EtudeLes produits de défrisage augmentent le risque de cancer
ATS
18.10.2022 - 07:27
Les produits de défrisage utilisés pour lisser les cheveux, notamment par les femmes noires, font courir un risque accru de cancer de l'utérus, selon une nouvelle étude des instituts américains de santé. Le sujet n'a jusqu'ici que peu été étudié.
Keystone-SDA
18.10.2022, 07:27
ATS
Les femmes ayant fréquemment recours à ces produits, soit plus de quatre fois par an, voient leur risque de développer un cancer de l'utérus plus que doubler, selon ces travaux publiés lundi dans le Journal of the National Cancer Institute.
Le cancer de l'utérus (à ne pas confondre avec le cancer du col de l'utérus) est une forme de cancer relativement rare. Il représente environ 3% des nouveaux cas de cancer aux Etats-Unis, avec 66'000 cas et 12'500 décès en 2022. Mais les taux d'incidence de ce cancer sont en hausse aux Etats-Unis, notamment chez les femmes noires.
L'étude se fonde sur les données de près de 33'500 Américaines, recrutées entre 2003 et 2009 et suivies sur quasiment onze années. Au total, 378 femmes ont développé un cancer de l'utérus.
Perturbateurs endocriniens
Pour les femmes n'ayant jamais utilisé de produit de lissage capillaire, le risque de développer un cancer de l'utérus d'ici à leurs 70 ans est de 1,64%, contre 4,05% pour les utilisatrices fréquentes, a détaillé dans un communiqué Alexandra White, auteure principale de l'étude.
Les chercheurs n'ont pas récolté d'informations sur les produits et les marques spécifiquement utilisés. Mais ils relèvent que plusieurs produits chimiques fréquemment utilisés pourraient contribuer à l'augmentation du risque de cancer: parabènes, bisphénol A, métaux ou encore formaldéhyde.
Le formaldéhyde, communément appelé formol, peut notamment être utilisé pour les lissages dits brésiliens. Il est classé comme cancérogène.
Un autre mode d'action potentiel pourrait être la perturbation des mécanismes hormonaux. «Nous savons que ces produits de lissage contiennent de nombreux produits chimiques, dont des perturbateurs endocriniens, et on peut s'attendre à ce qu'ils aient un impact sur les cancers hormonodépendants», a expliqué Alexandra White. «L'inquiétude est que ces articles contiennent des produits chimiques qui pourraient agir comme l'oestrogène dans le corps», a-t-elle ajouté.
De précédents travaux menés par la chercheuse avaient déjà soulevé un lien entre produits défrisants et risques accrus de cancer du sein et des ovaires.