Olivier Faure Olivier Faure : "Ça fait dix ans qu'il n'y pas eu de projet socialiste"

ATS

28.8.2021 - 16:27

«Un projet qui permettra de dire ce que nous sommes»: le premier secrétaire du Parti socialiste français Olivier Faure a défendu samedi le programme de son parti pour l'élection présidentielle de 2022. Il a affirmé sa certitude que «le match n'est pas joué».

Les propositions du "projet" socialiste doivent être discutées au sein de 85 ateliers à Blois.
Les propositions du "projet" socialiste doivent être discutées au sein de 85 ateliers à Blois.
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Keystone-SDA

Celui qui brigue un second mandat à la tête du PS lors du congrès de septembre a affirmé sa certitude qu'Anne Hidalgo, qu'il souhaite voir se présenter à la présidentielle, pouvait l'emporter malgré les sondages qui la créditent autour de 7% des voix.

«Il faut arrêter de considérer que c'est le baromètre absolu», a-t-il martelé au deuxième jour du campus d'été du PS à Blois. Et de rappeler que, lors des précédentes élections, «tous les champions de l'automne ne tiennent pas la distance».

Alors qu'Anne Hidalgo doit dévoiler le 15 septembre son livre-programme, le Parti socialiste a présenté aux militants les travaux engagés depuis plusieurs mois autour de son propre projet «pour 2022», avec pour message: «Il est temps de vivre mieux».

Une centaine de propositions

«Ça fait dix ans qu'il n'y pas eu de projet socialiste», a rappelé Olivier Faure, évoquant «un projet qui vient de loin», issu de travaux parlementaires, d'auditions «commencées il y a 18 mois», et «de débats pendant six mois» sur les réseaux sociaux.

Ce projet a abouti à une centaine de propositions sur la démocratie, l'éducation, le travail, la santé, l'Europe, etc. Parmi elles, un impôt sur la fortune vert pour financer la transition écologique, le remplacement de l'indice PIB par des indicateurs économiques qui prennent en compte la qualité de la vie ou le développement durable ou encore la création d'un millier de postes de médecins généralistes dans les déserts médicaux.

En matière de démocratie, le PS propose par exemple de donner davantage de pouvoir au Premier ministre qui aurait par exemple celui de dissoudre l'Assemblée. «Il y a une volonté de donner au Premier ministre une centralité qui n'existe pas actuellement», défend Olivier Faure, qui juge «nécessaire de faire bouger nos institutions».

«Pas de leçon à recevoir»

Cette proposition fait notamment grincer des dents de la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, candidate à la direction du PS face à M. Faure. «Il n'y a pas eu de véritables débats. Des énormités ou des transformations profondes ne sont pas débattues», a-t-elle regretté.

«Un projet qu'on ne s'est pas approprié, c'est un projet qu'on ne peut pas défendre», dit-elle. «Il y a un décalage entre l'ampleur des sujets et la légèreté de la consultation», assure un de ses soutiens, François Kalfon, membre du bureau national.

La proposition du droit de vote dès 16 ans, qu'ils dénoncent également, «n'a pas été retenue pour l'instant, car il y a des réticences des militants», a expliqué Olivier Faure, affirmant que «tout le monde a eu l'occasion de donner son point de vue».

«Je n'ai pas de leçon à recevoir», estime Olivier Faure. «J'ai mangé assez de sable pour savoir ce qu'est une traversée du désert. Je sais ce qu'est le mépris dans le regard des autres, mais je sais aussi aujourd'hui le regard des gens qui change», avec les derniers résultats aux élections municipales départementales et régionales, qui ont redonné de l'espoir, veut-il croire.

Une «boîte à idées»

Les propositions, discutées à Blois au sein de 85 ateliers, vont «repartir dans les fédérations» et seront encore «débattues, confrontées, amendées» jusqu'au 9 septembre, avant d'être adoptées lors du congrès fin septembre, a-t-il ajouté.

Anne Hidalgo n'a pas dit un mot sur ce projet. «On lui a adressé les travaux. C'est une mise à disposition, une boîte à idées qui va être enrichie, elle pourra piocher dedans», explique-t-on au PS. «C'est un projet qui dépasse une législature», a précisé Olivier Faure à l'AFP. «Il y a beaucoup de sujets qui ne pourront pas être traités intégralement en cinq ans».