Lutte contre la drogue par les airsLa police allemande rêve d’abeilles renifleuses
DPA
21.9.2019
Les abeilles ont un odorat exceptionnel. La police allemande souhaite donc en faire des mini-chiens renifleurs ailés. Mais ces insectes sont-ils vraiment capables de détecter de la drogue et des explosifs? Ou est-ce juste une idée folle?
C’est une idée bien curieuse qui est actuellement dans l’air en Allemagne: les abeilles pourraient soutenir le travail de la police à la manière de chiens renifleurs. Ces insectes ont même fait la une du magazine (téléchargement en PDF) dédié aux membres de la Gewerkschaft der Polizei, un syndicat de police allemand. Sonja Kessler, une policière et apicultrice amatrice originaire de Cologne, a présenté son mémoire intitulé «Abeilles renifleuses: une révolution pour le travail des policiers?».
Les chiens renifleurs ne sont opérationnels que très peu de temps, ont fortement tendance à se concentrer sur une seule personne de référence et nécessitent une formation longue et coûteuse, est-il précisé. Alors pourquoi ne pas miser sur les abeilles? Le travail de recherche insolite de Sonja Kessler reçoit un accueil positif de ses collègues: lors du Congrès européen de la police de cette année, la jeune femme de 22 ans a reçu un prix spécial. Cependant, les experts expriment des doutes quant à la viabilité de cette idée.
Une surveillance aérienne bourdonnante
Selon les spécialistes, les abeilles ont un odorat exceptionnel. En outre, elles peuvent être dressées pour reconnaître et indiquer des odeurs. Pour cela, elles sont par exemple placées dans un petit tube, explique Peter Rosenkranz, chercheur spécialiste des abeilles à l’université de Hohenheim. Ensuite, les abeilles sentent une certaine substance tout en léchant une solution sucrée. Après seulement quelques passages, les abeilles assimilent l’odeur. Dès qu’elles la reniflent, elles sortent leur trompe, s’attendant à une nouvelle récompense sucrée – ce qui équivaut en quelque sorte à l’aboiement du chien renifleur.
«La perception des odeurs par les abeilles est extrêmement sensible – elles jouent dans la même cour que les chiens renifleurs», se réjouit Peter Rosenkranz. Il affirme qu’il a lui-même dressé des abeilles pour reconnaître diverses marques de cigarettes dans le cadre de ses cours. Avec 20 spécimens placés dans un contenant semblable à une valise, explique-t-il, il serait possible de chercher des stupéfiants ou des explosifs dans les gares ou aux postes de contrôle des bagages dans les aéroports. Cela a même été testé en pratique, affirme Peter Rosenkranz.
La policière Sonja Kessler voit beaucoup plus grand. «Grâce à la méthode de la récompense, des colonies d’abeilles entières peuvent être conditionnées», écrit-elle dans l’article de la publication syndicale. Des «abeilles renifleuses» en vol libre pourraient effectuer des recherches sur une surface pouvant atteindre 50 kilomètres carrés. Elles pourraient être marquées avec de la poudre fluorescente pour être repérées par les drones. «Les abeilles peuvent notamment être utilisées pour découvrir des plantations de drogue ou pour trouver des explosifs tels que du TNT, par exemple dans de vieilles munitions datant des guerres mondiales.»
Un rêve d’«escadron d’abeilles de service»
La méthode du vol libre dépend du jour, de la météo et de la saison, reconnaît la jeune apicultrice. De plus, des questions d’ordre juridique doivent être clarifiées: par exemple, que se passerait-il si une abeille piquait un suspect lors de sa recherche? Par ailleurs, une abeille est-elle un élément de preuve admissible au tribunal?
Dans tous les cas, Sonja Kessler est convaincue que les abeilles peuvent constituer une aide précieuse pour les services de police. Elle rêve d’un «escadron d’abeilles de service». «Il serait dommage de ne pas exploiter le potentiel des abeilles», écrit-elle.
Au sein du syndicat, l’idée est approuvée. «Cette question ne doit pas faire sourire», soutient Michael Zielasko, rédacteur et porte-parole du syndicat. «Nous prenons cela au sérieux.» Il affirme avoir eu beaucoup de retours positifs.
