Conférence de paix Berne tient son rôle, mais ne fera pas de miracle, selon la presse

ats

16.1.2024 - 07:08

L'engagement de la Suisse à organiser une conférence de paix est légitime, selon les médias. Mais ils ne se font pas d'illusions sur le rôle très limité de la diplomatie suisse. Sans l'implication de la Chine et de la Russie, une paix n'est pas à l'ordre du jour.

Le fait que le Premier ministre chinois Li Qiang n'ait pas voulu rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky en visite à Berne illustre les limites étroites de la diplomatie suisse. 
Le fait que le Premier ministre chinois Li Qiang n'ait pas voulu rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky en visite à Berne illustre les limites étroites de la diplomatie suisse. 
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Keystone-SDA, ats

«Après la fatigue des alliés, la remobilisation passe par notre pays», écrit Le Temps, qui dépeint une Ukraine dont la voix a été étouffée par les conflits du Proche-Orient.

L'association de la Suisse dans la suite des négociations n'est pas anodine. «Sa réputation d'acteur neutre légitime la démarche», assure le quotidien. Et Berne montre qu'elle n'est pas indifférente en offrant à Volodymyr Zelensky un accueil hors norme, sans parler de son engagement à organiser une conférence mondiale de la paix.

Les effusions de sang continueront

Cet engagement est un message porteur d'espoir, certes, mais qui va de soi, analyse de son côté La Liberté. «Notre pays est taillé pour jouer ce rôle, peut-on lire. Mais encore faut-il qu'il en ait les moyens».

Car pour conclure la paix, il faut être deux. Et il n'y aura pas de paix sans que la Russie ait son mot à dire. Or à ce stade, les deux belligérants ne paraissent pas prêts à faire des concessions. «La guerre risque donc encore de durer».

Une analyse partagée outre-Sarine. Bien que son engagement soit juste, il ne faut pas placer des attentes trop élevées dans les initiatives diplomatiques de la Suisse, écrit la Neue Zürcher Zeitung. «La destruction, la souffrance et l'effusion de sang continueront. La petite Suisse ne peut pas y changer grand-chose», indique le journal.

Enième table ronde

Le fait que le Premier ministre chinois Li Qiang n'ait pas voulu rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Berne illustre les limites étroites de la diplomatie suisse, ajoute-t-il.

La présidente de la Confédération Viola Amherd doit faire entrer la Chine dans le bateau, estiment les journaux du groupe alémanique CH Media. Sans la Russie et l'allié informel qu'est la Chine, la paix n'est pas envisageable, écrivent-ils, craignant sinon que le sommet envisagé ne se transforme en une énième table ronde entre personnes qui partagent les mêmes idées.