Ouragans Le réchauffement augmente les pluies extrêmes, selon une étude 

ATS

12.4.2022 - 17:31

Le changement climatique a augmenté de 5 à 10% les pluies extrêmes tombées lors la saison des ouragans de l'Atlantique nord de 2020, une des plus actives de l'histoire, selon une étude publiée mardi.

«La conclusion principale de notre étude est que le changement climatique provoqué par l'Homme a augmenté les pluies extrêmes associées à la saison des ouragans 2020 de 5 à 10%», explique à l'AFP l'auteur principal Kevin Reed, de l'université américaine de Stony Brook. (archives)
«La conclusion principale de notre étude est que le changement climatique provoqué par l'Homme a augmenté les pluies extrêmes associées à la saison des ouragans 2020 de 5 à 10%», explique à l'AFP l'auteur principal Kevin Reed, de l'université américaine de Stony Brook. (archives)
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Cette saison 2020 avait enregistré un record de 30 tempêtes nommées, dépassant le nombre de prénoms prévus pour les baptiser pour la 2e fois de l'Histoire. Ces tempêtes, dont douze avaient touché terre aux Etats-Unis, avaient provoqué plusieurs dizaines de milliards de dollars de dommages, en raison des pluies diluviennes, des vents violents et des submersions marines.

Alors que les scientifiques estiment qu'avec le changement climatique, les ouragans gagnent en intensité, les auteurs de l'étude publiée mardi dans la revue Nature ont comparé les précipitations générées par ces tempêtes à des modélisations estimant celles qui seraient tombées si le changement climatique n'existait pas, donc similaires à l'ère pré-industrielle.

Activité humaine

«La conclusion principale de notre étude est que le changement climatique provoqué par l'Homme a augmenté les pluies extrêmes associées à la saison des ouragans 2020 de 5 à 10%», explique à l'AFP l'auteur principal Kevin Reed, de l'université américaine de Stony Brook.

L'étude se penche sur deux phénomènes responsables des inondations: des pluies intenses sur une très courte période et une pluie continue sur une plus longue période, précise-t-il.

Pour l'ensemble de la saison, le changement climatique a ainsi augmenté de 5% le volume de pluie tombée sur les trois pires jours, et de 10% sur les trois heures les plus intenses, par rapport à 1850.

Des chiffres «pas surprenants» si l'on prend en compte l'échelle scientifique qui estime que la concentration d'humidité dans l'atmosphère augmente d'environ 7% par degré de réchauffement, note l'étude.

Impact direct

En revanche, pour les tempêtes étant devenues de véritables ouragans, l'empreinte du changement climatique est plus importante, avec une hausse de 8% (sur les trois pires jours) et 11% (sur les trois pires heures), soit «près du double» de ce qui pourrait être attendu, soulignent les chercheurs, alertant sur les «impacts directs pour les communautés côtières».

Alors que les ouragans sont alimentés par l'humidité et la chaleur de l'eau de mer, un grand nombre de ces tempêtes de 2020 se sont formées au-dessus d'un bassin de l'Atlantique nord à plus de 27°C en surface, soit entre 0,4 à 0,9°C de plus qu'à l'ère pré-industrielle.

En raison des émissions de gaz à effet de serre générées par les activités humaines, la planète dans son ensemble a elle gagné environ +1,1°C.

De précédentes études avaient montré que le réchauffement climatique avait renforcé les précipitations liées à certains ouragans les saisons précédentes, notamment Irma en 2017, Harvey en 2017, Dorian en 2019.

Et cette étude «suggère que le réchauffement conduira à d'autres augmentations des taux de précipitations et des volumes accumulés des saisons des ouragans de l'Atlantique Nord».