Le spectacle sera dans le ciel vendredi, avec la plus longue éclipse totale de Lune du XXIe siècle qui fera rougir notre satellite tandis que Mars, quasiment au plus près de la Terre, brillera tout particulièrement.
"C'est une conjonction de phénomènes rare et intéressante", déclare à l'AFP Pascal Descamps, astronome à l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE) au sein de l'Observatoire de Paris-PSL.
"La Lune devrait prendre une teinte rougeâtre, un peu cuivrée et Mars, surnommée la +planète rouge+, sera à côté, très brillante, avec une teinte légèrement orangée", ajoute-t-il.
A l'oeil nu, sans danger
Le show pourra se découvrir à l'oeil nu, sans aucun danger. Jumelles, lunettes et télescopes permettront d'en profiter encore plus.
L'éclipse ne sera visible, partiellement ou totalement, que dans une moitié du monde. Elle pourra être observée depuis l'Afrique, l'Europe, l'Asie, l'Australie.
Mais c'est l'est de l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Inde qui seront les mieux lotis pour profiter pleinement du spectacle.
La France métropolitaine ne verra que la fin de l'éclipse, le sud du pays étant mieux placé que Paris.
C'est à La Réunion que les Français verront le mieux l'événement, la Lune étant, qui plus est, très haut dans le ciel, alors qu'à Paris, elle sera assez bas.
Pour qu'une éclipse de Lune se produise, il faut qu'il y ait un alignement quasi parfait du Soleil, de la Terre et de la Lune.
Notre planète, se trouvant entre notre étoile et la Lune, projette alors son ombre sur son satellite naturel.
Vendredi, la Lune, qui sera pleine, va rentrer peu à peu dans la pénombre, puis dans l'ombre pour se retrouver totalement dans l'ombre, avant d'en sortir progressivement.
Le phénomène complet (y compris la phase de pénombre, imperceptible à l'oeil nu) commencera à 17h14 GMT (19h14 heure de Paris) et s'achèvera à 23h28 GMT (01h28 heure de Paris).
Le spectacle commencera vraiment à 18H24 GMT (20H24 heure française), la Lune donnant l'impression d'être peu à peu grignotée par l'ombre.
Le moment le plus captivant de l'éclipse, lorsque la Lune sera complètement dans le cône d'ombre projeté par la Terre, débutera à 19H30 GMT (21h30 heure française) et se terminera à 21h13 GMT (23h13 heure française).
Cette phase dite de "totalité" durera 1 heure 43 minutes (103 minutes), ce qui en fera la plus longue éclipse de Lune du XXIe siècle.
Eclipse de lune vue depuis Los Angeles le 31 janvier 2018
La Lune et Mars se donnent en spectacle vendredi
Eclipse de lune vue depuis Los Angeles le 31 janvier 2018
"Mini Lune"
"C'est une réplique de l'éclipse du 16 juillet 2000, qui avait duré 1 heure 46 minutes, devenant la plus longue éclipse de Lune du XXe siècle (qui s'est achevé le 31 décembre 2000), relève Pascal Descamps.
Il s'agira de la deuxième éclipse totale de Lune de 2018, la première ayant eu lieu le 31 janvier (elle n'était pas visible en France). Il s'agissait d'une "super Lune", car notre satellite avait une taille apparente particulièrement importante.
Celle de lundi sera une "mini-Lune": notre compagnon sera pratiquement au plus loin de la Terre et sa taille apparente sera plus petite. Il mettra donc plus de temps à traverser le cône d'ombre.
Privée des rayons du Soleil, la Lune va s'assombrir et prendre une teinte rouge. Cette couleur s'explique par le fait que l'atmosphère terrestre dévie les rayons rouges de la lumière solaire vers l'intérieur du cône d'ombre. La Lune peut alors les refléter.
Suivant les conditions de l'atmosphère, et notamment la pollution, la Lune pourra être d'un gris rouge très sombre. Ou bien prendre une teinte rouge plus intense si l'atmosphère est sans poussières.
L'autre héroïne de la nuit sera la planète Mars, qui ne sera qu'à 57,6 millions de kilomètres de la Terre (le minimum de distance sera atteint le 31 juillet).
Cela fait 15 ans que son diamètre apparent n'a pas été aussi grand. Et il faudra attendre 2035 pour revoir la planète rouge d'aussi près.
A l'oeil nu, on verra seulement un point brillant mais avec une lunette ou un télescope, il sera possible de l'observer dans les détails.
Vols spatiaux habités: accidents mortels et pannes spectaculaires
Vols spatiaux habités: accidents mortels et pannes spectaculaires
Février 2003: La navette spatiale «Columbia» se disloque lors de sa rentrée dans l'atmosphère terrestre. Les sept astronautes présents à bord perdent la vie. Un des boucliers thermiques avait déjà été endommagé au moment du départ.
Janvier 1986: Soixante-treize secondes après son décollage du Cap Canaveral, la navette spatiale «Challenger» explose et sombre dans l'Atlantique. Les sept astronautes présents à bord perdent la vie.
Juin 1971: Au cours de son vol de retour, une capsule Soyouz est confrontée à la panne de son système de compensation de pression. Trois cosmonautes (représentés ici sur un timbre spécial de l'URSS) meurent asphyxiés.
Avril 1970: Après une spectaculaire manœuvre de sauvetage, la capsule spatiale «Apollo 13», devenue impossible à manœuvrer, atterrit sur Terre avec trois astronautes à son bord, sains et saufs. Suite à une explosion dans le réservoir d'oxygène, l'alunissage prévu avait dû être annulé.
Avril 1967: Suite à une défaillance du système de parachute, une capsule Soyouz s'écrase lors de son retour sur Terre. Le cosmonaute Vladimir Komarov perd la vie lors de l'atterrissage. Sur la Lune, son nom figure sur une plaque commémorative, placée juste à côté de la sculpture en aluminium «Fallen Astronaut».
C'est une étincelle qui a provoqué l'embrasement de la cabine, remplie d'oxygène pur. Sur la photo: la capsule «Apollo 1» entièrement brûlée après sa récupération. Cliché pris le 31 janvier 1967, à Cap Canaveral, Floride.
Janvier 1967: Les astronautes américains Virgil «Gus» Grissom, Edward White et Roger Chaffee (de gauche à droite) meurent brûlés dans le cadre d'un test au sol de la première capsule spatiale «Apollo». C'est une étincelle qui a provoqué l'embrasement de la cabine, remplie d'oxygène pur.
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