«La Suisse, pays de langues»: c'est le titre de la nouvelle exposition du Musée national, qui s'ouvre vendredi à Zurich jusqu'au 14 janvier. Ce parcours ludique, sonore et visuel, évoque l'évolution historique et culturelle des langues nationales et des dialectes.
Comme cette brique de lait datant des années 1970, la plupart des emballages alimentaires portent aujourd’hui encore une inscription en plusieurs langues.
L’ancien tableau d’affichage mécanique de la gare de Zurich a été spécialement reprogrammé en vue de l’exposition.
Au gré de leurs envies, les visiteurs peuvent se déplacer sur un parcours sonore et écouter, de sujet et sujet, les explications des personnages incarnés (en français) par Vincent Kuscholl et Vincent Veillon.
Les panneaux de signalisation des pistes de ski au pied du Cervin, à Zermatt, déclinés en allemand, français, italien ainsi qu’en anglais, illustrent la présence du multilinguisme dans la vie quotidienne et le tourisme suisses.
Ce pamphlet a été placardé par Jacques Gruet sur les murs de la cathédrale Saint-Pierre de Genève en 1547. Il est rédigé en patois en signe de protestation contre les pasteurs calvinistes de France et leur «langue de culture», qui n’est autre que le français.
Le 6 décembre 1992, les Suisses rejettent à une très faible majorité l’adhésion du pays à l’Espace économique européen (EEE). Le dessin humoristique de Bürki paru dans 24 heures évoque le profond fossé qui sépare la Suisse alémanique - campagnarde, du moins - de la Suisse romande: le Röstigraben.
Les langues «suisses» et leur évolution évoquées au Musée national - Gallery
Comme cette brique de lait datant des années 1970, la plupart des emballages alimentaires portent aujourd’hui encore une inscription en plusieurs langues.
L’ancien tableau d’affichage mécanique de la gare de Zurich a été spécialement reprogrammé en vue de l’exposition.
Au gré de leurs envies, les visiteurs peuvent se déplacer sur un parcours sonore et écouter, de sujet et sujet, les explications des personnages incarnés (en français) par Vincent Kuscholl et Vincent Veillon.
Les panneaux de signalisation des pistes de ski au pied du Cervin, à Zermatt, déclinés en allemand, français, italien ainsi qu’en anglais, illustrent la présence du multilinguisme dans la vie quotidienne et le tourisme suisses.
Ce pamphlet a été placardé par Jacques Gruet sur les murs de la cathédrale Saint-Pierre de Genève en 1547. Il est rédigé en patois en signe de protestation contre les pasteurs calvinistes de France et leur «langue de culture», qui n’est autre que le français.
Le 6 décembre 1992, les Suisses rejettent à une très faible majorité l’adhésion du pays à l’Espace économique européen (EEE). Le dessin humoristique de Bürki paru dans 24 heures évoque le profond fossé qui sépare la Suisse alémanique - campagnarde, du moins - de la Suisse romande: le Röstigraben.
Des événements historiques ont considérablement marqué l’évolution de la langue, écrit jeudi le Musée national. A la Réforme, par exemple, la figure de proue alémanique Ulrich Zwingli traduit et publie la Bible en «Landspraach», une langue écrite proche de l’allemand parlé dans la région zurichoise. A l'ouest de la Suisse actuelle, les réformateurs ne parlent pas le patois régional, mais le français de la bourgeoisie du nord de la France.
Refoulement, interdiction, mythification
Plusieurs siècles plus tard, les dialectes régionaux de Suisse romande ont presque disparu, alors que le suisse allemand domine le quotidien Outre-Sarine et dans le Haut-Valais. Plusieurs facteurs expliquent ces évolutions: refoulement, interdiction, romantisation, délimitation et mythification.
Aujourd'hui encore, la langue reste un sujet politique et émotionnel, du Röstigraben à la Question jurassienne, en passant par l'enseignement des langues ou le langage des jeunes.
Vincent Kuscholl et Vincent Veillon à l'oeuvre
Sur un parcours audio dont le script a été rédigé par l’humoriste et politologue vaudois Vincent Kucholl, le public de l'exposition découvre des explications, des précisions sur les objets, des enregistrements ou des pistes audio tirées de vidéos.
Deux personnages fictifs, un guide touristique (doublé par l'animateur Vincent Veillon dans la version française) et son compagnon Beat (interprété par Vincent Kucholl), présentent le contenu de l’exposition au travers de dialogues divertissants.
Parole aux «étrangers» et aux malentendants
La parole est également donnée à des personnes résidant en Suisse, dont la langue maternelle n’est pas une langue nationale, mais l’albanais, l’arabe, le portugais ou la langue des signes. Ces différents aperçus montrent que la langue peut aussi bien constituer une ressource qu'un obstacle, ou être parfois ignorée.
L’exposition a été réalisée en collaboration avec l’entreprise bâloise idee und klang audio design, qui en a développé la scénographie sonore sur la base de la technologie de jeu vidéo de la société iart.
Des visites guidées pour les groupes scolaires sont possibles, aussi en dehors des heures d'ouverture. L’entrée et les visites guidées pour les classes suisses sont gratuites.