Lancée en 2013L'Inde a perdu le contact avec sa sonde martienne «en fin de vie»
ATS
4.10.2022 - 12:15
L'Inde a perdu le contact avec son orbiteur chargé d'étudier Mars, huit ans après avoir été le premier pays d'Asie à placer une sonde autour de la planète rouge. L'engin est arrivé «en fin de vie», a annoncé mardi l'agence spatiale indienne.
Keystone-SDA
04.10.2022, 12:15
ATS
Bien qu'elle ait été «conçue pour une durée de vie de six mois en tant que démonstrateur technologique, la mission Mars Orbiter (MOM) a vécu pendant environ huit ans en orbite et a produit toute une série de résultats scientifiques importants», a indiqué lundi l'Agence indienne de recherche spatiale (ISRO) dans un communiqué.
L'agence a précisé qu'à la suite d'une éclipse en avril dernier, la sonde ayant été coupée de la lumière du soleil, son «propergol a dû s'épuiser». Elle «a atteint sa fin de vie», a-t-elle conclu.
La sonde indienne, lancée en 2013, avait rejoint celles de la Russie, des États-Unis et de l'Union européenne, six ans avant que la Chine ne lance sa mission Tianwen-1 qui inclut un véhicule rover à la surface de la planète rouge.
Le lancement de la sonde indienne n'a coûté que 4,5 milliards de roupies (73 millions de dollars), comparé aux 455 millions de dollars dépensés pour l'orbiteur martien de l'agence spatiale américaine NASA.
Cela avait donné l'occasion au Premier ministre Narendra Modi de plaisanter en remarquant que l'orbiteur indien avait coûté moins cher que la superproduction hollywoodienne «Gravity» (2013) à 100 millions de dollars. Selon l'ISRO, la mission a notamment permis de comprendre la composition de plusieurs gaz dans l'exosphère martienne.
«Exploit technologique»
«La mission sera toujours considérée comme un exploit technologique et scientifique remarquable dans l'histoire de l'exploration planétaire», a ajouté l'agence. L'Inde a renforcé son programme spatial ces dernières années, prévoyant une mission habitée avec le soutien de la Russie et de la France prévue pour 2023 ou 2024.
En 2019, M. Modi avait loué l'Inde qui rejoignait le club des «superpuissances spatiales» après avoir abattu un satellite en orbite basse avec un missile, mais le pays s'était attiré des critiques en raison des quantités de «déchets spatiaux» ainsi générés.
La même année, l'Inde avait subi un cuisant revers en perdant le contact avec un vaisseau spatial non habité peu avant qu'il ne se pose sur la Lune.
Selon les experts du secteur, l'Inde parvient à maintenir des coûts bas en reproduisant et en adaptant la technologie spatiale existante à ses propres fins, notamment grâce à l'abondance d'ingénieurs hautement qualifiés bien moins payés que leurs confrères étrangers.