Lutte contre les incendies L'Empa développe un drone résistant à des températures élevées

me, ats

26.6.2023 - 11:09

Des chercheurs de l'Empa et de l'Imperial College London développent un drone résistant à la chaleur qui peut analyser de près un incendie et ainsi fournir des informations cruciales pour les pompiers. Les premiers tests du «FireDrone» ont donné de bons résultats.

Grâce à sa gaine isolante en aérogel, le "FireDrone" développé par l'Empa peut s'approcher très près des flammes et saisir et transmettre des données sur le déroulement d'incendie.
Grâce à sa gaine isolante en aérogel, le "FireDrone" développé par l'Empa peut s'approcher très près des flammes et saisir et transmettre des données sur le déroulement d'incendie.
ATS

Les drones traditionnels ne peuvent pas voler très près d'un foyer d'incendie où les températures atteignent environ 1000 degrés, explique lundi David Häusermann, chercheur au Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa). Près du feu, le cadre de l'appareil fond et l'électronique cède.

Les chercheurs de l'Empa et de l'Imperial College London se sont lancés dans le développement d'un drone capable de résister à la chaleur et de fournir des données rapides et précises au plus près d'un foyer d'incendie. Sur la base de ces informations, les pompiers peuvent optimiser leur stratégie avant de s'aventurer dans «l'enfer».

Matériau ultraléger

Il a d'abord fallu trouver un matériau pour entourer le coeur du drone (moteurs, batteries, capteurs et électronique) et le protéger de la chaleur. Il s'agit d'un aérogel, un matériau ultraléger composé presque entièrement de pores remplis d'air et entourés «d'un soupçon» de substance polymère.

Le matériau composite est composé de polyimide et de silice. Il est renforcé par des fibres de verre. «Des analyses en laboratoire ont montré que ce matériau relativement résistant au feu se prête particulièrement bien à l'utilisation dans les drones», explique Shanyu Zhao, chercheur en aérogel à l'Empa.

Lors des premiers tests effectués dans l'arène de vol de l'Empa à Dübendorf (ZH), le prototype du «FireDrone» a déjà obtenu de bons résultats. Les caractéristiques de vol et la maniabilité du drone d'une cinquantaine de centimètres «étaient excellentes», même avec sa gaine isolante en aérogel et un système de refroidissement supplémentaire intégré.

«Au coeur de l'enfer»

Les chercheurs ont ensuite effectué des tests dans des conditions «aussi réelles que possible» sur le terrain d'entraînement du centre de formation des sapeurs-pompiers à Andelfingen (ZH). Le «FireDrone» a alors été envoyé «au coeur de l'enfer» dans un feu de gaz. Le prototype a survécu à plusieurs vols d'essai.

«Même après plusieurs vols, l'électronique, la caméra thermique et les capteurs de CO2 du «FireDrone» sont intacts et prêts pour de nouveaux tests», souligne David Häusermann. La prochaine étape consistera à tester le drone dans un feu qui produit beaucoup de suie, ce qui n'est pas le cas des flammes de gaz.

Stefan Keller, expert des pompiers du centre d'Andelfingen, dit être impressionné par les résultats. «Si un drone effectue la première reconnaissance de la situation, nous ne devons pas envoyer immédiatement les pompiers dans la zone de danger. Pour nous, ce progrès est extrêmement intéressant».

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