PartisAssemblée des délégués UDC: Covid et mots d'ordre au menu
kigo, ats
27.3.2021 - 16:33
Le coronavirus a occupé une place prépondérante au menu de l'assemblée des délégués de l'UDC, qui s'est tenue en ligne samedi. Le parti a également adopté ses mots d'ordre pour les prochaines votations fédérales, le 13 juin prochain.
Keystone-SDA, kigo, ats
27.03.2021, 16:33
27.03.2021, 16:39
ATS
Le président du parti, Marco Chiesa, a brièvement abordé l'accord-cadre, contre lequel «il ne faut pas cesser de nous battre». Mais il a surtout fustigé les mesures gouvernementales liées à la gestion de la pandémie de coronavirus, pointant du doigt «la politique au marteau-pilon du Conseil fédéral avec ses confinements incohérents, qui non seulement détruit l'économie mais nuit aussi à la santé de la population».
Le conseiller fédéral Ueli Maurer a de son côté avancé que le gouvernement ne souhaite pas susciter des attentes pour après les décevoir: «Dans les semaines et mois à venir, on n'aura pas vraiment d'assouplissements conséquents, on va y aller pas à pas.» Même s'il souligne se rendre compte à quel point c'est difficile pour les personnes touchées par la crise.
60 à 70 milliards de dépenses
M. Maurer a aussi donné un aperçu des finances de la Confédération. «La crise coûte 750 millions de francs par semaine, soit environ 100 millions quotidiennement», a-t-il souligné. Et de tabler sur des dépenses totales de 60 à 70 milliards en lien avec la crise d'ici la fin du 1er trimestre.
Le Zurichois s'est dit préoccupé par cette dette qui devra être prise en charge par «nos enfants et nos jeunes», dans un laps de temps de 15 à 20 ans. Il est aussi revenu sur les répercussions sociales de la crise. Il faut trouver «un équilibre entre les aspects économiques, sanitaires et sociaux», selon lui.
Outre ces aspects, le ministre des finances met en garde de «ne pas dérailler dans la tâche de l'Etat». Il s'est montré préoccupé par le fait que, «dans notre démocratie directe», des personnes n'osent plus dire à haute voix ce qu'elles pensent, de peur d'être mises à l'écart. «Notre liberté de pensée et de parole est en danger.»
Il trouve le phénomène «dangereux, pour notre vie sociale, notre cohésion, notre Etat» et a même dit avoir parfois l'impression d'être dans une «secte». Dénonçant «l'Etat central qui résout tous les problèmes», il a appelé à garder son esprit critique et à ce que le peuple redevienne souverain.
Loi «surchargée»
Toujours sur le thème de la pandémie, les délégués ont décidé d'opter pour la liberté de vote sur la loi Covid-19 le 13 juin prochain, par 80 oui, 64 non et 19 abstentions. Le président du parti préconisait cette option, estimant que la loi est «surchargée» et aborde des thèmes sans rapport entre eux comme «l'aide économique et la délégation de larges compétences décisionnelles au Conseil fédéral». Mais elle est aussi la base de l'aide économique aux personnes en difficulté, que l'UDC souhaite voir être indemnisées.
Aussi soumise au peuple le 13 juin, la loi fédérale sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme a été adoptée par 123 voix délégués contre 15. La majorité a soutenu l'idée que la Suisse doit être en mesure de défendre ses institutions contre l'extrémisme. C’est pourquoi des instruments sont nécessaires, allant de la prévention aux sanctions en passant par la collecte d’informations. Les mesures contenues dans la loi sont proportionnées.
Trois rejets
Enfin, l'UDC rejette la loi sur le CO2, par 120 voix contre 6. Le parti refuse aussi l'initiative «pour une eau potable propre et une alimentation saine», par 148 voix contre 4, ainsi que l'initiative «pour une Suisse sans pesticides de synthèse», par 147 voix contre 1.
M. Chiesa juge la loi sur le CO2 «inutile, onéreuse et absurde». Le président de la Confédération Guy Parmelin a lui indiqué que le Conseil fédéral rejette également les deux initiatives, qu'il considère comme «extrêmes», ayant élaboré une stratégie avec le Parlement qui vise à renforcer le contrôle des produits phytosanitaires mais de manière ciblée.
«Nous allons renforcer encore les prescriptions et limiter au maximum les risques, mais à un moment donné, il faut que ça reste rentable», a expliqué le conseiller fédéral. Et de parler d'hypocrisie: «La deuxième initiative, celle qui vise à interdire les pesticides de synthèse, va provoquer une chute de notre sécurité alimentaire. Mais elle n'interdit pas d'aller faire ses courses à l'étranger, de polluer avec sa voiture et d'acheter des produits fabriqués dans des normes qui ne respectent pas celles qu'on veut imposer ici».