Crise à l'Etat de Vaud Valérie Dittli quitte la salle, la réorganisation des départements devra attendre

ATS

26.3.2025 - 17:13

La réorganisation du Conseil d'Etat vaudois à la suite du rapport d'audit sur le département des finances de Valérie Dittli se fait attendre. Dans sa séance hebdomadaire du mercredi, le gouvernement n'a pas pu finaliser les ajustements, en l'absence de la ministre centriste qui a quitté le rendez-vous au moment d'aborder ce point à l'ordre du jour. La discussion est reportée et donc retardée.

«J'ai dû quitter la séance du Conseil d'Etat de manière anticipée», a indiqué Valérie Dittli dans un message écrit. «Pour la finalisation de l'organisation des départements, je souhaite que le cadre légal, notamment la Loi sur l'organisation du Conseil d'Etat, soit respecté». (archives)
«J'ai dû quitter la séance du Conseil d'Etat de manière anticipée», a indiqué Valérie Dittli dans un message écrit. «Pour la finalisation de l'organisation des départements, je souhaite que le cadre légal, notamment la Loi sur l'organisation du Conseil d'Etat, soit respecté». (archives)
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Keystone-SDA

C'est dans une simple note aux médias transmise peu après 11h00 que le Conseil d'Etat a évoqué «l'absence» de Mme Dittli à cette séance hebdomadaire à Lausanne et donc l'impossibilité de «finaliser l'organisation des départements». Le texte a été envoyé par la Chancellerie d'Etat en fin de séance. Il indique également que «la discussion sera donc reprise ultérieurement».

Dans l'après-midi, la Chancellerie a précisé à Keystone-ATS que «l'ordre du jour de la séance ordinaire avait été traité normalement» avec tous les ministres présents, jusqu'à ce que le point stipulant la nouvelle organisation du gouvernement soit abordé». «C'est pendant les discussions sur ce dernier sujet que Mme Dittli a quitté la salle, soit en deuxième partie de la séance.»

De son côté, la conseillère d'Etat encore en charge de l'agriculture a donné sa version des faits par écrit à Keystone-ATS. «J'ai dû quitter la séance du Conseil d'Etat de manière anticipée», est-il indiqué. «Pour la finalisation de l'organisation des départements, je souhaite que le cadre légal, notamment la Loi sur l'organisation du Conseil d'Etat, soit respecté», ajoute-t-elle, sans autres commentaires.

Gestion financière retirée

Valérie Dittli s'est vu retirer vendredi dernier avec effet immédiat son rôle de grande argentière du canton (finances et fiscalité), à la suite de la publication d'une analyse externe et indépendante sur des dysfonctionnements au sein de son département.

La gestion des finances a été confiée à la présidente du Conseil d'Etat Christelle Luisier dès le 1er juin, à savoir la Direction générale de la fiscalité (DGF) et le Service d'analyse et de gestion financières, soit tout le volet financier. Ceux-ci seront rattachés à son Département des institutions, du territoire et du sport (DITS). En attendant ce transfert, Frédéric Borloz, suppléant du Département des finances (DFA), assurera la transition.

Valérie Dittli conserve les autres pans de son département: la Direction générale de l'agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires, Statistique Vaud et l'Office cantonal de la durabilité et du climat. En raison de son absence maladie de la semaine dernière, la composition exacte de son département n'avait déjà pas pu être finalisée, expliquaient ses collègues.

Le département de Luisier redimensionné

Le Conseil d'Etat devait donc examiner mercredi matin le périmètre du département raboté de Valérie Dittli. Dans sa note aux médias, il indique toutefois avoir pris acte que le DITS «devra être redimensionné à compter du 1er juin 2025 à la suite du transfert des finances et de la fiscalité». Est-ce à dire que Mme Dittli héritera une partie des prérogatives de Mme Luisier? Probablement.

L'audit confié en janvier à l'ancien ministre neuchâtelois Jean Studer a mis notamment en lumière «une collaboration gravement altérée» entre Mme Dittli et sa directrice générale de la fiscalité, Marinette Kellenberger. Cette mauvaise entente s'étend «au-delà des deux protagonistes» et altère «le bon fonctionnement de l'Etat», conclut le rapport.

L'analyse pointe aussi une demande de Mme Dittli d'annulation de taxation pour des contribuables très aisés, en lien avec le bouclier fiscal et jugée «illégale». Le rapport Studer relève aussi «une possible violation du secret de fonction». Ce volet du rapport est désormais transmis au Ministère public, lequel devra se déterminer s'il y a lieu d'ouvrir ou non une instruction pénale.

Mardi, le Grand Conseil vaudois a annoncé vouloir faire «toute la lumière» sur l'affaire Dittli. Ses députés ont plébiscité une résolution demandant qu'une délégation des commissions de surveillance établisse un «rapport spécifique» sur les dysfonctionnements au sein du Département des finances.

Valérie Dittli n'est plus en charge des Finances

Valérie Dittli n'est plus en charge des Finances

Valérie Dittli n'est plus la grande argentière vaudoise. Mise en cause par une analyse externe de son département, la conseillère d'Etat vaudoise doit céder la gestion des finances à Christelle Luisier. Le contenu de cet audit, confié en janvier à l'ancien ministre neuchâtelois Jean Studer, a été dévoilé vendredi lors d'une conférence de presse. Il en ressort que le Conseil d'Etat doit prendre «au plus vite» des mesures pour assurer «le bon fonctionnement de l'Etat et protéger la santé des collaborateurs concernés», écrit le gouvernement vaudois dans son communiqué. Le rapport Studer met notamment en lumière «une collaboration gravement altérée» entre Valérie Dittli et sa directrice générale de la fiscalité, Marinette Kellenberger. Cette mauvaise entente s'étend «au-delà des deux protagonistes».

21.03.2025