Espace Le directeur de l'ESA veut resserrer les liens avec l'UE

ATS

7.4.2021 - 19:19

L'ESA obéit à 22 Etats membres européens, dont trois (Norvège, Royaume-Uni, Suisse) ne font pas partie de l'Union.
L'ESA obéit à 22 Etats membres européens, dont trois (Norvège, Royaume-Uni, Suisse) ne font pas partie de l'Union.
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Le nouveau directeur de l'Agence spatiale européenne, Josef Aschbacher, a présenté mercredi ses cinq priorités pour l'ESA d'ici 2025. Il appelle notamment à renforcer les liens avec l'UE, et pour celle-ci à augmenter son effort financier dans la conquête spatiale.

Keystone-SDA

M. Aschbacher souhaite, avant la réunion ministérielle de l'ESA prévue fin 2022, l"'organisation d'un débat à un haut niveau sur les ambitions, les priorités de l'Europe dans l'espace», a-t-il dit dans une conférence de presse virtuelle.

Le directeur, qui vient de prendre ses fonctions à la tête de l'ESA, a exposé cinq priorités pour l'agence.

Resserrer d'abord les liens entre l'UE et l'agence, qui obéit à 22 Etats membres européens, dont trois (Norvège, Royaume-Uni, Suisse) ne font pas partie de l'Union. Il souhaite notamment qu'outre les programmes qu'elle met en oeuvre pour ses Etats membres, elle «devienne l'agence de mise en oeuvre des programmes de l'UE».

Investissements souhaités

S'agissant de l'UE, Josef Aschbacher a estimé qu'elle doit «sérieusement réfléchir où elle veut se trouver d'ici 10 à 15 ans». Il a rappelé que la dépense publique totale américaine dans l'espace en 2019 s'élevait à environ 40 milliards d'euros, soit quatre fois celle de l'Europe.

L'Europe devra décider «si elle conserve un investissement dans l'espace à une petite échelle (...) ou si elle veut se rattraper avec des investissements phares», comme les missions vers la Lune et Mars, mais aussi des programmes plus terre à terre, dont M. Aschbacher est convaincu qu'ils profitent à la société, comme l'observation de la planète ou les télécommunications.

Un secteur commercial

Deuxième priorité, le développement d'un secteur commercial européen, pour développer le nombre d'acteurs non-étatiques dans ce domaine.

Les troisième et quatrième priorités concernent plus largement les programmes liés aux questions de sécurité et de défense de l'UE, ainsi que les programmes dits «critiques» comme ceux liés aux lanceurs ou constellations de satellites.

Josef Aschbacher a par exemple mentionné le programme de Secure connectivity, une constellation de satellites pour fournir à l'Europe un réseau de communication internet indépendant et sécurisé, «un sujet sur lequel j'aimerais beaucoup parler avec la commission».

Enfin dernière priorité et non des moindres, le nouveau directeur veut bousculer les procédures de fonctionnement interne et de relation avec les Etats membres en les simplifiant. Et profiter d'un changement de génération pour recruter de nouvelles expertises, en intelligence artificielle ou technologies quantiques par exemple, tout en «s'assurant que nous ayons une force de travail diverse et équilibrée».