Santé Une forte occupation des hôpitaux augmente la mortalité

uc, ats

9.1.2023 - 11:34

Lorsque la charge dans les hôpitaux augmente, la mortalité des patients fait de même, selon une étude bâloise. Dans certains cas bien avant que la pleine capacité soit atteinte. Les petits hôpitaux sont particulièrement concernés.

Les fortes variations dans la charge des hôpitaux engendrent une mortalité accrue, selon cette étude (archives).
Les fortes variations dans la charge des hôpitaux engendrent une mortalité accrue, selon cette étude (archives).
ATS

Keystone-SDA, uc, ats

L'équipe de Michael Simon à l'Université de Bâle a étudié des données provenant de 102 hôpitaux en Suisse et portant sur 1,2 million de patients. L'objectif était d'établir le taux de mortalité sur quatorze jours en fonction de l'occupation des lits.

Résultats: la mortalité augmente d'environ 2% par jour dès qu'un certain seuil est dépassé. Ce seuil varie toutefois selon les hôpitaux, dans une fourchette allant de 42,1% à 95,9% de l'occupation maximale, a indiqué lundi l'alma mater bâloise dans un communiqué.

La taille de l'établissement est déterminante: dans les petits hôpitaux, la mortalité augmente à partir d'un taux d'occupation de 60% environ. Dans les grands, le seuil est de 90%. Après deux ou trois jours supplémentaires de dépassement, la hausse de la mortalité est respectivement de 3,2% et 4,9%, selon ces travaux publiés dans la revue BMC Health Services Research.

Variations néfastes

Les scientifiques ont également mis en évidence les effets néfastes de fortes variations dans l'occupation des lits. Le seuil à partir duquel la mortalité augmente est alors plus rapidement atteint.

«Il peut arriver par exemple qu'un hôpital avec un taux d'occupation moyen de 120 lits se retrouve un jour avec 200 lits occupés, c'est énorme», a indiqué Michael Simon à Keystone-ATS. Le nombre de médecins ainsi que le personnel soignant reste en effet relativement constant.

Une des conséquences est que certains traitements ne sont pas effectués, ou alors avec un délai plus long. Selon le Pr Simon, un des remèdes consisterait précisément à réduire les fluctuations, en regroupant les cliniques ou en favorisant une collaboration plus étroite.