Coronavirus Ardoise pour les hôpitaux universitaires

ATS

1.7.2020 - 16:09

Un patient souffrant de Covid-19 traité au CHUV de Lausanne (archives).
Un patient souffrant de Covid-19 traité au CHUV de Lausanne (archives).
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

La crise du coronavirus laisse des traces financières dans les cinq hôpitaux universitaires du pays. L'ardoise pour la période de mars à juin se monte à 356 millions de francs, entre pertes de recettes et frais supplémentaires.

Les pertes de recettes s'élèvent à 290 millions de francs et les coûts spécifiquement liés à la pandémie à 66 millions, ont indiqué les hôpitaux universitaires de Lausanne, Genève, Berne, Bâle et Zurich mercredi lors d'une conférence de presse à l'Hôpital de l'Île à Berne.

La Suisse dispose d'un système de santé exemplaire et s'en est sortie mieux que d'autres, a relevé Uwe E.- Jocham, président de la direction d'Insel Gruppe. Les capacités en lits de soins intensifs ont été relevées rapidement de 240 en temps normal à 395. Un maximum de 550 lits aurait été possible.

Sans la réaction rapide des hôpitaux universitaires avec l’augmentation du nombre de lits, les capacités d’accueil et de traitement des patients les plus touchés par le Covid-19 auraient été insuffisantes dès la cinquième semaine de la crise, ont souligné les responsables. Plusieurs cantons se sont dits prêts à participer aux coûts engendrés.

Patients à risque

Les directeurs des cinq hôpitaux se sont dits particulièrement impressionnés par le degré d’engagement et de motivation de leur personnel ainsi que des étudiants en médecine dans ces circonstances particulières et parfois très lourdes.

La pandémie a en effet mis en exergue une autre difficulté majeure pour les hôpitaux universitaires: leurs ressources (disponibilité du personnel spécialisé) et l’infrastructure spécifique devant être prêtes à tout moment pour dispenser les soins d’urgence et spécialisés requis.

Chaque hôpital a été confronté à des défis différents. La Suisse romande a eu davantage de cas que la Suisse alémanique. Le CHUV de Lausanne a organisé pas moins de quatorze vols transportant du matériel de protection, a indiqué son directeur général Philippe Eckert.

Son homologue genevois Philippe Levrat a quant à lui souligné l'importance des recherches menées sur le coronavirus. Ces connaissances sont transmises aux Task Forces cantonales, nationales et internationales afin de mieux combattre la pandémie.

Facteurs de coûts

Un autre facteur de coûts que la pandémie a mis en évidence est celui des patients à risque de complication élevé. Ils ne représentent qu’une partie infime de l’ensemble des cas et pourtant, leur poids dans les coûts des hôpitaux universitaires est important.

Cet aspect n’est pas suffisamment pris en compte dans l’actuelle rémunération, indique un communiqué commun, qui souligne que les coûts des hôpitaux universitaires dans le domaine de l’assurance maladie obligatoire ne sont pas couverts en temps normal.

Pour maintenir une infrastructure et une qualité clinique capables de faire face à ce type de situations critiques, et indispensables au traitement des patients graves, il faut une considération spéciale des hôpitaux universitaires dans les systèmes de financement et une indemnisation différenciée dans le SwissDRG, selon leurs conclusions.

A l'heure des assouplissements, les cinq responsables ont encore lancé un appel à la prudence face au coronavirus. Compte tenu de la hausse du nombre de nouveaux cas, ils salueraient l'obligation de porter le masque dans les transports publics.

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