Forêts Des scientifiques étudient le réveil des arbres

uc, ats

8.4.2021 - 12:56

Le printemps marque le retour des feuilles vertes, mais jusqu’à présent on ne savait pas exactement quelles températures étaient nécessaires pour lever la dormance des arbres. Des scientifiques de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) ont déterminé la durée et l’efficacité du froid nécessaire pour six essences forestières communes.

Keystone-SDA, uc, ats

Le débourrement est un moment délicat: s’il a lieu trop tôt, les gelées tardives peuvent être néfastes, s’il a lieu trop tard, l’arbre rate les meilleures conditions de croissance et l’opportunité de concurrencer ses voisins.
Le débourrement est un moment délicat: s’il a lieu trop tôt, les gelées tardives peuvent être néfastes, s’il a lieu trop tard, l’arbre rate les meilleures conditions de croissance et l’opportunité de concurrencer ses voisins.
VP

Le débourrement est un moment délicat: s’il a lieu trop tôt, les gelées tardives peuvent être néfastes, s’il a lieu trop tard, l’arbre rate les meilleures conditions de croissance et l’opportunité de concurrencer ses voisins, a indiqué jeudi le WSL dans un communiqué.

Jusqu’à présent, on savait que les arbres se réveillent de leur repos hivernal lorsqu’ils sont exposés à des températures légèrement positives pendant un certain temps, une phase appelée «chilling». La durée du jour intervient également. Si ces phénomènes sont bien étudiés chez les arbres fruitiers pour des raisons économiques évidentes, on en sait bien moins sur les arbres forestiers.

Frederik Baumgarten et Yann Vitasse, du WSL, ont coupé quelque 1200 branches de six essences forestières communes sous nos latitudes (bouleau, mélèze, tilleul, érable, chêne, hêtre). Ils les ont exposées à différentes températures dans des chambres climatiques pendant des durées variées afin de simuler le «chilling».

Prévoir l'évolution temporelle

Les chercheurs ont observé l’éclosion des bourgeons à l’issue d’une période de températures allant de -2 °C à +10 °C, suivie d’un réchauffement à 20 °C. Ils ont été étonnés de constater que la période pendant laquelle les bourgeons sont soumis à des températures négatives est d’importance plus grande pour la fin de la dormance hivernale qu’on ne le pensait auparavant.

Les bourgeons profitent donc d’un mécanisme de protection, qui empêche les feuilles de sortir après un épisode de douceur hivernale, alors que le risque de gelées tardives est encore élevé. Néanmoins, toute la plage de températures étudiée entre -2 °C et +10 °C contribue au processus global de «chilling», ce qui est plus large que ce que l’on pensait auparavant.

Les nouveaux résultats doivent participer à l’amélioration des modèles de prédiction du débourrement des arbres au printemps, utilisés par les scientifiques pour prévoir l’évolution temporelle de la végétation en fonction du changement climatique ainsi que la quantité de carbone retenue par les arbres, conclut le WSL.