MicroplastiquesLa pollution des plages du lac Léman est «préoccupante»
gsi, ats
20.8.2024 - 17:37
La pollution plastique est jugée «préoccupante» sur les plages du Léman, selon une étude menée par l'Association pour la sauvegarde du Léman (ASL). Certaines plages sont plus touchées que d'autres, en particulier celles des Grangettes à Noville (VD), du Bouveret (VS) et de Port Choiseul à Versoix (GE).
gsi, ats
20.08.2024, 17:37
ATS
Intitulée «Pla'stock», cette étude a révélé une moyenne de 7600 particules de microplastiques (0,3 mm à 5 mm) par mètre carré. Un chiffre «préoccupant» par rapport à de précédentes études et qui montre «l'ampleur de cette pollution» sur les plages du Léman, écrit mardi l'ASL dans un communiqué conjoint avec la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL).
Parmi ces microplastiques, 60% sont des fibres textiles synthétiques relâchées lors du lavage des vêtements ou par l'usure. Les 40% restants sont issus de la fragmentation de macroplastiques.
Ces derniers, visibles à l'oeil nu, ont été recensés par 100 bénévoles et représentent une concentration moyenne de 3,4 éléments par mètre linéaire. La moitié des plages étudiées accumulent des macroplastiques. Néanmoins, «on observe une légère baisse des quantités en regard des précédents recensements», note l'ASL.
La majorité des éléments récoltés sont des plastiques fragmentés de petite taille (moins de 2,5 cm). Ensuite, les déchets récoltés en grand nombre sont les emballages de nourriture, les mégots de cigarettes et les granulés plastiques à usage industriel.
Plages plus touchées
Pour mener à bien cette étude, les prélèvements ont été effectués en 2021 et 2022 sur 25 plages suisses et françaises. Certaines sont plus concernées que d'autres. Côté suisse, les plages des Grangettes à Noville et du Bouveret se démarquent tant par leur forte concentration de microplastiques que de macroplastiques.
«Leur proximité avec l'embouchure du Rhône et – dans le cas vaudois – du Grand-Canal, combinée à leur exposition aux vagues, courants et vents pourraient expliquer cette abondance», estiment les auteurs de l'étude.
La plage de Port Choiseul à Versoix se distingue également des autres plages par sa concentration importante de microplastiques.
L'étude «Pla'stock» a fait coïncider un travail scientifique et citoyen. Les bénévoles ont permis de collecter et distinguer les macroplastiques. Les microplastiques ont, eux, été analysés par l'équipe de l'ASL et des étudiantes de l'Université de Genève, avec le soutien scientifique de la CIPEL.
Sensibilisation «essentielle»
Les résultats de l'étude montrent qu'il est «nécessaire de prendre des mesures pour réduire l'apport de plastiques dans le lac, notamment via les affluents et les eaux pluviales», soulignent l'ASL et la CIPEL. La sensibilisation du public et des autorités politiques est «essentielle pour des actions concrètes et efficaces», ajoutent-elles.
Les deux partenaires remarquent que l'Union Européenne a mis en place des mesures proactives, notamment l'installation obligatoire de préfiltres sur les machines à laver d'ici 2025, visant à réduire cette source de pollution. En Suisse, tant le Conseil fédéral que le Conseil national se sont opposés à une motion allant dans ce sens, invoquant «des coûts élevés pour les consommateurs et des bénéfices environnementaux incertains», rappelle le communiqué.
Malgré ce rejet, l'ASL et la CIPEL estiment que des «initiatives volontaires» restent «cruciales». Elles mentionnent par exemple l'utilisation de sacs de lavage anti-microfibres, ce qui permet de capturer une partie des fibres relâchées lors du lavage. Choisir des textiles durables et de meilleure qualité, qui libèrent moins de fibres, est également recommandé. Laver à basse température et réduire la fréquence des lavages font aussi partie des mesures qui contribuent à limiter l'usure des vêtements et la libération de microfibres.