ClimatSeuls 4% des déplacements en avion sont compensés
uc, ats
23.2.2022 - 12:14
Seuls 4% des déplacements en avion font l'objet d'une compensation climatique. Les voyageurs ne sont guère disposés à compenser leurs émissions de gaz à effet de serre, selon une étude bernoise portant sur plus de 63'000 réservations.
Keystone-SDA, uc, ats
23.02.2022, 12:14
23.02.2022, 12:19
ATS
Ces résultats montrent nettement «qu'il est tout à fait insuffisant de miser sur des mesures volontaires pour tenter d'atteindre les objectifs de protection du climat», indique Sebastian Berger, co-auteur de cette étude à l'Institut de sociologie de l'Université de Berne, cité mercredi dans un communiqué de cette dernière.
Le trafic aérien international est responsable de 2,8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En coopération avec la compagnie Swiss, les chercheurs ont analysé un total de 63'250 réservations effectuées entre août 2019 et octobre 2020. Il s'agissait principalement de vols européens ou extra-européens impliquant des vacanciers.
Résultats: seuls 4% de ces vols ont fait l'objet d'une compensation climatique via un supplément sur le prix du billet. La moyenne de ces paiements volontaires est donc d'un franc par tonne de CO2 émise, ont calculé les chercheurs. Or en décembre 2021, le prix sur le marché des émissions européen était de 90 euros la tonne.
«Proche de zéro»
La disposition des passagers à payer volontairement pour réduire leur empreinte carbone dans ce secteur est donc «proche de zéro», soulignent les auteurs. Certaines études montrant de meilleurs résultats sont des études hypothétiques où l'on a demandé aux voyageurs s'ils seraient prêts à mettre la main au porte-monnaie, note encore l'alma mater bernoise.
Une étude complémentaire a montré que les personnes qui ont demandé un repas végétarien à bord de l'avion ont été deux fois plus nombreuses en moyenne à compenser volontairement leurs émissions. Celles qui optent pour un check-in prioritaire ou d'autres suppléments ont également davantage tendance à le faire.
Ces résultats jugés «pas vraiment surprenants», montrent que «les investissements dans la protection du climat ne sont mis en actes que si l'on peut être sûr que tout le monde y participe», selon Sebastian Berger. Ils sont publiés dans la revue Global Environmental Change.