Photo d'un prototype du robot Rosalind Franklin ExoMars destiné à opérer sur Mars en 2021, le 7 février 2019 sur le site d'Airbus à Stevenage, en Angleterre
Des techniciens travaillent sur le robot Roslind Franklin de la mission ExoMars, le 7 février 2019 sur le site d'Airbus à Stevenage, au nord de Londres
ExoMars: un problème technique pourrait entraîner un report
Photo d'un prototype du robot Rosalind Franklin ExoMars destiné à opérer sur Mars en 2021, le 7 février 2019 sur le site d'Airbus à Stevenage, en Angleterre
Des techniciens travaillent sur le robot Roslind Franklin de la mission ExoMars, le 7 février 2019 sur le site d'Airbus à Stevenage, au nord de Londres
La mission ExoMars est confrontée à un problème persistant sur son système de parachutes, qui pourrait l'empêcher de partir pour la planète rouge à l'été 2020 s'il n'est pas résolu rapidement, a reconnu l'Agence spatiale européenne (ESA).
Préparée par l'Europe spatiale et la Russie, cette mission ambitieuse et délicate prévoit d'envoyer sur Mars un robot mobile européen pour forer le sol martien et tenter de trouver des signes de vie passée sur la planète rouge. La Russie fournit le lanceur, le module de descente (avec des éléments européens dont les parachutes) et la plateforme d'atterrissage.
La mission doit être lancée par une fusée russe Proton entre le 25 juillet et le 13 août 2020. L'atterrissage sur Mars est prévu en mars 2021.
Une course contre la montre est engagée pour tenir la fenêtre de lancement car l'indispensable système de parachutes n'est toujours pas au point. La planète rouge possède une atmosphère très ténue et le système de freinage des atterrisseurs doit être très performant.
Un essai réalisé début août sur le plus grand des quatre parachutes chargés de permettre l'arrivée en douceur du robot et du module d'atterrissage à la surface martienne a échoué, a indiqué l'ESA sur son site.
Un autre essai mené fin mai sur l'ensemble des quatre parachutes (deux principaux et deux petits qui servent à déployer les grands) avait lui aussi été un échec. Largués par un ballon stratosphérique à 29 km d'altitude au dessus du nord de la Suède, les parachutes s'étaient déployés mais les voiles des deux parachutes principaux avaient subi des déchirures.
Après avoir retravaillé le design, les équipes de l'ESA ont testé à nouveau le 5 août le plus grand parachute, de 35 mètres de diamètre. Les premières étapes du déploiement se sont passées normalement mais la voile a subi des dégâts avant même l'ouverture du parachute. Et une ligne a cassé.
- «Deux allumettes» -
«Toute l'équipe est mobilisée pour gagner la course contre la montre», a déclaré à l'AFP François Spoto, chef du programme ExoMars, au sortir mercredi d'une réunion de travail.
Les ingénieurs vont rechercher les causes de cette anomalie persistante sur le système de parachutes fabriqué par des entreprises italiennes, françaises et britanniques notamment.
«Il nous reste deux allumettes», relève de façon imagée le chef du programme. La première sera grattée lors du prochain essai qui doit être mené à haute altitude «en novembre/décembre», au dessus de l'Oregon (Etats-Unis). «Si cette allumette fait pschitt, nous n'aurons plus le temps» d'être prêts pour l'importante revue d'avril 2020 sur la mission ExoMars.
Si cela se passe bien, il y aura une «deuxième allumette» à gratter, pour un autre essai en février.
«Nous sommes condamnés à réussir les deux», dit François Spoto. «Mais il n'y a pas de raison de paniquer outre mesure». Une chose est claire: «nous ne pouvons lancer que quelque chose qui marche», souligne-t-il.
Jusqu'à présent les Etats-Unis sont le seul pays à être parvenu à faire fonctionner avec succès des robots sur Mars. Les experts de l'ESA comptent d'ailleurs consulter leur collègues de la Nasa dans le cadre d'un atelier à l'automne.
En octobre 2016, dans le cadre du premier volet de la mission ExoMars, l'Europe avait échoué à faire atterrir un démonstrateur d'atterrissage nommé Schiaparelli. Suite à des informations contradictoires ayant induit en erreur le logiciel de bord, l'engin s'était écrasé à la surface après une chute libre à grande vitesse. En revanche, la sonde européenne TGO avait été placée en orbite avec succès.
«Aller sur Mars et en particulier atterrir sur Mars est très difficile», rappelle François Spoto. Et les fenêtres de lancement vers la planète rouge ne s'ouvrent que tous les deux ans, en raison des orbites de Mars et de la Terre.
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