Pression migratoire «2024 sera une année exigeante» en matière d'asile, prévient Beat Jans

gg, ats

19.1.2024 - 20:09

Le nouveau ministre de la Justice Beat Jans, entré en fonction fin décembre, s'est fait une première idée du dossier de l'asile. Il s'attend à une «année exigeante». Sa priorité sera de trouver des places d'hébergement pour les requérants.

Beat Jans a visité vendredi pour la première fois un centre fédéral d'asile à Bâle.
Beat Jans a visité vendredi pour la première fois un centre fédéral d'asile à Bâle.
sda

gg, ats

Le conseiller fédéral socialiste s'est entretenu vendredi pour la première fois avec le comité des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) sur la situation dans le domaine de l'asile. Il a ensuite visité le centre fédéral d'asile à Bâle.

«J'ai vu sur place ce que signifie le fait de mener une procédure et de répondre à de nombreux besoins différents», a déclaré Beat Jans lors d'un entretien avec Keystone-ATS. C'était sa première visite dans un centre fédéral d'asile. D'autres suivront, notamment au Tessin.

L'une de ses premières observations est qu'il n'y a pas de solution simple. Mais il y a des possibilités pour améliorer la situation. L'asile est une tâche commune de la Confédération, des cantons et des communes. «Nous devons agir ensemble», a dit le nouveau ministre de la Justice.

Décisions rapides

Actuellement, le taux d'occupation dans les centres fédéraux d'asile est élevé sans que la situation soit «critique», a poursuivi M. Jans. Mais à partir de l'été, on s'attend à nouveau à une nette augmentation des demandes d'asile. C'est pourquoi il faudra à nouveau des places supplémentaires. «Tout laisse à penser que 2024 sera également une année exigeante».

L'objectif reste d'offrir à chacun un toit et de ne pas procéder à des attributions anticipées de places aux cantons, a précisé le ministre. «Nous travaillons intensivement à la conclusion rapide des procédures».

Dans ce contexte, trouver suffisamment de collaborateurs qualifiés, notamment pour encadrer les requérants d'asile mineurs non accompagnés, est un défi permanent, a-t-il ajouté.

Marché du travail

Autre thème important cette année, Beat Jans a mentionné l'intégration des réfugiés dans le marché du travail, y compris pour les personnes bénéficiant du statut S en provenance d'Ukraine. «Je ferai dans les prochaines semaines des propositions concrètes au Conseil fédéral», a-t-il déclaré.

Sa prédécesseure, Elisabeth Baume-Schneider, qui a passé au Département fédéral de l'Intérieur, a été plutôt chahutée l'année dernière sur le dossier de l'asile. Le Parlement a rejeté un projet d'hébergement des réfugiés dans des villages de conteneurs. Le nouveau ministre de la Justice reprend beaucoup de dossiers en suspens.

Eviter l'urgence

Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) s'attend pour 2024 à un nombre de demandes d'asile équivalent à celui de l'année dernière, soit entre 28'000 et 30'000, sans prendre en compte les réfugiés d'Ukraine. Il est toutefois difficile de faire des prévisions exactes en raison des crises actuelles en Ukraine, au Proche-Orient et dans différents pays africains.

La pression migratoire ne devrait pas diminuer à court et moyen terme. Ces derniers mois, les centres d'hébergement pour demandeurs d'asile ont parfois atteint leur limite. Les cantons avaient émis des critiques parce que la Confédération leur avait attribué des demandeurs d'asile de manière anticipée.

La CDAS a salué une «atmosphère constructive» avec le conseiller fédéral Jans pour s'attaquer immédiatement à la planification des lits manquants en vue de l'été et de l'automne. Il s'agit d'éviter de devoir à nouveau agir dans l'urgence en cas d'afflux de demandes d'asile.

«Nous devons chercher ensemble et de manière créative des solutions qui profitent aux deux parties», a déclaré la présidente de la CDAS, Nathalie Barthoulot (JU), citée dans un communiqué.