Berne
L'organisme de défense des droits humains Amnesty International exhorte la Suisse à ne plus renvoyer les ressortissants afghans dans leur pays. Ce pays connaîtrait actuellement un niveau de violence encore jamais atteint, selon divers témoignages.
"Violences, rapts, meurtres et autres atrocités sont le lot des réfugiés" a indiqué Anna Shea, citée dans un communiqué mercredi. La chercheuse collabore avec Amnesty International sur la question des droits des migrants et des réfugiés.
L'organisation a établi son propre rapport sur la base des déclarations de réfugiés afghans, qui ont été reconduites dans leur pays après avoir séjourné en Norvège, aux Pays-Bas, en Suède et en Allemagne. Plusieurs de ces personnes ont subi des attaques de bombes. D'autres vivent dans une peur constante en raison de leur orientation sexuelle ou de leur religion.
Or le nombre des renvois forcés en provenance de l'Europe a augmenté drastiquement précisément au moment où les Nations Unies constatent que le nombre de victimes civiles atteint un niveau encore inédit. En 2016, 11'418 personnes auraient été tuées, selon les statistiques de la mission de conseil et d'assistance de l'ONU en Afghanistan (UNAMA).
Le nombre d'Afghans qui ont été renvoyés d'Europe dans leur pays a presque triplé de 2015 à 2016, pour passer de 3290 à 9460. Amnesty se réfère en l'occurrence aux "statistiques officielles de l'Union européenne".
La Suisse a renvoyé nettement moins de personnes en Afghanistan cette année qu'en 2016, concède l'organisation. Au vu de la situation, elle recommande toutefois l'arrêt total des renvois vers l'Afghanistan.
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