Doutes des experts sur les «abeilles renifleuses»
Le spécialiste des abeilles Peter Rosenkranz considère que les abeilles renifleuses dans un contenant sont une version en principe possible, mais pas pratique. Selon lui, les obstacles sont la courte durée de vie des insectes et le savoir-faire requis pour les dresser et les utiliser. La recherche de stupéfiants à l’air libre est une idée qu’il juge complètement illusoire. «S’il y a un champ de colza qui fleurit à proximité, elles n’iront jamais chercher de la drogue, affirme-t-il. Elles vont vers ce qui les attire.»
Ulrich Kinkel, président de la fédération des apiculteurs du Wurtemberg, se montre également sceptique. «Beaucoup de questions sont sans réponse.» L’été, les abeilles ne vivent que quelques semaines, explique-t-il. «Il faut donc les former sans cesse.» Hans-Jürgen Kirstein, responsable de la Gewerkschaft der Polizei dans le Bade-Wurtemberg, ne peut imaginer comment les abeilles pourront être manipulées – même s’il n’est pas question de fermer la porte à de nouvelles méthodes.
«Si les insectes disparaissent, l'ensemble de l'écosystème s'effondrera», assure l'entomologiste Doug Tallamy. «Le monde commencerait alors à se décomposer.»
Photo: Getty Images/Peter Macdiarmid
Il est de plus en plus rare de retrouver son pare-brise rempli d'insectes morts après un long voyage. Ce constat n'a rien d'une preuve scientifique à lui seul, mais cumulées, de telles observations suggèrent que l'équilibre écologique est en plein bouleversement.
Photo: Getty Images
D'après une étude, le Canada et les États-Unis ont vu leur nombre de coccinelles baisser de 14 pour cent entre 1987 et 2006.
Photo: Keystone/John Don Ryan
Pour l'instant, tout indique que les causes de cette hécatombe sont multiples: perte des habitats naturels, monoculture, utilisation généralisée d'insecticides pour éliminer les nuisibles.
La pollution lumineuse serait elle aussi à l'origine de la baisse du nombre d'insectes.
Photo: Keystone/John Minchillo
L'écologiste Toke Thomas Høye, de l'Université danoise d'Aarhus, a étudié la prolifération des mouches au Groenland, à 500 kilomètres de toute civilisation. Il a également observé une importante diminution de leur nombre sur place – moins 30 pour cent depuis 1996. Dans une étude, le scientifique associe ce phénomène à la hausse des températures.
Photo: Keystone
Vu le manque de données plus anciennes, «nous ne savons pas exactement dans quelle mesure nous vivons une "anthropocalypse"», a déclaré May Berenbaum de l'Université de l'Illinois. Si les études isolées sont peu significatives, certains signes ne mentent pas et suggèrent qu'il y a un problème.
Photo: Getty Images
L'entomologiste David Wagner, originaire du Connecticut, observe également ce changement à l'occasion des camps de jeunesse estivaux auxquels il participe. Pour les jeunes, il devient de plus en plus difficile d'observer différentes espèces d'insectes sur place, explique-t-il. La jeune génération à laquelle il enseigne aujourd'hui considérera donc bientôt cette baisse du nombre d'insectes comme tout à fait normale. «Ils ne se rendent pas compte que nous risquons de faire face à une véritable catastrophe écologique.»
Photo: Getty Images
L'adoption de mesures comme la construction d'hôtels à insectes peut aider au maintien du monde des insectes, même dans les grandes villes.
L’inauguration des nouveaux tracés d’escalade du barrage réservoir de Sambuco, près de Fusio, au bout du Val Lavizzara, prend de la hauteur. Quatre tracés d’escalade sportive sont désormais à disposition.
Photo: Keystone
Ce veau n’a pas vraiment envie de participer activement à la traditionnelle foire au bétail de Schwellbrunn.
Photo: Keystone
A Saint-Maurice (canton du Valais), dans le cadre de travaux de construction, des archéologues ont mis au jour un cimetière datant du Moyen Âge central dans lequel jusqu’à 250 personnes ont été enterrées.
Photo: Keystone
Une femme observe de près les masses de glace du glacier d’Aletsch, près de Märjela. Le glacier le plus imposant des Alpes est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO – mais peut-être plus pour longtemps. A la fin du siècle, il ne devrait rester que quelques résidus de glace du glacier de plus de 80 km² en raison du réchauffement de la planète, d’après une simulation récemment effectuée par des scientifiques de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zürich).
