Une maquette de la capsule Orion exposée au 35e Space Symposium, le 9 avril 2019 à Colorado Springs
Une maquette de la fusée SLS au 35e Space Symposium à Colorado Springs, le 9 avril 2019
Une maquette de la capsule Orion au 35e Space Symposium à Colorado Springs, le 9 avril 2019
Concept d'atterrisseur lunaire
Des visiteurs du 35e Space Symposium, le 9 avril 2019 à Colorado Springs
La Lune dans cinq ans? «La Nasa mouline»
Une maquette de la capsule Orion exposée au 35e Space Symposium, le 9 avril 2019 à Colorado Springs
Une maquette de la fusée SLS au 35e Space Symposium à Colorado Springs, le 9 avril 2019
Une maquette de la capsule Orion au 35e Space Symposium à Colorado Springs, le 9 avril 2019
Concept d'atterrisseur lunaire
Des visiteurs du 35e Space Symposium, le 9 avril 2019 à Colorado Springs
Dans un stand du 35e Symposium de l'espace, grand rendez-vous annuel américain de l'industrie spatiale dans l'ombre des Rocheuses à Colorado Springs, Alan Campbell attend des nouvelles de la Nasa.
Il est chef de projet chez Draper, illustre société spécialisée dans les systèmes électroniques qui guida les astronautes d'Apollo jusqu'à la Lune il y a bientôt 50 ans. Draper est candidate naturelle pour aider la Nasa à y retourner en 2024... Mais encore faudrait-il que les appels d'offres soient finalisés.
«Nous ne savons pas quand ils sortiront, car la Nasa mouline en ce moment», dit-il. «Nous ne pouvons pas travailler sur leurs problèmes tant qu'ils ne nous ont pas dit quels problèmes ils voulaient résoudre».
L'attente était similaire dans des centaines d'entreprises du secteur aérospatial, des plus grands groupes aux sous-traitants les plus spécialisés, dont beaucoup étaient représentées cette semaine à Colorado Springs.
Jusqu'au 26 mars dernier, le retour sur la Lune était programmé pour 2028, mais le gouvernement de Donald Trump a alors soudainement avancé la date de quatre ans, plongeant l'agence spatiale dans la pagaille.
Le premier problème est la fusée lourde, baptisée SLS, qui doit envoyer les astronautes vers la Lune. Boeing la construit mais a des années de retard et n'est pas certain d'être prêt pour le premier vol d'essai (à vide) en 2020.
Sur son stand, le constructeur américain a relégué la maquette de SLS dans un coin.
La capsule Orion pour astronautes, construite par le concurrent Lockheed Martin, devrait quant à elle être prête, assure à l'AFP son chef de projet, Michael Hawes. Elle sera livrée en janvier au centre spatial Kennedy, selon lui.
Une maquette grandeur nature d'Orion est exposée à l'extérieur de la conférence.
- L'Europe attend -
Mais marcher sur la Lune nécessite plus qu'une fusée et une capsule: la Nasa veut assembler une mini-station en orbite lunaire, où les astronautes feront étape avant la descente sur le sol lunaire.
Sierra Nevada Corporation a imaginé un module d'habitation gonflable pour loger les astronautes. A ce stade, la société ignore pour quand la Nasa voudra un habitat, mais Kimberly Schwandt, porte-parole sur le stand, garde le sourire. «Quoi que la Nasa décide, nous sommes prêts», dit-elle.
Les Européens, présents aussi en nombre ici, sont perplexes, car ils doivent livrer un module de communication.
«Nous espérons pouvoir le faire à temps», dit à l'AFP Johann-Dietrich Wörner, directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA). «Cela dépend aussi un peu du calendrier des Américains».
Les chefs d'agences spatiales internationales venus au symposium ont prévenu le patron de la Nasa, Jim Bridenstine, qu'ils avaient besoin d'un plan finalisé avant l'automne, car le budget de l'ESA sera décidé en novembre.
«Je suis prêt à aller en Europe pour rassurer les décideurs politiques», a dit Jim Bridenstine, conscient que la brusque décision de M. Trump s'était faite sans aucune consultation avec les partenaires internationaux.
- Comment alunir? -
Mais l'urgence absolue, insistent les industriels, est de définir «l'atterrisseur» qui fera descendre les astronautes de la station vers la Lune. Industriellement, il est presque déjà trop tard pour lancer la fabrication, avertissent les entreprises les plus expérimentées.
«Nous devons commencer à courber le métal l'an prochain, ce qui veut dire que l'outillage devrait déjà être chez nous. Et j'espère que quelqu'un a déjà commandé pas mal d'aluminium», ironise Rob Chambers, responsable de Lockheed Martin pour l'exploration spatiale humaine.
Beaucoup préviennent la Nasa qu'elle devra alléger sa bureaucratie légendaire.
Michael Hawes, lui-même ancien de la maison, raconte à titre d'exemple que pour la capsule Orion, les équipes de Lockheed Martin et de la Nasa ont aujourd'hui pas moins de 400 réunions par semaine. «Vous trouvez que cela reflète une certaine urgence?»
Et puis un détail crucial semble pour l'instant oublié: «Si vous voulez faire des choses sur la Lune, il faut une combinaison spatiale», rappelle Dean Eppler, qui a passé 20 ans à tester et utiliser des prototypes de combinaisons spatiales et est aujourd'hui à l'Aerospace Corporation.
Le calendrier actuel est la livraison du prototype de la nouvelle combinaison de la Nasa en 2023... pour des tests.
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