Pas très efficaceAutotest: nombreux sont les cas qui passent entre les gouttes
stsc, ats
26.8.2021 - 11:38
L'autotest rapide antigénique approuvé en Suisse a donné de mauvais résultats lors d'une comparaison directe avec les tests PCR. Parmi 141 personnes infectées par le coronavirus, il n'a détecté que deux infections sur trois.
Keystone-SDA, stsc, ats
26.08.2021, 11:38
ATS
L'autotest rapide a donné des résultats encore plus mauvais chez les personnes infectées ne présentant pas de symptômes : il n'a permis de détecter que 44% des personnes positives, décelées par le test PCR. Les résultats publiés dans la revue spécialisée «International Journal of Infectious Diseases» s'écartent considérablement des indications du fabricant, ont indiqué jeudi l'Hôpital de l'Île à Berne et l'Université de Berne dans un communiqué.
L'équipe de recherche bernoise a déterminé pour la première fois la précision diagnostique de cet autotest. Elle l'a fait dans un contexte clinique en évaluant des échantillons prélevés en parallèle avec les deux méthodes de test, et ce par des experts spécialement formés.
Fausse certitude
Dans l'échantillon de 1465 tests, le test PCR a montré que 141 personnes (9,6%) étaient infectées par le coronavirus, tandis que l'autotest a détecté 95 infections (6,4%). Dans la pratique, on peut supposer que les résultats seraient encore plus mauvais, peut-on lire plus loin.
Les autotests antigéniques fonctionnent mieux avec une charge virale élevée qu'avec une charge virale faible, souligne encore la diagnosticienne et co-auteure Franziska Suter-Riniker de l'Université de Berne.
Trous dans le filet
On estime que 130'000 autotests rapides sont effectués par semaine actuellement en Suisse, indiquent les deux institutions bernoises. Avec environ 18% de résultats positifs, 23'400 personnes seraient correctement identifiées comme positives, mais 12'400 personnes infectées seraient manquées.
Ces personnes se laissent bercer par un faux sentiment de sécurité. «Il y a donc un risque potentiel que l'usage de ce genre de tests alimente la pandémie plutôt qu'elle ne la ralentit», a déclaré le responsable de l'étude, Michael Nagler, de l'Hôpital de l'Île. «Les autotests antigéniques rapides disponibles aujourd'hui ne doivent donc être utilisés qu'avec réserve», préconise-t-il.