Biodiversité menacéePro Natura s'oppose au broyage des végétaux dans les zones d'estivage
fazw, ats
2.5.2023 - 10:30
La réglementation en matière de broyage des végétaux, actuellement en consultation, passe mal auprès de Pro Natura. Pour l'association de protection de la nature, elle menace la biodiversité dans les régions alpines.
02.05.2023, 10:30
02.05.2023, 10:38
ATS
En réponse à la consultation sur le train d'ordonnances agricoles 2023 préparé par l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG), Pro Natura critique la réglementation proposée en matière de broyage des végétaux dans les zones d'estivage. Pour l'association, cette technique de débroussaillage et d'entretien des pâturages utilise des machines très puissantes qui défigurent les paysages, mettent en danger des populations d'insectes déjà menacées. «C'est un retour en arrière», estime Marcel Liner, expert en politique agricole chez Pro Natura.
«Au-delà de l'aspect inesthétique, qui nuit au tourisme, ce procédé est fortement dommageable pour la biodiversité et les sols», critique encore Marcel Liner. Il manque par exemple dans le projet de l'OFAG des études scientifiques sur les conséquences de ces pratiques pour les populations d'insectes, déjà menacées dans l'arc alpin.
Charge administrative supplémentaire
«L'OFAG cède à la pression de quelques cantons», déplore Marcel Liner. «La distinction prévue entre entretien des pâturages et débroussaillage n'est guère applicable dans la pratique. Elle ne fera que compliquer la tâche des administrations cantonales.»
Pro Natura partage l'objectif de protéger les pâturages alpins contre l'embroussaillement et l'enfrichement. «C'est ce que prévoit déjà l'ordonnance sur les paiements directs», rappelle l'expert. «La tendance à des exploitations toujours plus grandes et moins nombreuses entraîne un déficit de main-d'oeuvre, moins de biodiversité et une diminution des cheptels de chèvres et de bovins adaptés à la montagne.»
Concepts régionaux pour les Alpes?
Pour Pro Natura, «l'utilisation de machines ne peut être l'unique solution aux défis globaux que doit relever l'économie alpestre. Il faut élaborer des concepts régionaux pour identifier les alpages qui pourront continuer à être pâturés ces prochaines décennies, ceux où les animaux sont présents en suffisance et ceux dont il vaut mieux abandonner l'exploitation. Une discussion de fond est nécessaire», conclut Marcel Liner.