Hommes et animaux en danger Ces plantes toxiques se propagent à toute vitesse

dpa/uri

24.8.2018

Elles sont magnifiques, mais représentent de plus en plus un danger pour l’homme et les animaux: la berce du Caucase et, surtout, les séneçons causent des problèmes à répétition. Ces plantes profitent notamment du climat sec pour proliférer.

Très toxique, le séneçon est de plus en plus répandu en Suisse depuis 1990. Les spécialistes pointent notamment du doigt les changements climatiques et les conditions météorologiques extrêmes. Cette espèce à fleurs jaunes, qui peut être particulièrement dangereuse pour le bétail et les chevaux, est considérée comme très «tolérante au stress».

Et lorsqu’il y a – comme cette année – une sécheresse importante, les surfaces habituellement cultivées se retrouvent soudainement en jachère et les mauvaises herbes peuvent s’y installer. Si le séneçon (Senecio jacobaea) n’est pas une espèce envahissante, il est apparu de plus en plus ces dernières années sur les bords de routes et dans les zones de culture extensive.

D’autres plantes toxiques comme la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) peuvent également devenir un problème majeur – lorsqu’elles apparaissent près des crèches ou des terrains de sport, le long des fleuves ou des pistes cyclables.

Lorsque le soleil tape fort, la plante peut causer des rougeurs intenses, des brûlures et des réactions allergiques importantes en cas de contact avec la peau. Ce sont surtout les enfants et les personnes à la peau sensible qui sont massivement touchés par les agressions de la berce du Caucase.

D’autres plantes comme le séneçon produisent des alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP) qui sont mortels à forte dose. Le processus d’empoisonnement chez les bovins et les chevaux est souvent sournois, car les AP endommagent le foie petit à petit. Les plantes peuvent surtout devenir dangereuses lorsqu’elles se mélangent aux aliments secs: les substances amères qui empêchent normalement les animaux de manger les plantes sont alors décomposées.

Le miel contient également des toxines

Outre les agriculteurs et les propriétaires de chevaux, les apiculteurs considèrent désormais le séneçon comme un grave problème, car les toxines commencent à faire leur apparition en petite quantité dans le miel.

Dans le Schleswig-Holstein, par exemple, on a détecté beaucoup plus de toxines dans les miels d’été ces dernières années. Les toxines se retrouvent également dans les tisanes ou les herbes sauvages. Les habitants de Schwentinental dans le Schleswig-Holstein (Allemagne) ont récemment appelé les politiciens de la région à agir en raison de la présence massive de séneçon.  «Au moins 50 hectares de pâturages pour le bétail ressemblent à des champs de colza», a fait savoir le groupe de travail sur le séneçon.

Les fleurs de séneçon sont superbes mais peuvent être mortelles. (Photo d’archive)
Les fleurs de séneçon sont superbes mais peuvent être mortelles. (Photo d’archive)
Keystone

Le séneçon prolifère surtout sur les pâturages et les enclos à chevaux non entretenus et mal fertilisés. Agroscope, le centre de compétence pour la recherche agricole, recommande une réduction de l’espèce par un fauchage ciblé. «Avec au minimum deux coupes par an», il serait possible d’empêcher de façon efficace la production de semences. Pour un contrôle à long terme, il faudrait «maintenir un tel rythme de coupe sur plusieurs années».

Mais pour Agroscope, il existe un problème encore plus grave: la prolifération du séneçon aquatique (Senecio aquaticus), cousin du séneçon, tout aussi toxique, qui ne se laisse pas éradiquer aussi facilement, même par une tonte fréquente.

Récemment, cette espèce s’est répandue massivement dans les pâturages humides et semi-intensifs. Les parcelles inclinées sur le versant nord des Alpes en particulier sont considérées comme des zones à risque. Si vous êtes envahis par le séneçon, les spécialistes recommandent la «stratégie de la tolérance zéro» qui passe par l’arrachage manuel des plantes une par une et l’utilisation d’herbicides, à condition qu’il ne s’agisse pas d’un espace naturel protégé.

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