Une photographie fournie par l'ESA le 7 février 2018, montrant le laboratoire spatial européen Colombus
La plateforme sera lancée à bord d'un véhicule de ravitaillement Dragon, de la société américaine SpaceX (photographie fournie par la Nasa)
ISS: le labo européen bientôt escorté d'un petit frère commercial
Une photographie fournie par l'ESA le 7 février 2018, montrant le laboratoire spatial européen Colombus
La plateforme sera lancée à bord d'un véhicule de ravitaillement Dragon, de la société américaine SpaceX (photographie fournie par la Nasa)
Le laboratoire spatial européen Colombus, arrimé depuis dix ans à la Station spatiale internationale, aura bientôt une sorte de petit frère à ses côtés: une plateforme commerciale baptisée Bartolomeo qui accueillera en 2019 les expériences d'utilisateurs du monde entier.
L'Agence spatiale européenne (ESA) et Airbus Defence and Space ont signé mercredi à Noorwijk (Pays-Bas) un accord de partenariat public-privé sur cette nouvelle plateforme qui devrait être installée mi-2019 à l'avant du module Colombus, à 400 km au-dessus de la Terre.
"Nous proposons aux organisations institutionnelles et privées un moyen rapide et économique de transporter leurs expériences dans l'espace sous forme de charges utiles externes", explique Oliver Juckenhöfel, directeur Systèmes orbitaux et Exploration chez Airbus.
L'accord prévoit que le groupe européen investira environ 40 millions d'euros pour développer et construire cette plateforme.
Elle sera lancée à bord d'un véhicule de ravitaillement Dragon, de la société américaine SpaceX.
L'ESA se chargera d'installer Bartolomeo sur l'ISS. La plateforme sera exploitée par Airbus, qui proposera un service "tout-en-un" qui sera "à la disposition d'utilisateurs du monde entier", souligne le groupe.
La plateforme, qui porte le nom du petit frère de Christophe Colomb - qui a lui-même donné son nom au module Colombus - vise à attirer de nouveaux utilisateurs à bord de la Station, notamment des start-up et entrepreneurs du secteur spatial.
Elle offrira 12 emplacements à l'extérieur de l'ISS. Ils pourront accueillir des expériences dans le domaine de l'observation de la Terre, des sciences de la vie, de la météo spatiale, etc.
"Il s'agit d’une avancée majeure en vue d'une plus grande utilisation commerciale de la Station spatiale", selon David Parker, directeur Exploration humaine et robotique au sein de l'ESA.
- Une station spatiale jusqu'à quand? -
Pour le moment l'ISS, collaboration internationale pilotée par les Etats-Unis et la Russie, en partenariat avec l'Europe, le Canada et le Japon, est financée jusqu'en 2024.
La question du prolongement de sa durée de vie jusqu'en 2028 se pose et les regards sont tournés vers l'administration Trump qui pourrait ne pas y être très favorable.
"L'annonce du budget de la Nasa pour 2019 est imminente et cela va nous donner une idée de ce que pensent les Etats-Unis", indique à l'AFP David Parker.
"Pour notre part, sur le plan technique, nous considérons que Colombus est capable de fonctionner jusqu'en 2028", ajoute David Parker, ajoutant que l'Europe n'a pas encore pris de décision.
Columbus a quitté la Floride le 7 février 2008, à bord de la navette spatiale américaine Atlantis. Quatre jours plus tard, le laboratoire, réalisé sous la maîtrise d'oeuvre de l'industriel Airbus, est arrimé à l'ISS, qui tourne autour de la Terre à la vitesse de 29.000 km/h.
Initié en 1982, le développement de Colombus a coûté 880 millions d'euros.
Ce petit bout d'Europe dans l'espace a la forme d'un cylindre d'une longueur de 6,9 mètres et d'un diamètre de 4,5 mètres.
Il a déjà effectué 60.000 orbites autour de la Terre et vu défiler 13 astronautes européens, dont le Français Thomas Pesquet.
"Non seulement Colombus est devenu la maison des astronautes européens mais il nous a permis de réaliser plus de 200 expériences en micropesanteur, en sciences de la vie, des matériaux et technologiques", souligne David Parker.
Ouvert à tous les astronautes de l'ISS, le laboratoire pressurisé contient 16 "racks", sortes de contenants interchangeables destinés aux nombreuses expérimentations et au rangement des instruments.
Il est aussi doté d'une plateforme extérieure, qui permet de mener des observations de la Terre, de réaliser des essais de technologie spatiales et d'exposer des échantillons aux radiations cosmiques.
"L'ISS est un très bon outil pour préparer le futur de l'exploration spatiale", souligne l'astronaute français Léopold Eyharts, fier d'avoir été le premier à entrer dans le module Colombus et "à y allumer la lumière" il y a dix ans.
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