Grève de la faim Bernard Rappaz se serait-il fourvoyé? 

La Rédaction de blue News

9.2.2022

Alors que le chanvrier valaisan poursuit sa grève de la faim pour lutter contre le placement de ses filleuls, le Nouvelliste publie un article pour le moins accablant sur le passé judiciaire de la mère des enfants. 

Bernard Rappaz a décidé d'entamer un jeûne d'une durée indéterminée.
Bernard Rappaz a décidé d'entamer un jeûne d'une durée indéterminée.
KEYSTONE

La Rédaction de blue News

9.2.2022

C'est sans doute en toute bonne foi que Bernard Rappaz se bat pour que ses filleuls, des jumeaux de 24 mois, ainsi que leur soeur de 11 ans, retournent auprès de leur parents. Il s'élève contre la décision de l’Autorité de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA) de Sion, assurant: «C'est vraiment grave d'enlever des enfants qui vont bien dans une famille qui va bien».

Mais cette histoire, désormais portée sur la place publique, est-elle vraiment une «injustice», comme le dit le Valaisan de bientôt 69 ans? Manifestement, selon le Nouvelliste de ce mercredi 9 février, l'affaire est plus complexe qu'il n'y paraît. 



Le quotidien valaisan révèle que la mère des enfants «avait été condamnée il y a quelques années par la plus haute juridiction française pour abandon et violences aggravées sur deux autres enfants».

En France, la femme avait écopé de deux ans de prison pour avoir laissé ses deux premières filles «sans soins, privées de nourriture et de vêtements adaptés», allant jusqu’à les faire dormir dans un placard. Les deux enfants concernées ont été placées en 2010 dans des familles d'accueil et n'ont plus revu leur mère -qui, pour une raison inconnue, n'a pas purgé sa peine- depuis. 

Quant aux jumeaux, filleuls de Bernard Rappaz, on apprend qu'ils sont nés en République tchèque, issus d'une pratique interdite en Suisse: la gestation pour autrui. Un fait que les parents auraient tenté de cacher à leurs proches et à l'APEA, avant d'avouer.

À noter que l'Office pour la protection de l'enfant n'a pas constaté de mise en danger de ces deux garçons. Mais le Tribunal cantonal estime que leur mère «ne dispose pas des capacités éducatives garantissant que les jumeaux grandissent dans un cadre sécurisé et favorable à leur développement».

Toujours d'après le Nouvelliste, le couple aurait tenté «d'échapper aux autorités valaisannes en déménageant sur Fribourg, un canton où la maman a déjà vécu par le passé et où le Service de l’enfant s’était montré critique en 2003 déjà» au vu des comportements de la mère, «alors jeune maman de deux filles». Les différents mensonges de cette femme, qui continue de nier et de crier au «complot», ont conduit le Valais à décider du placement des jumeaux, une décision confirmée par le Tribunal cantonal.

Rappaz n'en démord pas

Cité, le parrain des jumeaux, qui connaît cette mère depuis huit ans, campe sur ses positions: «C’est une bonne maman qui se défend, parfois peut-être maladroitement. (...) Ici, on cherche des problèmes où il n’y en a pas. Je voyais ces enfants très souvent et ils allaient bien». Bernard Rappaz en est au 20ème jour de sa grève de la faim.

Vidéo postée par Bernard Rappaz au 21ème jour de sa grève de la faim.

Facebook

Le couple devra prochainement se plier à une expertise psychologique, afin de déterminer s'il est à même de prendre soin de ses enfants. L'APEA tranchera alors définitivement.