Inattendu

Un Covid sévère pourrait altérer la perception de la douleur

mf, ats

22.11.2021 - 12:46

À Genève, certains patients atteints d'un cancer et contaminés par le Covid-19 ont constaté «une diminution significative, voire une disparition de la perception de la douleur» pendant la phase aiguë de la maladie virale. Ce constat suggère qu'une infection au SARS-CoV-2 pourrait induire des symptômes atypiques, relèvent lundi les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

mf, ats

22.11.2021 - 12:46

Jusqu'à présent, il était plutôt admis que «plusieurs facteurs liés au Covid-19 aggravaient la douleur chronique», notent les HUG dans un communiqué. Le contraire s'est produit chez trois patients oncologiques sévèrement atteints par le virus. (image d'illustration)
Jusqu'à présent, il était plutôt admis que «plusieurs facteurs liés au Covid-19 aggravaient la douleur chronique», notent les HUG dans un communiqué. Le contraire s'est produit chez trois patients oncologiques sévèrement atteints par le virus. (image d'illustration)
KEYSTONE

Cette atténuation de la perception de la douleur chez les malades souffrant de Covid-19 sévère a été mise en lumière par l'équipe pluridisciplinaire emmenée par la doctoresse Lisa Hentsch, du Service de médecine palliative des HUG, et le docteur Matteo Coen, du Service de médecine interne générale.

Jusqu'à présent, il était plutôt admis que «plusieurs facteurs liés au Covid-19 aggravaient la douleur chronique», notent les HUG dans un communiqué. Le contraire s'est produit chez trois patients oncologiques sévèrement atteints par le virus. Ces personnes ont constaté une «importante mais transitoire» diminution de la douleur.

Phénomène inexpliqué

À ce jour, ce phénomène reste inexpliqué, mais l'équipe genevoise émet quelques hypothèses, dont l'une serait liée à un dysfonctionnement du système nerveux. Les chercheurs des HUG, dans une précédente étude, s'étaient déjà penchés sur l'absence de la perception d'essoufflement chez de nombreux malades du Covid-19.

L'absence de peine à respirer résulte de mécanismes complexes dans lesquelles le cortex insulaire «joue un rôle essentiel», notent les HUG. Cette partie du cortex cérébral est notamment responsable de la prise de conscience des perceptions internes, un élément essentiel pour la construction d'expériences telle que la douleur.

Un dysfonctionnement de cette zone, dû à un effet direct du virus, ou conséquence de l'orage inflammatoire qu'il peut engendrer, «pourrait effectivement être responsable d'une perception modifiée de la douleur». Mais d'autres études s'avèrent nécessaires pour pouvoir l'affirmer.

Ces premières observations faites par l'équipe pluridisciplinaires des HUG font l'objet d'un article la revue scientifique international Pain, le plus important journal consacré à la douleur.

mf, ats