Plan climat Béatrice Métraux se montre «satisfaite»

gsi, ats

23.6.2022 - 14:05

Deux ans après avoir lancé son Plan climat, le canton de Vaud a tiré un premier bilan. La ministre de l'environnement Béatrice Métraux a dit sa «fierté» et sa «satisfaction» sur ce qui a été accompli jusqu'ici.

Béatrice Métraux est satisfaite de l'avancée du Plan climat vaudois, lancé il y a deux ans (archives).
Béatrice Métraux est satisfaite de l'avancée du Plan climat vaudois, lancé il y a deux ans (archives).
ATS

«On avance très bien», a affirmé jeudi la conseillère d'Etat lors d'un point presse dans un parc de Préverenges, à quelques jours de son départ à la retraite. Sur les 105 mesures opérationnelles présentées en juin 2020, 70% sont aujourd'hui clôturées ou en cours de réalisation.

Au niveau financier, une enveloppe de 173 millions de francs avait été promise. Sur ce montant, 131 millions d'investissements ont été validés par le Grand Conseil et 35 millions devraient l'être ces prochains mois. Seul échec jusqu'ici devant le Parlement: les 7 millions demandés pour soutenir des projets pédagogiques à l'école.

Avec les autres crédits votés (hors Plan climat) ces derniers mois, le canton de Vaud «a mis plus de 600 millions de francs sur la table depuis deux ans pour la question climatique», a souligné Béatrice Métraux. «Ces montants engagés sont très importants et prouvent que le canton est conscient des enjeux», a-t-elle relevé.

Reste à savoir si ces mesures seront efficaces. Car pour l'instant, le canton n'a ni le recul ni les données nécessaires pour voir s'il a visé juste. Il a certes présenté jeudi un nouveau bilan carbone cantonal, mais celui-ci se base sur les chiffres de 2019, soit avant le lancement du Plan climat.

Emissions en hausse

Il ressort de ce bilan 2019 que les émissions de gaz à effet de serre du canton atteignent près de 12,3 millions de tonnes d'équivalent CO2 annuelles. C'est la première fois que sont intégrées les émissions extraterritoriales, dues par exemple à des biens qui sont consommés dans le canton mais produits ailleurs.

Par rapport au bilan de 2015 (donc sans les émissions extraterritoriales), les émissions ont augmenté de 1,7% dans le canton de Vaud. En tenant compte de l'augmentation de la population, soit en calculant les émissions par habitant, une baisse de 2,6% a toutefois été constatée.

Par secteurs, les bâtiments (-5,1%) et l'agriculture (-0,8%) ont moins pollué entre 2015 et 2019. Le transport individuel motorisé a, revanche, émis davantage de gaz à effet de serre (+7,3%). «Les Vaudois ont davantage parcouru de kilomètres avec leur voiture», a résumé Yvan Rytz, le délégué cantonal au Plan climat.

Selon lui, il est difficile de prévoir ce qu'il ressortira du prochain bilan, qui sera publié en 2027 sur la base des chiffres de 2025. S'il table sur «un recul important» des émissions dues aux bâtiments, il reconnaît que les projections sont compliquées en matière de mobilité. «Ce qui est sûr, c'est que, de manière globale, nous arriverons une baisse des émissions par habitant», a-t-il affirmé.

Deux nouveaux crédits

Jeudi également, Béatrice Métraux a dévoilé deux nouveaux crédits en lien avec le Plan climat, fraîchement validés par le Conseil d'Etat et sur lesquels le Grand Conseil devra encore se prononcer. Le premier, de 4,5 millions de francs, vise à renforcer les points d'eau et les espaces verts dans les zones urbaines.

Ces subventions visent notamment à soutenir les communes de moins de 6000 habitants en leur permettant de planter davantage d'arbres. Il est également prévu d'encourager les actions de «dégoudronnage», a relevé Catherine Strehler Perrin, cheffe de la Division biodiversité et paysage.

Le deuxième crédit, de 2,8 millions de francs, concerne les alarmes à la population face aux risques climatiques. Il prévoit notamment de mettre sur pied des messages d'alerte par téléphone aux personnes se situant dans une zone menacée. Il est aussi prévu former les communes en gestion de crise ou encore d'installer des points de rencontre en cas d'urgence.

A noter finalement que le canton de Vaud penche déjà sur un Plan climat de deuxième génération. Il est attendu pour 2024.

gsi, ats