Prix 3R Des mouches pour remplacer des souris de laboratoire

uc, ats

7.6.2023 - 12:24

Le Prix 3R de l’Université de Genève (UNIGE) qui récompense une recherche particulièrement respectueuse de la condition animale a été décerné cette année à deux chercheurs pour leur étude sur les encéphalopathies pédiatriques d’origine génétique. Ils ont eu recours à un modèle animal alternatif, la mouche drosophile, au lieu de souris.

Les scientifiques ont eu recours à un modèle animal alternatif, la mouche drosophile, au lieu de souris. (image d'illustration)
Les scientifiques ont eu recours à un modèle animal alternatif, la mouche drosophile, au lieu de souris. (image d'illustration)
KEYSTONE

7.6.2023 - 12:24

Le jury a récompensé Vladimir Katanaev et Mikhail Savitskiy, respectivement professeur ordinaire et maître-assistant au Département de physiologie cellulaire et métabolisme et au Centre de recherche translationnelle en onco-hématologie (CRTOH) de l’UNIGE, a indiqué cette dernière mercredi dans un communiqué.

Publiée dans la revue Science Advances, leur étude décrypte les mutations du gène GNAO1 à l’origine d’encéphalopathies pédiatriques génétiques, des maladies rares qui entraînent de graves handicaps moteurs et intellectuels, dès la naissance. Elle démontre comment un traitement à base de zinc pourrait significativement améliorer les défaillances cérébrales en cause.

Afin d’identifier le potentiel thérapeutique du zinc, le tandem de recherche a dû tester plus de 2000 molécules. Pour ce faire, il s’est tout d’abord appuyé sur des études biochimiques et des méthodes in vitro utilisant des lignées de cellules produites en laboratoire. Une collection de molécules pharmacologiques recensant 2736 composants a été testée sur ces cellules et a permis d’identifier trois traitements prometteurs.

Mouches au lieu de souris

Les molécules sélectionnées ont ensuite été testées sur des mouches drosophiles modifiées génétiquement afin de reproduire exactement les mutations les plus fréquentes chez les patients. Les scientifiques ont ainsi fait intervenir le modèle animal en fin de processus, et en remplaçant le modèle vertébré habituellement utilisé (la souris) par un modèle invertébré (la mouche).

Les deux scientifiques sont également les créateurs de la plateforme HumanaFly. Rattachée à la Faculté de médecine de l’UNIGE, elle s’adresse aux scientifiques en quête de modèles non vertébrés pour faire avancer leurs travaux dans le respect des 3R.

Créé en 2016, le Prix 3R de l'UNIGE distingue des projets de recherche qui participent à l’avancée des connaissances en sciences du vivant, tout en contribuant à «réduire, raffiner et remplacer» (3R) le recours aux modèles animaux. Remis annuellement, il est doté de 5000 francs. Il a été décerné mardi, pour la huitième année consécutive, à l’occasion de la remise des diplômes de la Faculté de médecine.

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