Le «Hobbit»Un os minuscule fait la lumière sur le nanisme de l'homme de Florès
ATS
7.8.2024 - 06:34
Un os de bras minuscule attribué à l'homme de Florès atteste que cet ancien humain surnommé le «Hobbit» a acquis sa petite taille caractéristique après son arrivée, il y a un million d'années, sur une île indonésienne, selon une étude publiée mardi.
07.08.2024, 06:34
07.08.2024, 07:07
ATS
Le mystère plane sur cette espèce éteinte du genre Homo depuis que les premiers fossiles suggérant son existence ont été découverts sur l'île isolée de Florès, en 2003.
Ces hominines nains, qui utilisaient des outils, auraient vécu sur l'île indonésienne il y a 50'000 ans, quand notre espèce, Homo sapiens, parcourait déjà la Terre, y compris l'Australie toute proche.
À partir de dents et d'une mâchoire vieilles de 60'000 ans trouvées dans une grotte de l'île, les scientifiques avaient précédemment estimé que les hommes de Florès mesuraient environ 1,06 mètre. Mais la découverte d'une partie d'un os du bras et de quelques dents, dans un autre site insulaire à ciel ouvert, suggère que certains de ces homininés ne mesuraient qu'un mètre il y a environ 700'000 ans, selon une étude publiée dans Nature Communications.
«Nanisme insulaire»
L'os était si petit que l'équipe internationale de chercheurs a d'abord pensé qu'il appartenait à un enfant. Il s'agissait, en fait, du plus petit fossile d'humérus humain adulte jamais découvert, a déclaré à l'AFP Adam Brumm, archéologue à l'université australienne de Griffith et co-auteur de l'étude.
La découverte va permettre de faire avancer un débat scientifique de longue date sur la manière exacte dont l'Homo floresiensis est devenu si petit. Certains chercheurs affirment que les «Hobbits» sont les descendants d'un hominine déjà petit, arrivé à Florès il y a environ un million d'années.
D'autres pensent que c'est notre ancêtre Homo erectus, qui avait la taille de l'homme moderne et s'était répandu dans toute l'Asie, qui s'est retrouvé piégé sur l'île, avant de rapetisser en l'espace de 300'000 ans. Cette théorie se trouverait confirmée par ces derniers travaux, selon les chercheurs.
La stature de ces anciens humains s'est «considérablement réduite, selon un phénomène évolutif bien connu: le nanisme insulaire», explique Adam Brumm. Le nanisme insulaire désigne le rapetissement d'une espèce pour réussir à survivre dans un environnement aux réserves de nourriture restreintes.
L'île tropicale de Florès abritait également d'autres mammifères plus petits que la normale, notamment un éléphant de la taille d'une vache.
Les dents nouvellement trouvées ressemblent également à des versions plus petites de celles de l'Homo erectus, selon les chercheurs. «Si nous avons raison, il semblerait que l'Homo erectus ait pu, d'une manière ou d'une autre, franchir d'impressionnantes zones en eau profonde pour atteindre des îles isolées comme Florès», suggère Adam Brumm.