Population en hausse Les otaries d'Amsterdam se portent à nouveau bien

ATS

8.1.2023 - 06:00

Sur le rivage de l'île Amsterdam, dans les terres australes françaises, quatre scientifiques slaloment entre les otaries à fourrure subantarctiques. Leur but: mettre des puces aux bébés otaries pour collecter des données sur cette colonie.

Les otaries subantarctiques portes des fourrures (archives).
Les otaries subantarctiques portes des fourrures (archives).
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Keystone-SDA

«C'est l'espèce qui se porte le mieux à Amsterdam. La population est en hausse constante, ce qui est assez encourageant pour une espèce qui avait pratiquement disparu de l'île», explique Marie Fretin. La colonie s'est reconstituée après plus d'un siècle de chasse intensive.

Après une exploitation intensive depuis la fin du XVIIIe siècle, l'espèce qu'on ne retrouve que dans trois régions du monde était supposée éteinte sur l'île Amsterdam. Quelques individus ont dû survivre et «elles sont revenues petit à petit», commente Marie Fretin. En 2012, le dernier comptage estimait le nombre de jeunes otaries à près de 30'000 sur l'île.

«Il faut avoir une sensibilité et le respect de l'animal», explique Marie Fretin en attrapant délicatement une jeune femelle, tout en évitant ses morsures. «L'objectif est d'en pucer une centaine, dont trente de mères déjà baguées. La puce sous-cutanée, qui ressemble à celle qu'on pose aux animaux de compagnie, ne sera posée qu'à l'âge de 10 mois. Pour l'instant, ils sont encore trop petits», souligne-t-elle.

Des centaines de naissances

Il faut ensuite mesurer la petite otarie qui ne se laisse pas faire. Sur la planche faite maison, elle fait 63 cm pour 5,7 kg. Elle doit avoir entre cinq et sept jours, selon Mme Fretin. «On peut estimer leur âge en regardant le niveau de cicatrisation du cordon ombilical», explique-t-elle.

Une fois les puces posées, «nous y allons tous les jours pour faire des observations pendant les deux premiers mois, pour vérifier quelles mères sont présentes et voir à quelle fréquence la femelle revient nourrir son petit. Ensuite, il y a un suivi mensuel pour peser et mesurer les jeunes».

«On a compté 500 naissances» pour la saison précédente de 2021-2022, un record», souligne encore Marie Fretin. Cette saison, les scientifiques en ont déjà recensé 330, mais «on n'a pas encore atteint le pic», se réjouit-elle.