A 400 km d'altitude, Thomas Pesquet a été un témoin spécial des catastrophes qui ont frappé la Terre ces six derniers mois.
Depuis la Station spatiale internationale, où il termine sa deuxième mission, l'astronaute français a confié à l'AFP ses inquiétudes pour l'avenir de la planète bleue, à l'approche de la COP26.
L'astronaute Thomas Pesquet à bord de l'ISS, le 30 avril 2021
Image satellite de la Nasa montrant les feux en Californie en octobre 2020
Image satellite de la Nasa montrant l'ouragan Ida vu depuis l'ISS, au-dessus du Golfe du Mexique, le 1er septembre 2021
«Colonnes de fumée», «murs de nuage»: Thomas Pesquet, témoin spatial des catastrophes - Gallery
L'astronaute Thomas Pesquet à bord de l'ISS, le 30 avril 2021
Image satellite de la Nasa montrant les feux en Californie en octobre 2020
Image satellite de la Nasa montrant l'ouragan Ida vu depuis l'ISS, au-dessus du Golfe du Mexique, le 1er septembre 2021
A 400 km d'altitude, Thomas Pesquet a été un témoin spécial des catastrophes qui ont frappé la Terre ces six derniers mois. Depuis la Station spatiale internationale, où il termine sa deuxième mission, l'astronaute français a confié à l'AFP ses inquiétudes pour l'avenir de la planète bleue, à l'approche de la COP26.
Interview :
Quelles images de catastrophes naturelles vous ont le plus marqué ?
Les ouragans et les feux de forêts. Je n'avais jamais assisté à ça, des feux d'une ampleur incroyable, avec des colonnes de fumée qu'on voyait depuis l'espace pendant des jours et des jours.... C'était impressionnant de se dire l'énergie qui était dégagée et les dégâts provoqués pour les gens qui avaient la malchance d'être sur la trajectoire.
On a aussi vu une succession de tempêtes tropicales, extrêmement impressionnantes, on pouvait quasiment regarder dans l'oeil du cyclone. Ce sont des murs de nuages d'une puissance phénoménale, de plus en plus fréquents, de plus en plus destructeurs.
Voir la Terre d’en haut une deuxième fois, à cinq années d'écart, a-t-il renforcé votre conscience de sa fragilité ?
Oui, clairement. Voir la planète depuis son hublot, ça fait réfléchir. Mais il suffit de la voir une fois en fait: on peut séjourner seulement deux jours dans l'espace, le simple fait de prendre du recul, de voir la fragilité de l'atmosphère, cette bulle de savon qui nous préserve de l'impossibilité de la vie en milieu spatial, cette oasis incroyable... ça marque à vie.
Et quand on voit les changements sur le temps long – évidemment il faut parfois plus de cinq ans – on ne peut pas ne pas se sentir concernés. C'est pourquoi j'ai essayé de m'engager encore plus pour l'environnement, en devenant ambassadeur de la FAO pour la protection de la planète, et de me faire l'avocat de toutes ces causes...
Qu'est-ce qui vous inquiète le plus à court terme? Quelles sont les mesures d'urgence à prendre contre le réchauffement climatique ?
Ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'on n'arrive pas à s'entendre au niveau international, et que les questions économiques priment toujours sur les questions environnementales.
Or c'est un raisonnement court-termiste puisque sur le long terme, les profits des entreprises sont directement menacés par le changement climatique. Quand on voit que la Grande Barrière de corail australienne n'a pas été placée sur la liste des sites en péril (du patrimoine mondial de l'Unesco, ndlr) suite à la pression du gouvernement australien, on se dit que les priorités ne sont pas les bonnes et c'est inquiétant.
La première chose à faire, c'est d'écouter les experts, pour qui c'est le travail d'une vie entière d'apporter des réponses, au niveau local, régional, national, global. Il faut essayer de les mettre en oeuvre.
L'urgence, c'est de sortir du tout carbone. Il faut donner la priorité à l'énergie renouvelable ou décarbonnée... Et puis il faut des mesures contraignantes, à savoir des engagements internationaux auxquels les pays sont tenus. C'est à ça que sert un forum comme la Cop26.