La Nasa doit révéler mercredi les premières images du plus gros échantillon d'astéroïde jamais collecté dans l'espace, ainsi que les premières analyses sur sa composition, attendues avec impatience par des scientifiques du monde entier.
La capsule de la mission Osiris-Rex de la Nasa contenant un échantillon d'astéroïde après son atterrissage dans le désert près de Dugway, le 24 septembre 2023 dans l'Utah
Le laboratoire où seront analysés les échantillons de l'astéroïde Bennu collectés par la sonde Osiris-Rex, le 24 juillet 2023 à Houston, au Texas
Image prise par la sonde Osiris-Rex de la Nasa, le 2 décembre 2018, montrant l'astéroïde Bennu
La Nasa dévoile mercredi les premières images de son échantillon d'astéroïde - Gallery
La capsule de la mission Osiris-Rex de la Nasa contenant un échantillon d'astéroïde après son atterrissage dans le désert près de Dugway, le 24 septembre 2023 dans l'Utah
Le laboratoire où seront analysés les échantillons de l'astéroïde Bennu collectés par la sonde Osiris-Rex, le 24 juillet 2023 à Houston, au Texas
Image prise par la sonde Osiris-Rex de la Nasa, le 2 décembre 2018, montrant l'astéroïde Bennu
La mission Osiris-Rex avait prélevé cet échantillon en 2020 sur l'astéroïde Bennu, et la capsule contenant la précieuse cargaison est revenue avec succès sur Terre il y a un peu plus de deux semaines, en atterrissant dans le désert américain.
Depuis, le méticuleux processus d'ouverture de la capsule se déroule dans une chambre blanche au centre spatial Johnson de la Nasa à Houston. Et l'opération a déjà réservé quelques surprises.
«Il y a tellement de matière que cela nous prend davantage de temps que prévu pour la récupérer», a déclaré Christopher Snead, scientifique à la Nasa. Mais il s'agit là du «meilleur problème qu'on puisse avoir», a-t-il ajouté dans un communiqué.
Avant l'atterrissage de la capsule, l'agence spatiale américaine estimait avoir réussi à ramasser environ 250 grammes de matière sur l'astéroïde Bennu -- soit bien plus que deux précédentes missions japonaises vers d'autres astéroïdes.
La Nasa, pour qui une telle manoeuvre était une première, devra confirmer cette estimation mercredi lors d'un événement public, puis une conférence de presse.
Mais les échos sont jusqu'à présent on ne peut plus positifs.
De la matière a été retrouvée «en abondance» à l'extérieur même du compartiment de collecte, a expliqué Christopher Snead. «C'est vraiment spectaculaire.»
«Poussière noire»
L'heureuse surprise s'explique par un incident survenu au moment du prélèvement de l'échantillon: juste après l'opération, la Nasa s'était rendu compte que le clapet du compartiment de collecte ne parvenait pas à se refermer.
La cargaison avait réussi à être sécurisée en étant transférée comme prévu jusque dans la capsule, mais à cause de cette fuite, les scientifiques s'attendaient à ce que des résidus soient retrouvés à l'extérieur du compartiment, dans la boîte où il avait été placé.
Cette «poussière noire» et ces «débris», selon les mots de la Nasa, ont été confiés à une équipe d'analyse rapide, afin d'obtenir une première idée de la composition de Bennu.
L'échantillon est passé au crible à l'aide d'un microscope électronique à balayage, de la diffraction de rayons X, et de mesures infrarouges.
Cela devrait permettre d'obtenir un inventaire des minéraux observés, et peut-être de déterminer leur proportion. Les scientifiques pensent notamment que Bennu renferme des minéraux hydratés.
L'étude des astéroïdes doit permettre aux scientifiques de mieux comprendre la formation du système solaire, et comment la Terre est devenue habitable.
Les astéroïdes comme Bennu pourraient avoir apporté sur Terre les composés ayant permis par la suite la naissance de la vie, pensent certains scientifiques.
La majorité de l'échantillon sera conservée pour être étudiée par des générations futures, avec de nouveaux instruments plus performants et pour répondre à de nouvelles questions scientifiques. C'est ce qui avait été fait pour les roches lunaires rapportées lors du programme Apollo.
L'analyse de Bennu pourrait aussi se révéler utile à l'avenir. Il existe un faible risque (1 chance sur 2.700) que l'astéroïde frappe la Terre en 2182, une collision qui serait catastrophique.
Connaître sa composition exacte pourrait ainsi aider, si besoin un jour, à calculer l'impact nécessaire pour dévier sa trajectoire.