Sciences & Technique Les retards et surcoûts de la prochaine fusée de la Nasa s'aggravent

AFP

19.6.2019 - 17:56

Le Space Launch System, construit principalement par Boeing pour la Nasa et le retour sur la Lune
Le Space Launch System, construit principalement par Boeing pour la Nasa et le retour sur la Lune
Source: NASA/AFP

L'auditeur indépendant du gouvernement américain a tancé mercredi dans un rapport l'agence spatiale américaine pour avoir laissé filer de près de 30% le coût de sa prochaine méga-fusée, le Space Launch System (SLS), construite principalement par Boeing.

L'audit confirme le retard pris par le programme et implique que l'objectif fixé par l'administration de Donald Trump de ramener des astronautes américains sur le sol lunaire en 2024, un programme baptisé Artémis, devient de plus en plus improbable.

A l'origine, le premier vol de la fusée SLS devait avoir lieu en novembre 2018, mais la Nasa avait déjà reporté ce vol à juin 2020. Une date-butoir que l'agence a admis récemment qu'elle ne pourrait sans doute pas tenir, sans toutefois donner de nouvelle date.

Le Government Accountability Office (GAO) écrit dans un rapport au Congrès que «le premier lancement pourrait n'avoir lieu qu'en juin 2021», si tous les risques qui pèsent actuellement sur le calendrier se concrétisaient.

Le rapport évalue le dépassement de budget à 29%, soit un coût total de 8 milliards de dollars pour construire la première fusée, contre 6,2 milliards initialement prévus. Cela n'inclut pas les sommes dépensées pour les missions suivantes, chaque fusée étant à usage unique.

A cela s'ajoute le coût de la capsule Orion, qui sera fixée au sommet de SLS et transportera les astronautes.

«La publication des coûts par la Nasa pour les programmes SLS et Orion n'est pas complètement transparente», dénoncent les auditeurs publics.

Ils pointent du doigt Boeing, le géant aérospatial chargé notamment de construire l'étage principal de la fusée.

«Boeing a sous-estimé le nombre de personnes nécessaires pour construire l'étage principal dans le temps disponible», écrivent-ils, en ajoutant que, selon la Nasa, Boeing avait cherché à minimiser le nombre de techniciens pour des raisons de coût.

Boeing avait au départ 100 personnes pour cette tâche. Le constructeur a depuis assigné 250 techniciens au chantier. Mais du temps a encore été perdu, car les nouvelles recrues n'étaient pas spécialistes du spatial, selon le rapport.

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