Singes Bonobo au zoo de Francfort le 21 juillet 2015
Chimpanzé au zoo de Beauval, à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), le 1er août 2018
Le grand singe est-il une personne? L'idée fait son chemin
Singes Bonobo au zoo de Francfort le 21 juillet 2015
Chimpanzé au zoo de Beauval, à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), le 1er août 2018
Doter les grands singes d'un statut juridique spécifique: des juristes et des politiques veulent faire bouger les lignes du droit français pour mieux protéger ces primates en voie d'extinction, en poussant le concept émergent de «personne non-humaine».
La situation à l'état sauvage des grands singes est alarmante: deux espèces de gorilles et deux espèces d'orangs-outans sont au bord de l'extinction, selon le dernier bilan de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Le chimpanzé et le bonobo sont considérés comme en danger d'extinction.
Une troisième espèce d'orangs-outans de 800 individus, découverte récemment, est menacée par un projet de barrage hydroélectrique, s'alarment des scientifiques et des ONG.
En avril, l'actrice Nathalie Baye, la primatologue Sabrina Krief, l'ex-patronne du Medef Laurence Parisot ou encore le conseiller de Paris Yann Wehrling lançaient un appel pour sauver ces animaux. Parmi les pistes évoquées, établir «une législation nouvelle à l'égard des animaux (...), des grands singes en particulier».
Le droit civil français distingue deux catégories, les biens et les personnes. Longtemps considéré comme des biens meubles, les animaux domestiques ou en captivité sont reconnus depuis 2015 dans le code civil comme «des êtres vivants doués de sensibilité». Pour autant, "sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens".
Les défenseurs des animaux ne se satisfont pas de ce changement. "On part de très loin dans notre pays", regrettait mardi le député LREM Loïc Dombreval lors d'un colloque sur les grands singes à Paris.
Pour la primatologue Sabrina Krief, modifier la loi permettrait "de montrer qu'on a un rôle à jouer en France" pour protéger les primates. "Un grand singe a la mémoire de ce qui s'est passé, il est empathique, il a extrêmement besoin d'une vie sociale", explique la scientifique, qui étudie les chimpanzés sauvages en Ouganda, rappelant leur proximité génétique avec les humains.
Pour elle, exhiber ces animaux sur des plateaux de télévision ou dans des cirques va à l'encontre de leurs besoins et encourage en plus le braconnage pour leur capture.
Pas d'enfermement arbitraire
Quelle piste pour mieux défendre les primates en captivité? «Les faire basculer dans la catégorie des personnes», répond le professeur de droit Jean-Pierre Marguénaud.
Il ne s'agit pas de les mettre sur le même pied que les êtres humains et leur reconnaître les mêmes droits, explique-t-il à l'AFP, mais de s'inspirer de la personne morale. Cette personnalité juridique s'applique aux associations, fondations...
Il s'agirait de «prévoir une boîte à outils qui préciserait la personnalité juridique qu'on pourrait accorder aux animaux» et qui serait déclinée en fonction des espèces, poursuit le Pr Marguénaud.
Ce concept a des détracteurs: pour certains, hors de question de rapprocher dans le droit des animaux des humains. Pour d'autres, il serait problématique de doter uniquement les grands primates, parmi les animaux, d'un statut spécifique.
L'idée ne se limite pas à la France. Le philosophe australien Peter Singer a créé en 1993, avec la philosophe italienne Paola Cavalieri, le Projet grands singes afin de réclamer pour eux le droit à la vie, la liberté et l'interdiction de la torture.
Aux Etats-Unis, l'avocat Steven Wise se bat depuis plusieurs années pour que des chimpanzés soient reconnus comme des personnes, en vain jusqu'à présent.
En Argentine, le tribunal de Mendoza a accordé en revanche à une femelle chimpanzé le droit de ne pas être emprisonnée sans jugement en vertu de l'habeas corpus, une disposition fondamentale du droit anglo-saxon. Cecilia a quitté en 2017 sa cage du zoo de Mendoza pour rejoindre le Sanctuaire pour grands primates de Sorocaba au Brésil.
Avant elle, l'orang-outan Sandra avait été reconnue comme personne non humaine pouvant bénéficier de l'habeas corpus par la justice argentine, mais n'a pas été extraite de son zoo.
Pour la philosophe Florence Burgat, spécialiste de la condition animale, les animaux ne seraient pas les seuls à gagner d'un changement législatif. «On ne peut pas éduquer les humains à se respecter entre eux tant qu'il y aura en même temps un blanc seing vis-à-vis des animaux.»
Pourquoi les animaux du zoo de Buenos Aires souffrent-ils?
Pourquoi les animaux du zoo de Buenos Aires doivent-ils souffrir?
La femelle orang-outan Sandra au sein de l'écoparc de Buenos Aires, la capitale argentine. Les récents décès survenus dans l'ancien zoo ont provoqué l'indignation des défenseurs de la cause animale.
