Histoire Le Lion de Lucerne 200 ans après son inauguration controversée

rl, ats

9.8.2021 - 09:33

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Attraction touristique courue, le Lion de Lucerne célèbre mardi ses 200 ans. Erigé à la mémoire des Gardes suisses tombés pendant la Révolution française au service de Louis XVI, son inauguration avait créé la polémique.

Le Lion de Lucerne, qui célèbre ses 200 ans, attire chaque année plus d'un million de visiteurs, surtout asiatiques. (KEYSTONE/Alexandra Wey)
Le Lion de Lucerne, qui célèbre ses 200 ans, attire chaque année plus d'un million de visiteurs, surtout asiatiques. (KEYSTONE/Alexandra Wey)
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Chaque année, 1,4 million de touristes se font prendre en photo devant le lion de Lucerne, majestueux dans l'agonie, mis en scène dans un cadre naturel romantique. Le mémorial, décrit par l'écrivain Mark Twain comme «le morceau de pierre le plus triste et le plus émouvant du monde», reste un spectacle prisé.

Le 200e anniversaire du lion est l'occasion de rappeler son histoire mais aussi de permettre de nouvelles interprétations. Car la sculpture, inaugurée le 10 août 1821, est alors perçue comme une démonstration des forces réactionnaires, au grand dam des cercles libéraux et progressistes, qui s'en prennent au monument.

«Loyauté et bravoure»

Une inscription rappelle que le mémorial est dédié à «la loyauté et la bravoure des Suisses». Le 10 août 1792, une foule en colère prend d'assaut le palais des Tuileries, à Paris. Plusieurs centaines de Suisses défendent le siège de la monarchie contre les révolutionnaires. La plupart d'entre eux y laissent leur vie.

Le Lucernois Carl Pfyffer von Altishofen était alors sous-lieutenant dans le régiment des Gardes suisses à Paris. En congé le jour du massacre, il publiera un quart de siècle plus tard un récit à la mémoire de ses compagnons d'armes. Le mémorial sera érigé grâce à une souscription publique auprès des milieux conservateurs.

Le monument a été dessiné par le célèbre sculpteur danois de l'époque Bertel Thorvaldsen. Le tailleur de pierre Lukas Ahorn a gravé le lion blessé à mort d'une lance et plus grand que nature dans la paroi rocheuse d'une ancienne carrière.