borman.
Aujourd'hui âgé de 73 ans, Valeri Poliakov détient le record du monde du vol spatial le plus long, qui a démarré en janvier 1994 et a duré 437 jours. Sur la photo: Poliakov à bord de la station «Mir», en 1995.
John Herschel Glenn Jr. a effectué sa première mission spatiale en 1962. Il est ainsi devenu le premier Américain à avoir fait le tour de la Terre. (1962)
John Glenn monte à bord de la capsule «Friendship 7», en 1962.
Vietnam et Watergate
«Le fait que les dénégations (de la réalité d'Apollo 11, ndlr) perdurent ne devrait surprendre personne», estime Roger Launius, ex-historien officiel de la Nasa, dans un ouvrage récent, «Apollo's Legacy» (non traduit en français).
Pour cet homme qui a consacré une grande partie de sa carrière à les combattre, «les conspirationnistes ont creusé un vaste filon mêlant méfiance envers les institutions, critiques populistes de la société, et questionnements à propos de la création du savoir et de la critique des sciences».
Leur succès tient au fait que ces rumeurs jouent sur «nos peurs les plus secrètes», souligne-t-il, et se sont nourries de la perte de confiance engendrée par la guerre du Vietnam puis le Watergate, et, à l'étranger, d'un fort sentiment anti-américain.
Tout ce qu’il faut savoir sur les théories du complot
Tout ce qu’il faut savoir sur les théories du complot
Fjord Drygalski, centre de la Nouvelle-Souabe, Antarctique Est. Les théoriciens du complot en sont convaincus: quelque part dans ces glaces éternelles, se cache une forteresse nazie dans laquelle Adolf Hitler lui-même aurait trouvé refuge à la fin de la guerre. Dans les faits, suite à une expédition allemande menée en Antarctique en 1938/39, un drapeau allemand y a été placé pour prendre possession de la zone. Le nom de la région est tiré du nom du bateau de cette expédition, le Schwabenland (Souabe). Mais l’Antarctique ne serait pas la seule région à dissimuler des secrets: dans ce diaporama, nous vous présentons certaines des théories du complot les plus populaires et d’autres moins connues.
Des débris de l’Airbus A321-231 du vol 9268 de la compagnie Kogalymavia à proximité d’Hasana: selon les États-Unis et le Royaume-Uni, le crash aurait pu être provoqué par une bombe, tandis que les médias égyptiens crient au complot occidental.
Selon certains faiseurs d’opinion égyptiens, l’Occident souhaiterait ainsi ébranler le pays pour l'empêcher de devenir trop puissant. À l’image: le Premier ministre égyptien Chérif Ismaïl (à droite) se rend sur les lieux de découverte de l’épave de l’avion.
Le spectre des réfugiés: certains théoriciens du complot pensent que la crise des réfugiés que traverse l’Europe serait «une nouvelle stratégie américaine créée afin d’éliminer complètement le peuple allemand». À l’image: le 29 octobre 2010, à proximité de Wegscheid, à la frontière austro-allemande, des personnes attendent de pouvoir entrer en Allemagne.
De nouveau, tout semble tourner autour de la saucisse (à l’image: des réfugiés s’approchent de la «dernière saucisse avant la frontière»): la gastronomie n’est pas le seul point de discorde, et de nombreux conspirationnistes craignent «une dissolution des nations par la déstabilisation et la guerre».
Selon le théoricien autrichien Dr. Eichelburg, les États-membres de la zone euro auraient déjà dû exploser à l’hiver 2014/2015, mais cela ne s’est pas produit. Le Dr Eichelburg affirme cependant que ce n’est qu’une question de temps et qu’à ce moment-là, les structures étatiques telles que nous les connaissons disparaîtront totalement. Un empereur régnera sur l’Europe, probablement Charles, héritier de la famille Habsbourg-Lorraine né en 1961. Ce vitrail du cloître Muri présente les armoiries de son prédécesseur, le Kaiser Ferdinand Ier.
Quel est le véritable objectif de «la guerre contre la terreur»? Selon certaines théories du complot en vogue, il s’agirait du pétrole. L’invasion de l’Irak en 2003 aurait permis aux États-Unis de s’assurer l’accès à une zone clé de développement pour longtemps. Et cette invasion aurait été impossible à justifier sans les attentats du World Trade Center.
Qu’une poignée de terroristes puissent anéantir les deux tours du World Trade Center de New York ainsi qu’un autre bâtiment avec deux avions – pour certains observateurs, tout cela est peu crédible. La question est donc: qui se cache réellement derrière les attentats terroristes du 11 septembre 2001? Les réponses sont multiples, mais elles mènent généralement à une seconde question: à qui ont-ils profité? Et là, la réponse fait l’unanimité: c’est le gouvernement américain, et probablement également Israël, qui auraient tiré les ficelles de l'attentat. En effet, le 11 septembre marque le début de la «guerre internationale contre la terreur».
Dans le milieu des complotistes, on pense d’ailleurs que le gouvernement américain a déjà montré de quelles ignominies il était capable en 1993, à Waco, Texas, lorsque des agents du FBI ont assiégé le quartier général d’une secte, les «Branch Davidians». 87 membres de la communauté sont morts lors de la fusillade puis de l’incendie qui s’en est suivi.