Shaki (à droite, avec son petit Ciro) avait 18 ans lorsqu'elle est morte — trop jeune pour une girafe. En liberté, ces animaux peuvent atteindre l'âge de 25 ans. Le vétérinaire Guillermo Wiemayer, qui a travaillé dans l'ancien zoo pendant plus de dix ans, déclare: «Elle avait encore de nombreuses années devant elle». L'autopsie a mis au jour un ulcère gastrique ayant entraîné une péritonite.
Le zoo en question a été inauguré en 1875 en périphérie de Buenos Aires, dans une zone alors relativement tranquille.
Cependant, la métropole s'est développée et le zoo s'est retrouvé pris au piège d'un réseau de routes fort fréquentées. Le bruit des klaxons et des dérapages a fini par envahir les enclos.
Le reproche fait par les défenseurs de la cause animale à la municipalité: la transformation de ce zoo vieux de 140 ans en écoparc moins coûteux et le transfert de la majeure partie des 1500 animaux dans un centre de protection ont fait l'objet d'une organisation désastreuse.
Dans un de ses courriers, une alliance composée de plus d'une douzaine de groupes environnementaux et d'organisations vétérinaires s'est plainte de l'«état d'abandon» dans lequel se trouve l'infrastructure.
Depuis 2016, quelque 200 animaux sont morts sur place,…
... comme la mère de la girafe Ciro, qui se retrouve désormais seule dans son enclos.
Ruth, une congénère de ce rhinocéros, est également morte récemment.
Le soigneur Mariano Narvaez s'occupe de l'éléphant d'Afrique Pupy.
«Ici, plus de 130 personnes s'occupent du bien-être des animaux», précise le chargé de projet municipal Gonzalo Pascual. «L'écoparc est le seul parc du monde à déployer autant de personnel par animal.»
«Avant la mort de la girafe et du rhinocéros, le bien-être des animaux n'avait jamais fait l'objet d'aucune critique», explique Gonzalo Pascual.
Dans le parc, il prévoit la mise en place de modules d'apprentissage interactifs, d'espaces verts ainsi que d'hébergements pour les animaux ne pouvant pas être relogés.
Les exploitants municipaux de l'écoparc, comme s'appelle aujourd'hui l'infrastructure, soulignent les améliorations apportées à l'hébergement.
En outre, le site de 18 hectares a été fermé aux visiteurs pour réduire le stress des animaux.
Pour l'instant, environ 430 d'entre eux ont été transférés.
Parmi ces animaux, deux grizzlis, trois alligators et un iguane, qui ont été accueillis par des zoos et des centres de protection américains.
Des employés de la municipalité ont reconnu que la fermeture du zoo s'annonçait plus compliquée que prévu.
Ainsi, de nouvelles lois ont d'abord dû être adoptées pour permettre le transfert des animaux.
Des spécialistes craignaient que les animaux, tellement habitués au zoo, ne survivent pas au déménagement.
Si plusieurs d'entre eux n'ont pas été transférés, c'est également pour des raisons logistiques — ils étaient trop imposants pour le transport.
Au sein de l'écoparc, les visiteurs ne trouveront plus qu'un lion solitaire qui court après sa queue.
Maria traverse les Etats-Unis en paddle et avec ses chiens
Maria traverse les Etats-Unis en paddle et avec ses chiens
Maria Schultz est passionnée de sports d’extérieur. Elle est d’autant plus motivée qu’elle peut vivre sa passion avec ses deux chiens. Comme ici lors d’une séance de paddle sur un lac du Rainbow Springs State Park, en Floride.
La jeune femme de 36 ans a déjà voyagé à travers 16 Etats d’Amérique avec ses chiens Riley (à gauche) et Kona.
Maria Schultz avec ses chiens Riley et Kona et son mari John Schultz sur le lac Erié à Angola, dans l’Etat de New York. John est également fan de paddle. Mais jusqu’à présent, il a préféré confier les chiens à sa femme.
Maria et ses chiens sur la rivière Shenandoah en Virginie.
Lorsque Maria faisait encore de l’escalade, les chiens devaient la regarder partir à l’assaut des parois rocheuses sans bouger. Aujourd’hui, le joyeux trio peut partager ses expériences.
Après une séance de paddle avec ses chiens, la jeune passionnée de sports d’extérieur apprécie le coucher du soleil, quelque part en Virginie, aux Etats-Unis.
Pas moyen de rester en place. Les voici en train de faire la course dans le Brohard Paw Park à Venice, en Floride.
Mais les jeunes époux et leurs chiens ne consacrent pas tout leur temps libre à la pratique du paddle. Ici, ils posent le temps d’une photo après une balade à vélo sur l’île de Jekyll, en Géorgie.
Ils sont également venus à bout du sentier des Appalaches en Virginie.
D’autres voyages et excursions sont déjà programmés. Nostalgiques, Maria et Riley regardent le lac Ontario depuis le Chimney Bluffs State Park, dans l’Etat de New York.
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