Photo: Keystone
Seuls les professionnels sauront probablement si ces bovins tirent leur épingle du jeu à la foire au bétail de Schwytz.
Photo: Keystone
Sur la route cantonale T332 près de Hemishofen, un forain a perdu le contrôle de son train routier. Une installation sanitaire qui faisait partie du convoi a heurté un poteau de signalisation. La structure a été arrachée lors de la collision et s’est effondrée sur la chaussée. Aucun blessé n’est à déplorer.
Photo: Handout Schaffhauser Polizei
Demande humoristique: des écriteaux posés devant des tasses sur la place de la gare de Berne montrent ce que souhaite une mendiante canadienne: des nouvelles chaussettes, une Ferrari et de la nourriture.
Photo: Keystone/dpa
Sur l’autoroute A7 près de Frauenfeld, une automobiliste de 26 ans est entrée en collision avec une remorque de signalisation. Blessée, elle a dû être transportée à l’hôpital en ambulance. La police cantonale de Thurgovie est à la recherche de témoins.
Photo: Kapo TG
Vue détaillée du postérieur de Maxi, un éléphant d’Asie du zoo de Zurich. L’animal célèbre ces jours-ci son 50e anniversaire – la date exacte n’est pas connue –, ce qui en fait le plus ancien «employé» du zoo.
Photo: Keystone
Le soleil des soirs d’automne rayonne sur de l’herbe à coton à Vals (Grisons).
Photo: Keystone
Un homme prend le soleil sur un immense land art de l'artiste franco-suisse Saype dans le parc de la Grange à Genève. Cette peinture biodégradable de 165 mètres de long sur 30 mètres de large, faite de pigments de charbon de bois, de craie, d'eau et de protéines de lait, a été réalisée sur une surface totale de 5'000 mètres carrés. L'installation artistique fait partie du projet «Beyond Walls» et vise à promouvoir les valeurs humaines telles que l'unité, la convivialité et l'ouverture sur le monde.
Photo: Keystone
Un vététiste profite de la vue sur la vallée du Rhin.
Photo: Keystone
Hans Stöckli (à droite), Conseiller aux Etats PS du canton de Berne et président de la Conférence nationale suisse des ligues de la santé (GELIKO), marque les esprits en déposant l’initiative «Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac» en compagnie d’autres initiateurs à Berne.
Photo: Keystone
L’ourse brune Björk inverse les rôles et examine les attractions humaines dans le parc aux ours de Berne.
Photo: Keystone
Mardi, l'eau de la Limmat a viré au vert fluo, après une action de militants écologistes.
Photo: Keystone
Cet automobiliste de 40 ans a tourné trop tôt: il a quitté la route et s’est retrouvé sur la voie de tramway à Bâle. La course du véhicule a été arrêtée au bout d’environ 70 mètres par un bloc de béton, a rapporté la police cantonale de Bâle-Ville. L’automobiliste, dont le taux l’alcoolémie a ensuite été mesuré à 0,78 mg d’alcool par litre d’air expiré, s’est vu retirer son permis de conduire sur place par la police.
Photo: Kapo BS
A la Gelmerhütte dans la région du Grimsel, la vue sur les étoiles est particulièrement dégagée durant la nuit.
Photo: Keystone
Un avion F/A-18 sort de son hangar lors d’une démonstration de décollage en alerte à l’occasion d’un événement informatif consacré au service de police aérienne à Payerne. Comme l’a affirmé le DDPS, la police aérienne suisse sera prête à être déployée en continu partir de fin 2020.
Photo: Keystone
Fritz Zurbrügg, vice-président de la Banque nationale suisse (à gauche), semble lui aussi étudier les caractéristiques de sécurité du nouveau billet de 100 francs en compagnie de Thomas Jordan, président de la BNS, à l’occasion de la présentation conjointe du billet à Berne.
Photo: Keystone
Sur l’autoroute A2 en direction du nord, un chauffeur de semi-remorque a terminé sa course par-dessus la glissière centrale de sécurité à hauteur de Rothenburg. La police estime que le véhicule a rencontré une défaillance technique. Aucun blessé n’est à déplorer.
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