Sciences & Technique Premier échec du lancement de Vega, la petite fusée européenne

AFP

11.7.2019 - 21:12

Décollage d'une fusée Vega, le 5 décembre 2016 à Kourou, en Guyane française
Décollage d'une fusée Vega, le 5 décembre 2016 à Kourou, en Guyane française
Source: CNES/AFP/Archives

Le lancement d'une fusée Vega, qui devait mettre en orbite un satellite d'observation militaire pour le compte des Émirats arabes unis, a échoué dans la nuit de mercredi à jeudi depuis la Guyane française, signant le premier échec de ce lanceur.

Depuis le début de son exploitation au Centre spatial guyanais en 2012, le lanceur léger d'Arianespace avait connu quatorze succès d'affilée.

Le décollage du lanceur a eu lieu comme prévu mercredi à 22h53 (heure de Kourou en Guyane française). «Environ deux minutes après le décollage de Vega, peu après l’allumage du deuxième étage, une anomalie est apparue sur le lanceur, entraînant la fin prématurée de la mission», a indiqué Arianespace dans un communiqué.

«Le lanceur est retombé dans l'océan dans le respect des règles de sauvegarde et sans danger pour les personnes et les biens», a-t-on appris jeudi soir de source proche du dossier.

«Au nom d'Arianespace, je souhaite présenter nos plus profondes excuses à nos clients pour la perte de leur chargement», a déclaré à Kourou la directrice exécutive d'Arianespace, Luce Fabreguettes, peu après l'échec du tir.

L'Agence Spatiale Européenne (ESA) et la société Arianespace ont indiqué jeudi avoir «immédiatement décidé de mandater une commission d’enquête indépendante».

«Elle a pour mission d'analyser les raisons de cet échec et de définir les mesures nécessaires à mettre en œuvre pour un retour en vol de Vega dans toutes les conditions de sécurité requises», écrivent-elles dans un communiqué commun.

La retransmission vidéo du lancement a montré qu'après deux minutes, la trajectoire a commencé à dévier de la normale, puis s'est nettement «dégradée», selon le terme d'Arianespace.

- «un métier difficile» –

«Cet échec de Vega nous rappelle une fois encore que nous faisons un métier difficile, où la frontière entre le succès et l’échec est extrêmement ténue», a déploré Jean-Yves Le Gall, le président du CNES, l'agence spatiale française.

«Il est d'autant plus inattendu qu'il intervient après quatorze succès qui avaient démontré la maturité de ce système de lancement. Nos équipes vont immédiatement se remettre au travail pour analyser, comprendre et corriger les causes de cette défaillance afin que nous puissions repartir en vol dans les meilleurs délais», a-t-il ajouté dans un communiqué.

Le lancement avait été reporté à deux reprises en raison de vents d'altitude au-dessus du Centre spatial guyanais (CSG).

Prévu dans la nuit de vendredi à samedi à Kourou, il avait été reprogrammé une première fois à cause du vent puis à nouveau dimanche pour les mêmes raisons.

Vega devait mettre sur orbite le satellite FalconEye1 d'observation de la Terre. Sa mission était double: «répondre aux besoins des forces armées des Emirats arabes unis et fournir des images au marché commercial», selon Arianespace.

Il pesait environ 1.197 kg au décollage et devait être placé en orbite à 611 kilomètres de la Terre.

Ce satellite avait été développé par un consortium mené par Airbus Defence and Space en tant que mandataire et Thales Alenia Space pour la co-maîtrise d’œuvre.

Une grande partie du lanceur est fabriquée au sud de Rome, par le groupe italien Avio dont le cours a fortement baissé jeudi à la Bourse de Milan.

Vega est spécialement conçue pour le lancement de petits satellites scientifiques et d'observation de la Terre. Il s'agissait du sixième lancement de l'année pour Arianespace.

Les opérations de préparation de la prochaine mission du lanceur Ariane 5 prévue fin juillet se poursuivent au Centre Spatial Guyanais, a précisé la société.

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