Sciences & Technique Voyage extraordinaire au pays des coléoptères à Lyon

AFP

28.12.2018 - 16:29

De la coccinelle au scarabée bombardier en passant par la luciole ou le lucane cerf-volant, le monde fascinant des coléoptères, noirs, dorés, verts ou bleus, minuscules ou géants, est à découvrir au musée des Confluences, à Lyon, de vendredi au 28 juin.

Guidés par le bourdonnement du vol de ces insectes qui colonisent toute la planète à l'exception de l'Antarctique, les visiteurs de l'exposition "Coléoptères, insectes extraordinaires" découvriront plus de 300 espèces parmi les près de 390.000 recensées à ce jour dans le monde.

La particularité du coléoptère est de disposer d'une paire d'élytres, ces ailes dures du genre carapace qui protègent ses ailes membraneuses lui servant à voler.

"Il reste des millions d'espèces à découvrir sur la planète", souligne Harold Labrique, chargé des collections Sciences de la vie du musée.

Ainsi, un jeune doctorant de l'université de Stirling (Écosse), Pierre-Olivier Maquart, conseiller scientifique de l'exposition, a récemment mis au jour en Afrique du Sud une espèce inconnue qu'il a baptisée "Capezoum museiconfluentiarum", en hommage au musée hôte.

Pour figurer la diversité des coléoptères, plus esthétiques les uns que les autres, l'exposition présente notamment 150 timbres numérisés, illustrés d'espèces locales.

Le plus grand coléoptère connu, "Titanus giganteus", mesure la taille d'une main d'adulte et le plus petit, "Baranowskiella ehnstromi", celle d'un grain de sable. Un autre, "Onthophagus taurus", haltérophile de choc, peut soulever 1.141 fois son poids, l'équivalent de 80 tonnes pour un humain de 70 kilos, tandis "Cicindela ebarneola" est un super sprinter...

Les premiers fossiles de coléoptères remontent à 250 millions d'années et ces bébêtes font preuve d'une remarquable faculté d'adaptation: "Cucujus clavipes", doté de molécules "antigel", est capable de résister à des températures de moins 58 degrés. D'autres se retrouvent dans les déserts, les grottes...

Certains vivent dans la fourrure des castors ou entre les oreilles de rats... D'aucuns, comme le tristement célèbre doryphore ravagent les cultures tandis que d'autres peuvent éviter le recours aux pesticides.

Les coprophages permettent quant à eux de réduire la masse des excréments d'animaux. Ainsi, les Australiens, dont les bousiers ne goûtaient que les crottes de kangourous, ont dû importer des coprophages friands de bouses de vaches - elles aussi importées - pour éliminer un océan de déjections bovines !

Deux milliards de personnes consomment occasionnellement ou régulièrement 1.900 espèces d'insectes, parmi lesquelles les coléoptères sont les plus grignotées.

Le public admirera d'étonnants chapeaux réalisés avec des élytres de coléoptères ou une Vanité de l'artiste Jan Fabre, qui a par ailleurs recouvert la salle des Glaces du palais royal de Bruxelles de 1,4 million d'élytres ! S'y ajoutent des photos où les coléoptères se muent en masques ou totems colorés.

cha/fga/bw

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