Intempéries Oiseaux, abeilles, poissons: la faune pâtit aussi du mauvais temps

sj, ats

8.8.2021 - 11:29

Les intempéries de cet été ont aussi eu des conséquences sur la faune. Si aucun phénomène d'ampleur n'a été constaté dans le canton de Vaud par exemple, plusieurs incidences ont pu être observées sur certains animaux par des spécialistes. Tour d'horizon non exhaustif.

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Les oiseaux semblent être les grands perdants de l'été pluvieux. (image d'illustration)
Les oiseaux semblent être les grands perdants de l'été pluvieux. (image d'illustration)
KEYSTONE

Les oiseaux semblent être les grands perdants de cet été très pluvieux, selon plusieurs experts interrogés par Keystone-ATS. Du fait des quantités d'eau tombées et de la moisissure, ils ont beaucoup moins à se mettre sous le bec que d'habitude.

«Les oisillons souffrent particulièrement des pluies abondantes et du manque de nourriture. Constamment mouillés, ils ont en plus froid», explique Michel Ansermet, zoologue passionné et reconnu, directeur d'Aquatis, l'aquarium-vivarium lausannois. Plus difficile ensuite pour eux de prendre leur envol.

Le constat est corroboré par le Centre de soins de la faune Erminea à Chavornay (VD), qui observe parallèlement que les oiseaux blessés sont en hausse depuis le début des intempéries, surtout à cause de la grêle. De nombreux jeunes rapaces, notamment chez les faucons crécerelles, des hirondelles et des passereaux touchés ont été signalés et/ou ramenés au centre, selon une responsable.

Serpents plus visibles

Entre discussions avec des collègues, expériences personnelles et retours divers du public, Michel Ansermet a aussi remarqué que les reptiles étaient plus visibles. «Comme les humains, ils sortent dès qu'il y a de nouveau du soleil pour se réchauffer et donc beaucoup de gens nous rapportent avoir vu des serpents, notamment certaines couleuvres et vipères».

Cela n'aura échappé à personne qui a un jardin: les limaces sont à la fête avec cette météo très pluvieuse. Comme les escargots, elles adorent l'humidité et sortent en masse. Autres conditions propices pour elles, le fait que les hérissons – «éliminateurs» de limaces – sortent moins avec ce trop-plein de pluie, relève aussi M. Ansermet.

Au jeu du chat et de la souris

Il rappelle aussi ce que les apiculteurs ont déjà dit: la situation est catastrophique pour les abeilles et la production de miel. Avec les trombes d'eau, la récolte est difficile pour ces butineuses tant les fleurs moisissent rapidement. Elles ont été forcées de consommer leurs réserves.

«Dans certaines régions, il y a zéro récolte et les apiculteurs doivent même nourrir les colonies avant l'heure», indiquait récemment dans la presse lémanique Quentin Voellinger, président de la Fédération vaudoise des sociétés d'apiculture.

Plus insolite ou anecdotique, le directeur d'Aquatis a aussi entendu des témoignages rapportant un plus grand nombre de souris mortes découvertes dans des maisons. A sa connaissance, il semblerait qu'avec certains sous-sols inondés, les souris sortent plus à l'extérieur et se font dès lors plus vite attraper par les chats qui les ramènent à l'intérieur habitable.

Impact sur les frayères de poissons

Quelques conséquences sont aussi observées dans les cours d'eau. «Les intempéries ont un impact sur les frayères des poissons, qui se font emporter par le fort courant et entraînent la mort des juvéniles», explique Amandine Pillonel, collaboratrice scientifique à la Maison de la Rivière à Tolochenaz (VD). Mais le phénomène n'est de loin pas d'une ampleur inquiétante.

Autre problème classique avec les crues: certains poissons se déplacent dans des zones inondées hors du lit de la rivière et se font piéger lors de la décrue et finissent par mourir, selon l'experte. Les responsables de la Maison de la Rivière ont aussi remarqué quelques cas inhabituels de gros poissons présents aux embouchures des rivières en raison de la montée des eaux du lac Léman.

Mais dans l'ensemble, mieux vaut trop d'eau que pas assez pour les poissons, souligne Mme Pillonel. Le pire pour eux reste la sécheresse, une eau trop basse et trop chaude. Plus d'eau signifie aussi un meilleur nettoyage du gravier dans les rivières, une meilleure propreté bénéfique pour frayer ensuite dessus, précise encore la scientifique.

Rien d'anormal dans les zoos

Le climat actuel n'a sinon pas eu de conséquences dans les zoos. «Ce sont des espèces locales et ils ont des abris adéquats. Nous n'avons rien observé d'anormal», indique Lin Schelling, du zoo de La Garenne à Le Vaud.

Même constat à Servion. Tout au plus son directeur Roland Bulliard a remarqué «un peu de nervosité voire de tensions» entre certains animaux retranchés en groupe dans leurs abris.

Les deux parcs animaliers vaudois n'ont par ailleurs pas connu de problèmes d'inondation. Ils sont bien drainés, selon leurs responsables.