«Peu cohérents» 96'000 textes complotistes passés au crible

js, ats

27.10.2022 - 10:05

Des chercheurs de l'Université de Neuchâtel (UniNE) et de Warwick (GB) ont analysé 96'000 articles, soutenant des théories complotistes ou ne l'étant pas. L'étude démontre que les textes complotistes sont moins cohérents que les autres écrits. Son objectif est de développer des interventions ciblées pour limiter la désinformation.

Un panneau QAnon est vu lors d'un rassemblement à Beverly Hills, Californie, États-Unis, le 22 août 2020. Le mouvement a passablement contribué à faire circuler des thèses complotistes.
Un panneau QAnon est vu lors d'un rassemblement à Beverly Hills, Californie, États-Unis, le 22 août 2020. Le mouvement a passablement contribué à faire circuler des thèses complotistes.
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L'étude visait à comparer le langage utilisé dans le traitement d'événements sujets à controverse comme la pandémie de Covid, le 11 septembre ou l'assassinat de JFK, a indiqué jeudi l'UniNE. Au total, 72'000 articles, reflétant une vision communément admise, et 24'000 articles, identifiés comme complotistes, ont été analysés.

Alessandro Miani, doctorant à l'Institut de psychologie du travail et des organisations de l'UniNE, a mis en évidence que les textes complotistes s'appuyaient sur d'autres théories du complot pour «prouver» les affirmations. Ces dernières se basent sur un réseau d'idées interconnectées pour relier les arguments entre eux, mais en sautant d'un sujet à l'autre, de «manière moins cohérente que dans un récit usuel».

Les théories du complot, entourant la pandémie, ont été souvent associées à d'autres théories du complot relatives à la technologie 5G, à Bill Gates ou aux entreprises pharmaceutiques. «Ceux qui sont enclins à croire à une conspiration particulière sont susceptibles de croire à beaucoup d'autres et à les utiliser comme preuves pour étayer leurs arguments», ont ajouté les chercheurs.

Interventions ciblées

L'étude, qui vient d'être publiée dans la revue de référence «Science Advances», a associé les sciences informatiques à la recherche psychologique pour faire avancer la recherche sur la désinformation. «Nos travaux contribuent au développement d'algorithmes automatiques de détection des fausses informations», ont ajouté les chercheurs.

Selon l'équipe de Neuchâtel et de Warwick, la compréhension du fonctionnement sous-jacent des complotistes permet de développer des interventions ciblées, afin de limiter les propagations.