Le médecin-explorateur français Jean-Louis Étienne a officiellement lancé mardi son projet «Polar Pod», plate-forme océanographique dérivante qui doit effectuer à partir de fin 2023 une mission autour de l'Antarctique, pour mieux étudier ces étendues océaniques particulièrement hostiles.
L'explorateur Jean-Louis Etienne travaille sur modèle de la future plate-forme "Polar Pod" testée sur un simulateur de l'Ecole Centrale de Nantes en mars 2015
Un modèle de la future plate-forme "Polar Pod" testée sur un simulateur de l'Ecole Centrale de Nantes en mars 2015
Polar Pod : projet d'exploration de l'Antarctique
Jean-Louis Etienne lance son projet «Polar Pod» d'exploration antarctique
L'explorateur Jean-Louis Etienne travaille sur modèle de la future plate-forme "Polar Pod" testée sur un simulateur de l'Ecole Centrale de Nantes en mars 2015
Un modèle de la future plate-forme "Polar Pod" testée sur un simulateur de l'Ecole Centrale de Nantes en mars 2015
Polar Pod : projet d'exploration de l'Antarctique
Le médecin-explorateur français Jean-Louis Étienne a officiellement lancé mardi son projet «Polar Pod», plate-forme océanographique dérivante qui doit effectuer à partir de fin 2023 une mission autour de l'Antarctique, pour mieux étudier ces étendues océaniques particulièrement hostiles.
Comme un phare de 100 mètres de haut, dimensionné pour affronter les plus grosses vagues des «cinquantièmes hurlants», l'engin habité est destiné à voguer pendant trois ans autour de l'Antarctique, poussé par le courant marin circumpolaire.
Après un appel d'offres lancé par l'Ifremer, la construction du navire devrait débuter en janvier 2022, pour une mise à l'eau en 2023 et un départ à la fin de cette même année après une campagne d'essais, a annoncé Jean-Louis Etienne lors d'une visio-conférence de presse.
L'explorateur, le premier à avoir atteint le pôle nord géographique en solitaire en 1986, a lancé ce projet en 2012. Les préparatifs et le bouclage du budget ont pris plus longtemps que prévu.
Au final, le financement, dont le montant total n'a pas été dévoilé, prend la forme d'un «partenariat public privé», avec notamment --outre l'Ifremer-- le CNRS, le Cnes, l'Agence nationale de la recherche, et côté privé EDF, la fondation Total, Spie Batignolles ou la Macif entre autres.
Le navire, qui sera «comme une station spatiale en orbite autour de l'Antarctique», emportera un équipage de huit personnes, relevé tous les deux mois, dont quatre scientifiques chargés de mener à bien un «programme très riche" selon l'explorateur.
Ce programme aura quatre axes de recherches principaux, a détaillé son coordonnateur, David Antoine du CNRS: les échanges océan-atmosphère, cruciaux pour l'évolution du climat; l'observation satellitaire, permettant de faire in situ des relevés étalonnant les observations depuis l'espace; l'étude d'une biodiversité encore mal connue; l'impact des activités humaines.
La plateforme Polar Pod présente une série d'avantages pour mener ces recherches, notamment sa stabilité par rapport aux navires d'exploration classiques, son silence permettant de meilleurs relevés acoustiques et sa présence permanente dans ces régions tempétueuses, où les autres navires ne s'aventurent que pendant l'été austral, a souligné David Antoine.
Inspiré d'un navire océanographique américain, le FLIP (Floating instrument platform), le Polar Pod est un «navire vertical» construit en acier spécial, long d'une centaine de mètres, dont 80 immergés sous l'eau, et doté d'un lest de 150 tonnes lui procurant une grande stabilité.
Bardé de capteurs et disposant de robots sous-marins, il est surmonté d'une superstructure de plusieurs étages comprenant les zones de vie et de recherche et dispose de mats verticaux avec des voiles, lui permettant d'infléchir son cap, notamment pour éviter les icebergs.