VégétationL'ozone endommage les forêts de feuillus à travers l'Europe
uc, ats
26.1.2024 - 15:01
L'ozone cause des dommages visibles sur les feuilles de certains arbres européens, notamment le hêtre, selon une étude de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL). Et ce, malgré le fait que la concentration totale d'ozone soit restée stable ou ait légèrement diminué entre 2005 et 2018.
uc, ats
26.01.2024, 15:01
ATS
Ces symptômes foliaires ont été principalement observés sur la face supérieure des feuilles sous forme de taches fines, de couleur vert clair, rougeâtre ou brun foncé. Les feuilles plus âgées étaient plus sévèrement touchées.
«Les cellules de ces feuilles étaient endommagées. Nous ne pouvons pas encore dire comment ces dommages affectent la santé des plantes en général», commente Marco Ferretti, responsable de l'étude, cité vendredi dans un communiqué du WSL.
Les scientifiques ont observé de tels symptômes dans certaines parties de la France, d'Allemagne, de Suisse, de Lituanie et de Grèce. Des symptômes moindres ont été observés en Croatie, en Espagne, en Italie et dans certaines parties de l'Europe centrale et orientale.
Parmi les espèces étudiées, le hêtre (Fagus sylvatica) était le plus fréquemment affecté. Les plantes sensibles pourraient servir de système d'alerte précoce pour les effets de l'ozone sur la végétation, selon ces travaux publiés dans la revue Ecological Indicators.
Une image globale
D'autres espèces sont apparemment moins sensibles. Selon Marco Ferretti, c'est précisément parce que les plantes réagissent si différemment à l'ozone qu'il est crucial d'étudier l'ensemble de la communauté végétale et pas uniquement certaines espèces à un endroit donné.
C'est la seule façon d'obtenir une image globale des effets potentiels de l'ozone sur l'ensemble de la forêt de feuillus d'une région donnée. «À concentration égale, la sensibilité à l'ozone d'une forêt de feuillus varie en fonction de sa composition en espèces», explique Marco Ferretti.
De 2005 à 2018, entre avril et septembre, l'équipe de recherche a collecté et analysé des données dans 20 pays. Sur les 149 espèces végétales étudiées, 57 (38,3%) présentaient des symptômes foliaires visibles dus à l'ozone, et ceux-ci ont été observés à 57 des 91 sites étudiés (62,6%).
L'étude a été coordonnée par le WSL et menée sous les auspices du PIC-Forêts, un programme de la Commission économique des Nations unies pour l'Europe dans lequel la Suisse joue un rôle important. Actuellement, 42 pays font partie du PIC-Forêts. Marco Ferretti en assure la présidence depuis 2017.