La fascination pour la pleine lune en 5 points Ce que la science n'explique toujours pas

Depuis la nuit des temps, l’être humain est fasciné par le ciel nocturne. Le cycle lunaire a rythmé notre perception du temps, nourri l’imaginaire et inspiré l’art. Mais la Lune continue de garder une part de mystère. Voici cinq points pour faire la lumière sur ce phénomène.

DPA, dpa, Sonya Jamil

30.04.2025, 13:53

12.05.2025, 14:33

dpa

L’histoire des mots en dit long: en anglais, lunatic désigne un fou, un terme issu du latin luna – la lune. Ce mot reflète une croyance médiévale selon laquelle l’astre aurait une influence sur les émotions et le comportement.

En allemand, le mot Laune (humeur) en garde aussi la trace. Il suffit d’écouter la Sonate au clair de lune de Beethoven ou de lire La Lune s’est levée de Matthias Claudius pour ressentir cette charge émotionnelle.

Mais au-delà de la poésie, la science n’a pas encore tranché: la Lune nous charme-t-elle vraiment? Le débat reste ouvert.

Le chronobiologiste suisse Christian Cajochen étudie l’horloge interne de l’être humain à l’Université de Bâle, notamment dans le cadre du travail posté.

«Lorsqu’il s’agit d’étudier le lien entre la lune et le sommeil, de nombreux chercheurs restent prudents», explique-t-il. Il est en effet très difficile de mettre en place une étude rigoureuse en laboratoire dès que les volontaires savent que l’objet de la recherche est la lune. «Cela déclenche aussitôt un effet psychologique qui peut fausser les résultats», confie Cajochen à l’agence de presse allemande dpa.

A l'institut de Cajochen, un effet de la pleine lune a été constaté rétrospectivement dans le cadre d'une étude qui portait en fait sur la maladie d'Alzheimer. Pour ce faire, des personnes en bonne santé ont servi de groupe de contrôle dans un laboratoire isolé.

En examinant les données, il s'est avéré que les personnes testées étaient plus actives le soir de la pleine lune et s'endormaient moins bien. Ce résultat a surpris Cajochen, qui n'a aucune tendance ésotérique et aurait préféré réfuter une croyance populaire. Son ambivalence l'a fait hésiter avant qu'il ne publie tout de même les résultats en 2013.

«L'intérêt des médias était énorme et celui des scientifiques très faible», raconte-t-il en souriant. En 2021, une étude américaine comparant l'influence de la lune sur les habitants de l'Argentine rurale, en partie sans électricité, et sur les étudiants de la grande ville de Seattle, a fourni des résultats presque identiques. D'autres études n'ont toutefois pas enregistré de tels effets.

«C'est toujours un mystère», résume Cajochen. «D'un point de vue strictement scientifique, il faudrait observer les mêmes personnes pendant deux mois entiers dans des conditions de laboratoire pour savoir si elles ont vraiment des horloges lunaires internes». En science, on appelle cela un circalunar. Les chercheurs ont déjà prouvé l'existence de telles horloges pour certaines espèces animales. Pour les humains, la preuve reste difficile à apporter. «Pour une étude, il manquerait probablement des volontaires et de l'argent», dit Cajochen. Et même dans ce cas, il n'y aurait probablement pas d'explication automatique aux observations.

Il est plus facile d'expliquer l'influence du corps céleste sur le calendrier: La lune est déjà présente dans le mot «mois». Il faut environ 28 jours pour qu'elle fasse le tour de la Terre. C'est ce qui a servi de base à la division initiale des mois dans de nombreux calendriers.

Avec les Romains et, à la fin du 16e siècle, de manière plus précise dans le calendrier grégorien, l'année solaire s'est imposée: La plupart des mois ont alors 30 ou 31 jours.

La date de Pâques reste toutefois liée au satellite de la Terre: Elle tombe le premier dimanche après la pleine lune de printemps définie par l'Église – et peut donc se situer plus tôt ou plus tard dans l'année. Si une église chrétienne ne calcule pas selon le calendrier grégorien, la fête se décale encore plus vers l'arrière.

Carnet noirDécès de l'auteur de la première oeuvre d'art sur la lune

De nombreuses planètes de notre système solaire ont des compagnons cosmiques. Selon les connaissances actuelles, la taille de la Lune par rapport à la Terre est toutefois unique et spectaculaire: avec un diamètre d'environ 3.476 kilomètres, elle offre plus d'un quart du diamètre de la Terre à l'équateur. Sa distance à la Terre varie entre environ 356'000 et 407'000 kilomètres en raison de son orbite elliptique.

Plus la Lune se rapproche de la Terre, plus elle paraît lumineuse et grande, même si ce n'est que de manière minime. Elle ne brille pas elle-même, mais est éclairée par le Soleil.

Sa taille et sa luminosité ne sont toutefois rien en comparaison avec le début de l'ère terrestre, il y a environ quatre milliards d'années. A l'époque, la Lune n'était qu'à 60'000 kilomètres de la Terre – et devait paraître gigantesque. Seulement, à l'époque, il n'y avait pas encore d'êtres humains capables d'admirer un tel spectacle.

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