L'ONU préoccupée Toute une année de températures record nous pend au nez d'ici 2027

sn, ats

17.5.2023 - 13:54

L'ONU s'attend à 98% à une année de températures record d'ici 2027. De même qu'à une moyenne sur cinq ans plus chaude que la période précédente depuis 2017. La probabilité d'au moins une année où le réchauffement dépassera 1,5°C par rapport à la période préindustrielle est elle de deux tiers.

Il faut s'attendre aux effets les plus considérables d'El Niño sur l'augmentation de températures pour 2024. «Le monde devrait se préparer», avait alors affirmé M. Taalas. (image d'illustration)
Il faut s'attendre aux effets les plus considérables d'El Niño sur l'augmentation de températures pour 2024. «Le monde devrait se préparer», avait alors affirmé M. Taalas. (image d'illustration)
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17.5.2023 - 13:54

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a compilé les données de 18 centres nationaux. L'institution «tire la sonnette d'alarme que nous dépasserons les 1,5°C de manière provisoire avec une fréquence grandissante», a affirmé mercredi à Genève son secrétaire général Petteri Taalas.

La probabilité d'un courant chaud El Niño dès cet été et le changement climatique provoqué par l'être humain font passer le monde dans une situation «inexplorée». Celle-ci «montre à nouveau que nous allons dans la mauvaise direction», a dit à la presse M. Taalas. «Nous n'avons pas réussi à limiter le réchauffement jusqu'à présent», a-t-il ajouté. L'OMM ne peut en revanche pas anticiper si ces augmentations pourraient provoquer davantage de pandémies.

Selon les données dévoilées mercredi, la moyenne totale sur les cinq prochaines années ne devrait pas forcément dépasser les 1,5°C. Cette probabilité atteint un tiers seulement. Entre 2017 et 2021, elle n'était toutefois que de 10% au total, souligne l'organisation.

L'année dernière, la température moyenne était supérieure de 1,15°C à la période préindustrielle. Mais le courant froid La Niña était encore observé tout au long de l'année, limitant probablement l'augmentation qui aurait été subie sans lui. Des records avaient toutefois été battus l'été dernier en Grande-Bretagne ou en Chine.

Inquiétude pour l'Arctique

L'année la plus chaude reste jusqu'à présent 2016 lorsqu'El Niño avait été très intense. Ces dernières semaines, l'OMM avait déjà alerté sur l'importante probabilité d'un nouvel épisode de courant chaud d'ici septembre.

Il faut s'attendre aux effets les plus considérables sur l'augmentation de températures pour 2024. «Le monde devrait se préparer», avait alors affirmé M. Taalas.

Ces dernières années, La Niña a exacerbé les sécheresses et les inondations dans différentes parties du monde. Les effets sont habituellement inverses à ceux d'El Niño. Cette situation rend important un système d'alerte pour tous, selon l'ONU.

Pour les prochaines années, jusqu'en 2027, le réchauffement de l'Arctique devrait être très élevé. Il augmente trois fois plus rapidement que la moyenne mondiale.

Autre indication, en considérant la période de mai à septembre de chaque année, les intempéries devaient s'étendre au Sahel, dans le nord de l'Europe ou encore en Sibérie. En revanche, elles devraient diminuer notamment en Amazonie, où une sécheresse pourrait être observée avec un impact négatif sur l'absorption de CO2, ou en Australie.

Il y a quelques semaines, l'OMM avait déjà alerté sur les niveaux records de gaz à effet se serre. Elle avait également déploré que les glaciers ont fondu rapidement l'année dernière.

Election prévue à Genève

Les Etats membres vont se retrouver dès lundi prochain pour dix jours à Genève lors d'un Congrès ouvert par le président de la Confédération Alain Berset. L'OMM doit élire à cette occasion son nouveau secrétaire général. Le scrutin, pour lequel quatre candidats sont en lice, s'annonce serré, selon des sources convergentes.

Avec toutes les «mauvaises nouvelles», «le besoin de l'expertise de l'OMM» a augmenté ces dernières années, affirme M. Taalas qui arrive dans quelques mois au terme de son second mandat.

«Nous avons aussi vu des avancées positives» sur les investissements pour l'atténuation des effets du réchauffement, a-t-il toutefois ajouté. Mais celles-ci sont insuffisantes et il appelle à davantage d'efforts encore.

Outre l'élection du prochain secrétaire général, les Etats membres doivent notamment sur les dispositifs d'alerte pour tous les pays d'ici quelques années, affirme également l'organisation.

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