Au Centre médical ambulatoire renforcé de Thierrens (VD), le premier tri des patients se fait à l'entrée du cabinet.
Une tente de «tri pandémique» a été installée à l'arrière du cabinet sur le parking. Ici s'effectue un premier dépistage.
Le fameux test du frottis pour détecter le Covid-19.
Le docteur Olivier Pasche, un des cinq médecins travaillant au Centre médical ambulatoire renforcé de Thierrens (VD).
Au coeur d'un Centre médical renforcé
Au Centre médical ambulatoire renforcé de Thierrens (VD), le premier tri des patients se fait à l'entrée du cabinet.
Une tente de «tri pandémique» a été installée à l'arrière du cabinet sur le parking. Ici s'effectue un premier dépistage.
Le fameux test du frottis pour détecter le Covid-19.
Le docteur Olivier Pasche, un des cinq médecins travaillant au Centre médical ambulatoire renforcé de Thierrens (VD).
Ils sont là pour soulager la pression des cabinets médicaux et endiguer le flux vers les hôpitaux vaudois: 16 Centres médicaux ambulatoires renforcés permettent de gérer en même temps les patients suspectés de Covid-19 et les patients habituels. Reportage à Thierrens.
Si dans tout le canton une dizaine de ces «super cabinets» existaient déjà, d'autres se sont mis en place autour de cabinets médicaux traditionnels en plein crise du coronavirus. C'est le cas de celui du village de Thierrens dans le Gros-de-Vaud. Une structure renforcée qui s'est créée en «deux semaines de folie» et qui est pleinement opérationnelle depuis le 20 mars, raconte un des cinq médecins de ce cabinet, le docteur Olivier Pasche.
Chaos et débrouillardise
«Face au chaos du début de la crise, ça a été la débrouillardise», raconte M. Pasche. «La grande question étant 'comment faire lorsque les premiers patients suspects ou atteints du Covid-19 arriveront chez nous sans mettre en dangers les patients habituels, comment filtrer, trier, distribuer les masques?«. Et donc en gros: «soit on ferme, soit on fait le maximum pour protéger les gens», résume-t-il.
Le premier patient suspect arrive le 6 mars au cabinet. Puis ce sont les téléphones qui explosent une semaine après. Et d'autres «patients coronavirus» qui débarquent, personnes âgées à risques ou personnel soignant exposé à la maladie pour la plupart.
Olivier Pasche et son équipe multiplie les appels à l'aide. Au niveau cantonal, au tout début, c'est un peu «débrouillez-vous, on est sous l'eau». «On a été livré à nous-mêmes», dit-il. Le cabinet contacte alors la commune et le dispositif se met en place en très peu de temps, grâce à la «participation immédiate» de la population.
Tout un village solidaire
La Protection civile apporte son soutien logistique, administratif et matériel, la Gym Homme monte une grande tente «filière coronavirus» sur le parking à l'arrière du cabinet, la menuiserie voisine construit une grande cloison pour séparer littéralement le cabinet en deux, des étudiants en médecine sont sollicités, un ramoneur fournit des masques en réserve, les pompiers et des bénévoles au village proposent aussi leur aide. Un camion-restaurant livre même les repas pour l'équipe du Centre médical.
Tout ça en à peine deux semaines. Aujourd'hui, «ça fonctionne bien», résume M. Pasche, saluant l'énorme élan de solidarité de la commune et de ses citoyens. Une vingtaine de personnes travaillent dans ce centre de consultation renforcé, qui assure un cloisonnement et une sécurité maximale entre patients coronavirus et habituels.
«Cette séparation a été notre priorité absolue», souligne-t-il. A l'entrée du cabinet, des bénévoles effectuent un premier tri. Désinfectant et contrôle de la température pour tout le monde. Au moindre doute, les personnes suspectes de Covid-19 passent à droite, direction la tente de contrôle, les autres à gauche dans les locaux traditionnels du cabinet, mais réduit presque de moitié.
Attention à la 2e vague
Sous la tente du «tri pandémique», il y a une partie salle d'attente et une partie contrôle. Là, des étudiants en médecine en soutien font un premier dépistage et diagnostic afin de prioriser les patients selon la gravité de leur état. Ils sont ensuite amenés entrent à l'intérieur du cabinet, dans la partie «coronavirus».
Une salle d'urgence avec aspirateur et masque à oxygène est à disposition de suite à l'entrée. Plus loin, des petits bureaux de consultation, isolés et désinfectés en permanence, pour faire le test du frottis. Un autre bureau fait office de téléconsultation. «On reçoit énormément d'appels», indique une infirmière.
Une fois le diagnostic de l'infection posé, les patients atteints du coronavirus sont réorientés, soit pour une prise en charge urgente vers un hôpital ou une mise en quarantaine à la maison.
Environ 40 cas positifs ont été détecté dans le Centre médical renforcé de Thierrens. «Mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg», rappelle M. Pasche. «Entre un tiers et la moitié des personnes consultées» sont des patients coronavirus. «On s'attend à une deuxième vague avec le personnel soignant exposé, surtout celui des EMS», anticipe-t-il.
Le docteur Olivier Pasche tient aussi à rappeler que les patients habituels ne doivent ni hésiter ni se gêner de venir chez leur médecin, quels que soient leurs soucis de santé. Il a constaté une baisse de 50% des consultations normales depuis la semaine passée dans le cabinet de Thierrens.
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