Sciences & Technique Une astronaute avant de revenir sur Terre: «c'est surréaliste»

AFP

11.4.2020 - 10:59

Jessica Meir le 25 septembre 2019 avant de décoller pour la Station spatiale internationale depuis le Kazakhstan
Jessica Meir le 25 septembre 2019 avant de décoller pour la Station spatiale internationale depuis le Kazakhstan
Source: AFP

L'astronaute américaine Jessica Meir retrouvera la semaine prochaine une Terre bouleversée, après presque sept mois passés à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Elle échangera un confinement pour un autre.

«C'est assez surréaliste de voir ce qu'il se passe sur la planète en dessous de nous», a raconté l'astronaute de 42 ans lors d'un échange téléphonique en direct avec des journalistes vendredi, depuis l'ISS, aux côtés de ses coéquipiers Andrew Morgan et Chris Cassidy (il y a aussi trois Russes en ce moment).

«La Terre a toujours l'air aussi éblouissante, vue d'ici, donc c'est difficile de croire tous les changements qui se sont produits depuis qu'on est ici».

Les astronautes sont des pros de l'isolement: ils passent en général six mois ou plus confinés dans la station. Jessica Meir est ainsi arrivée en septembre.

Mais leur confinement est voulu, à l'inverse de leurs congénères contraints à s'enfermer chez eux à cause du nouveau coronavirus: c'est même l'accomplissement d'une vie, fruit d'années d'entraînement. Et leurs journées sont hautement réglées. Ils n'ont pas de problème de garde d'enfants ou de courses (ils sont régulièrement ravitaillés par des capsules cargo).

«J'ai peur de me sentir plus isolée sur Terre qu'ici», dit Jessica Meir. «Ici nous avons une routine, nous sommes très occupés à faire plein de choses incroyables, et nous avons ce point de vue incroyable sur la Terre en dessous».

Leurs conseils pour un confinement réussi sont néanmoins simples, et commencent par le respect d'un emploi du temps très précis.

«Nous avons un programme et nous le suivons à la lettre», a dit Andrew Morgan, 44 ans, arrivé là-haut en juillet 2019. «L'exercice physique, l'hygiène personnelle, le sommeil, tout est prévu. C'est très important de respecter l'emploi du temps».

L'autre règle fondamentale est d'«être un bon coéquipier». «Nous sommes tout le temps en train de réfléchir à la façon dont nos actions affectent les autres», dit ce médecin urgentiste recruté il y a sept ans par la Nasa.

Ce sera peut-être le bon côté de la pandémie, conclut Jessica Meir: les familles et amis qui resserrent leurs liens, se parlent plus souvent, font plus attention. Peut-être apprendrons-nous à «nous traiter les uns les autres avec plus d'humanité».

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