Pollution L'EPFL développe un filtre pour mieux capter le carbone

ll, ats

3.3.2021 - 10:47

Des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont mis au point un filtre en graphène pour le captage du dioxyde de carbone. Ce filtre est plus efficace que les technologies actuelles, pour un moindre coût.

Le dioxyde de carbone est l'un des principaux responsables du réchauffement climatique. (photo d'illustration).
Le dioxyde de carbone est l'un des principaux responsables du réchauffement climatique. (photo d'illustration).
KEYSTONE

Le dioxyde de carbone est l'un des principaux responsables du réchauffement climatique. Il est rejeté en grande quantité dans l'atmosphère lors de la combustion d'énergies fossiles, comme le pétrole ou le gaz naturel, ainsi que lors de la production d'acier et de ciment.

Des scientifiques ont testé un procédé capable de piéger le dioxyde de carbone rejeté, en le transportant vers un site de stockage puis en le déposant dans un lieu où il ne peut pas pénétrer dans l'atmosphère. Le problème est que ce captage n'est pas très économique, explique mercredi l'EPFL dans un communiqué.

En effet, le dioxyde de carbone rejeté n'est pas émis à l'état pur. Il est mélangé avec de l'azote et d'autres gaz, de sorte qu'il faut réussir à le séparer des autres émissions industrielles.

Filtre plus économe

Jusqu'ici, les tentatives de créer un filtre économe en énergie étaient limitées par les propriétés fondamentales des matériaux disponibles. Des ingénieurs chimistes de l'EPFL ont eu recours au graphène, un matériau innovant dont la découverte a été récompensée d'un prix Nobel en 2010. Leurs travaux sont publiés dans la revue Science Advances.

Les chercheurs lausannois ont mis au point un filtre ultra-mince – le plus mince du monde, selon l'EPFL – qui permet au dioxyde de carbone de circuler tout en bloquant d'autres gaz plus volumineux tels que l'azote. Résultat: une performance de captage plus élevée et plus rapide.

Deux à quatre fois moins cher

«Nous estimons que cette technologie fera baisser le coût du captage à près de 30 dollars par tonne de dioxyde de carbone, contrairement aux procédés du commerce dont le coût est deux à quatre fois supérieur», explique le professeur Kumar Varoon Agrawal, de la Faculté des sciences de base de l'EPFL cité dans le communiqué.

Son équipe travaille désormais sur l'élargissement de ce procédé. Elle cherche à développer un démonstrateur d'installation pilote pour capturer 10 kilos de dioxyde de carbone par jour. Ces travaux sont menés dans le cadre d'un projet financé par la Confédération et par l'industrie suisse, ajoute le communiqué.