Le rover Mars 2020 dans un laboratoire de Pasadena (Californie) le 27 décembre 2019
Pour préserver la propreté du rover Mars 2020, les journalistes conviés par la Nasa à découvrir l'engin ont suivi un strict processus de stérilisation
En Californie, une «salle blanche» stérile pour la planète rouge
Le rover Mars 2020 dans un laboratoire de Pasadena (Californie) le 27 décembre 2019
Pour préserver la propreté du rover Mars 2020, les journalistes conviés par la Nasa à découvrir l'engin ont suivi un strict processus de stérilisation
Le rover Mars 2020 de la Nasa sera bientôt en route pour la planète rouge, mais c'est dans une «salle blanche» de Californie qu'il a vu la jour, comme tous ses prédécesseurs et déjà avant eux les sondes Voyager, Galileo ou Cassini qui ont sillonné notre système solaire.
Cette «salle blanche» est l'une des deux pièces ultra-stériles nichées sur le site d'assemblage des véhicules spatiaux du JPL (Jet Propulsion Laboratory) à Pasadena, dans la banlieue de Los Angeles. Elle était vendredi exceptionnellement ouverte à la presse pour présenter le rover.
«Nous devons garder l'équipement aussi propre et sûr que possible jusqu'à ce qu'il arrive sur Mars», explique Dave Gruel, responsable de l'assemblage de Mars 2020, qui aura pour mission principale de collecter des échantillons martiens susceptibles de contenir des traces de vie microbienne vieilles de plusieurs milliards d'années.
«De cette façon, nous serons sûrs d'emporter des échantillons de la surface de Mars, et pas des poils provenant de mon corps ou un peu de peau appartenant à l'un d'entre vous», sourit le scientifique avant d'escorter les journalistes jusqu'au vestiaire où ils vont entamer un long processus de stérilisation.
Brosses automatiques et paillassons collants nettoient les chaussures avant même l'entrée du vestiaire, où tous les visiteurs de la salle blanche doivent endosser une combinaison intégrale avec manches scellées au ruban adhésif, masques, bonnet, gants et même «protège-barbe» pour les plus hirsutes d'entre eux.
Dernière étape: un passage sous une «douche» d'air pulsé afin d'éliminer les dernières particules indésirables, avant de pouvoir enfin pénétrer dans la pièce où attend le rover.
- Ni maquillage, ni parfum -
La salle est briquée à l'alcool isopropylique et à la serpillère en microfibres, la température (21°C) et le degré d'humidité (42%) y sont étroitement contrôlés, et l'air filtré 70 fois par heure.
Exigence supplémentaire pour les journalistes conviés par la Nasa: pas d'enveloppe en mousse pour les micros -- véritables pièges à microbes--, pas de calepins ou de stylos «qui produisent de la poussière et autres particules» susceptibles de polluer les capteurs ultra-sensibles du rover.
Pour les mêmes raisons, les vêtements en laine, les jupes, sandales et autres vêtements découvrant le corps étaient interdits, et les invités avaient même été priés de s'abstenir d'utiliser tout produit de maquillage ou parfum.
Les mêmes règles s'appliquent depuis mars 2018 à tous les techniciens qui entrent dans la fameuse salle blanche pour travailler sur la mission. Et dans certains cas elles sont même plus strictes que pour les rovers précédents.
«Par exemple, lorsque mon équipe travaille autour du matériel très sensible chargé de recueillir des échantillons, ils ont interdiction de prendre une douche ou un bain le jour même, ils ne peuvent pas se mettre des produits dans les cheveux pour se coiffer, ils n'ont le droit qu'à un ou deux types de déodorant», assure Dave Gruel à l'AFP.
Les règles d'hygiène n'ont pas toujours été aussi drastiques dans les ateliers du JPL, où les ingénieurs fumaient parfois.
Et les scientifiques ont tâtonné avant de trouver les techniques appropriées: la chaleur utilisée pour stériliser la mission Ranger 3, en 1962, n'a pas plu aux systèmes électroniques de la fusée, qui a manqué la Lune d'environ 35.000 km.
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