La méfiance envers le gouvernement américain est considérable – et pas uniquement parmi les «patriotes épris de liberté» qui voient menacé leur droit à porter une arme, garantie par la Constitution. Il est une affaire qui réunit des sceptiques du monde entier: la mission sur la Lune. Selon la théorie, personne n’aurait jamais posé le pied sur la Lune. Les photos d’Apollo 11 et des missions suivantes auraient été mises en scène en studio – ni plus ni moins que par Stanley Kubrick, créateur de l’épopée spatiale «2001 – l’Odyssée de l’espace».
De la mission sur la Lune à John F. Kennedy, il n’y a qu’un pas: c’est en effet ce président, assassiné à Dallas en 1963, qui avait initié le programme. Avec la «prétendue» mission sur la Lune, les spéculations sans fin sur sa mort constituent les théories du complot les plus célèbres.
Impossible de croire en effet que l’attentat de Dallas, Texas, n’ait été l’œuvre que d’un seul homme – un loup solitaire qui plus est réduit au silence peu après les faits. Lee Harvey Oswald (1939 - 1963) aurait agi sous la direction d’hommes de l'ombre – la théorie la plus fréquente étant celle de la mafia.
John F. Kennedy éliminé par le crime organisé? Cela peut sembler plausible – mais est-ce pour autant la vérité? Et si Kennedy en savait trop sur les manigances des extraterrestres, et avait été assassiné avant de révéler tout ce qu’il savait aux citoyens de son pays et à toute l’humanité?
Ces spéculations nous mènent à la troisième théorie du complot la plus connue du monde: les aliens de Roswell. En 1947, un OVNI se serait écrasé sur les terres d’un ranch de l’État américain du Nouveau-Mexique. Des extraterrestres survivants auraient été retrouvés parmi les décombres. Ils auraient survécu un certain temps dans un laboratoire ultra-secret du gouvernement américain avant de mourir. Il y aurait des photos des restes d’un extraterrestre.
Adolf Hitler s’est donné la mort fin avril 1945 – et si ce n’était pas vrai? Son bras droit, Martin Bormann, a disparu peu après la mort du «Führer» - et a continué de nous hanter pendant des décennies avec toutes sortes d’histoires sur un complot nazi mondial. Officiellement pourtant, un squelette a été identifié en 1972 comme celui de Bormann, mais cela n’empêche pas les complotistes de le faire revivre. L’une des théories les plus absurdes concernant la survie de Bormann et d’autres grandes figures du nazisme affirme que des scientifiques nazis auraient fabriqué une soucoupe volante avant la fin de la guerre pour les envoyer sur la Lune. Une base se trouverait même encore sur la Lune, bien dissimulée, depuis laquelle les descendants des anciens nazis tenteraient de conquérir la Terre.
C’est en 1903 qu’apparaît en Russie un pamphlet intitulé «Les Protocoles des Sages de Sion». Il se diffuse rapidement et est traduit en plusieurs langues. Il traite d’un prétendu «plan de conquête du monde établi par les juifs» et justifie l’une des théories du complot les plus malveillantes et aux conséquences les plus lourdes que l’humanité ait jamais connues.
En Allemagne, l’écrivain antisémite Alfred Rosenberg (1893 - 1946) publie en 1923 un commentaire sur les «Protocoles», renforçant la popularité de cet ouvrage. Les idées qui y étaient diffusées correspondaient à la pensée d'Adolf Hitler, qui fait également référence aux «Protocoles» dans son livre «Mein Kampf». À tel point qu’il investit Rosenberg de hautes fonctions dès 1933.
Rosenberg a gravi les échelons jusqu’à devenir «Ministre du Reich aux Territoires occupés de l’Est». Il était notamment en charge du camp d’extermination d’Auschwitz. C’est dans ce camp, et dans les nombreux autres camps de la mort, que la semence plantée avec les «Protocoles des Sages de Sion» a porté ses fruits les plus abominables.
C’est commettre une erreur que de penser que la fin du national-socialisme en Allemagne aurait enterré pour toujours la théorie du complot des «Protocoles des Sages de Sion». Dans de nombreuses régions du monde, et notamment dans le monde arabe, elle compte toujours de nombreux adeptes. Le Hamas, l’organisation palestinienne islamiste, fait même expressément référence à cet ouvrage dans son programme fondateur de 1988.
«Les médias ont nourri les doutes»
En outre, «la force d'une telle théorie c'est qu'elle survit quoi qu'il arrive, car elle devient une croyance, qui s'accompagne d'un prosélytisme et donc d'une diffusion sans fin», ajoute Didier Desormeaux.
Mais un autre facteur a joué: «Les médias, en particulier, ont nourri les doutes au fil des ans», déplore Roger Launius, qui rappelle que la Nasa, après avoir longtemps refusé de commenter les théories complotistes, a dû se raviser après une émission de la Fox en 1978 qui les avait grandement popularisées.
Ironie de l'histoire, note-t-il, ce sont des technologies (télévision et informatique) qui doivent beaucoup à Apollo 11 qui servent aujourd'hui à perpétuer ces croyances.
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