Découverte Des courriers du père d'Hitler dormaient dans un grenier

ATS

14.3.2021 - 05:30

Une Autrichienne qui voulait faire des travaux d'isolation thermique dans son grenier a mis la main sur 31 lettres écrites par Alois Hitler, le père du dictateur allemand. En 2017, elle a décidé de confier ces archives à l'historien autrichien Roman Sandgruber.

Alois Hitler est né en 1837 et est mort en 1903, alors que son fils Adolf était alors tout juste âgé de 14 ans (archives).
Alois Hitler est né en 1837 et est mort en 1903, alors que son fils Adolf était alors tout juste âgé de 14 ans (archives).
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«Au début, j'étais plutôt sceptique: on sait très peu de choses sur la jeunesse» du Führer «et encore moins sur son père», avoue ce spécialiste. Pourtant, la correspondance jaunie s'est bien vite révélée authentique: écriture soignée, timbres d'époque, signature tristement célèbre et même cachets de cire intacte.

Cette découverte a permis à l'universitaire de 74 ans d'écrire la première biographie du patriarche, né en 1837 et mort en 1903. Adolf était alors tout juste âgé de 14 ans. Le livre en allemand (non traduit) a été publié le 22 février.

À ce jour, ces courriers sont les très rares connus du père du dictateur, qui a eu huit enfants fruits de trois mariages. Ils ont été rédigés par Alois Hitler du temps de l'empire austro-hongrois, à l'attention d'un certain Josef Radlegger. A cet employé des ponts et des chaussées, il voulait racheter une ferme dans un village de Haute-Autriche en 1895, six ans après la naissance du petit Adolf.

Ils se prenaient pour des génies

Si l'on n'ignorait pas qu'Alois, né hors mariage, était un «chef de famille tyrannique», les échanges offrent un nouvel éclairage, celui «d'une vie familiale qui n'était pas toujours désagréable». Ils donnent aussi une image différente de la mère Klara, dépeinte par Adolf Hitler comme une tranquille «petite ménagère» dans son livre «Mein Kampf».

«Ma femme aime être active et possède un certain enthousiasme ainsi qu'une bonne compréhension de la chose économique», écrit Alois Hitler à son partenaire commercial. Klara, l'une des rares personnes à ne pas subir les foudres d'Alois, apparaît dans ses courriers comme «une femme profondément émancipée, comme on dirait aujourd'hui», selon Roman Sandgruber.

Bien que le chercheur se garde d'établir des comparaisons hâtives entre Alois et son fils, il voit en eux un point commun: ce sont des «autodidactes» revendiqués. «Tous les deux méprisaient ceux qui avaient suivi une scolarité classique – les universitaires, les notaires, les juges, et plus tard même les officiers militaires», dit-il, ajoutant qu'ils se prenaient pour des «génies».